Hurricane TV (1974) – Jerry Jameson

[bluesoul]

Hurricane TV (1974) – Jerry Jameson

Un tempete, gagnant en violence, finit par etre classee “ouragan” et se dirige implacablement vers la cotes nord-americaines. Alors que meteorologues et militaires poursuivent sa progression, sur le terrain, l’evacuation est déjà en cours…

Telefilm realise pour le compte de la chaine ABC, Hurricaine se base sur le roman “Hurricaine Hunters” de William C. Anderson (Bat 21 (1988) ), mais plus encore, sur l’ouragan “Hilda” qui “accosta” les USA en 1964 et y causa de substanciels degats.

En chiffre, “Hilda” causa pour plus de 126 millions de dollars de degats, mena a l’evacuation de 150,000 personnes, causa 38 morts, detruisit 13 plate-formes petrolieres et en endommagea au-dela de toute reparation 5 autres…

Notons que ce n’etait qu’un ouragan de “categorie 4” (sur 5), et donc pas le plus puissant…

Si les films catastrophes sont dans l’air du temps en 1974, le media est ici la television, et meme un “network” comme ABC ne pourra rivaliser avec l’Universal (Airport 1970 – 1979, Earthquake (1974) ) ou la 20th Century Fox (The Towering Inferno (1974), The Poseidon Adventure (1972) ), leurs budgets pharaoniques ou leurs corteges de stars.

Plus prosaiquement, ABC fera appel a quelques vedettes confirmees ou aspirantes(!) et—surtout—a beaucoup de stock-shots venant des journaux televises.

Si les acteurs n’impressionnent qu’assez peu—sans pour autant etre mauvais, loin s’en faut, il y a par contre quelque chose de fascinant a regarder les extraits des actualites. Ces dernieres montrent ainsi une nature en furie et dechainee devant laquelle, il n’y a qu’une seule option; la fuite!

Si quelques “professionnels”se doivent de “lutter”, que ce soit dans les airs ou au sol, et de traquer les moindres mouvements du “monstre” pour essayer de les anticiper et d’ainsi gagner de precieuses heures pour organiser les evacuations, ces efforts, loin d’etre vains, sont une veritable lutte de David contre Goliath ou au final, le but du jeu n’est pas de sortir vainqueur, mais de “tenir le Round” en attendant un prochain “match retour”.

La realisation de Jerry Jameson (The Elevator TV (1974), Airport ’77 (1977), Starflight: The Plane that couldn’t land TV (1983) ), tout en se basant sur une pallette de “trucs” et “astuces” ecules (les fameux stock-shots) se montre neanmoins tres efficace, car integrant parfaitement les images d’actualite au recit, et si certaines scenes “tournees” paraissent “legeres” et pas tres “immersives” (les scenes avec Hagman sur le bateau), d’autres, comme les scenes d’evacuations, scenes assez intimistes, fonctionnent plutot bien et que les scenes de vol avec l’equipage de l’U.S. Air Force (les scenes de Milner) mettent bien dans le “bain”. Si les forces de la nature sont bel et bien dechainees, le realisateur maitrise parfaitement son metrage, donc.

Parmi le casting, le telephage reconnaitra Larry Hagman (The Eagle has landed (1976), Mother, Jugs and Speed (1976), Deadly Encounter TV (1982) ),Martin Milner (13 Ghosts (1960), Adam-12 TV (1968), Flood! TV (1976) ), ou encore un Patrick Duffy (Man from Atlantis TV (1977), Dallas TV (1978), Justice League TV (2002) ) jouvenceau et pas encore souffre-douleur de Hagman dans Dallas TV (1978).

Si les interpretations sont tres lineaires, Milner et son equipage s’en sortent plutot bien, grace notamment a la mise en scene efficace de Jameson en ce qui les concerne.

Un peu plus "hesitant", par contre, est le scenario qui resoud certaines des intrigues de facon peu satisfesante (le bateau en perdition et sa "resolution" ou l'avion et sa "conclusion", qui pour le premier en fait "trop" et pour le deuxieme "trop peu" peinent tous deux a convaincre).

Plus convainquants cependant, sont les visages des deux hommes qui auront tout perdus dans la tourmente. Ici, le cote "de-starise" de l'ensemble et la touche de realite offerte par les images d'archives met dans le mille.

Un telefilm “catastrophe”, qui tout en ayant l’air assez “cheap” a cote de ses illustres “aines” du grand ecran, gagne des points en jouant justement sur un tableau moins "hollywoodien" et plus documentaire, et qui au final marquera quand meme un point essentiel; que l’on n’est pas grand chose face aux forces de la nature…

Hurricaine: 3.50 / 5