Wolvehampton, 1967. Nigel (Oscar Kennedy) a 9 ans et vient de perdre sa mère. Son père taciturne et quelque peu brutal (Ken Stott) engage une femme de ménage nommée Mrs Potter (Helena Bonham Carter). Nigel ne l'apprécie pas mais elle possède un talent hors norme de cuisinière, contrairement à sa mère. Et elle souhaite surtout mettre le grappin sur le père de Nigel.
Une comédie dramatique plutôt réussie , co-produite par la BBC. Inspirée des mémoires du chef cuisinier anglais Nigel Slater, elle raconte l'odyssée du jeune Nigel entre 1967 et 1976 qui va "batailler" avec sa belle-mère, dont les motivations ne seront jamais clairement expliquées. Helena Bonham carter prouve qu'elle peut vraiment jouer dans un éventail dramatique, sortie des films de son mari. Elle y est ici une femme à la gouaille populaire évidente, gentilment manipulatrice. Qui essaye en tous cas de se sortir d'une ornière qui là aussi ne sera pas donnée au spectateur. Qui, comme Nigel, n'aura que des soupçons à émettre. le film est assez intelligent à ce propos, ne prenant jamais parti pour la montrer comme totalement mauvaise / et / ou gentille envers la famille Slater.
La facture visuelle est une très grande réussite du (tele)film. Une incroyable richesse de détails propre aux années 60 anglaises (jusqu'aux boites de bateaux et autres conserves de l'époque!) et une unicité de ton sur les variations autour de la couleur verte. Costumes, décors, tapisserie, couverture, véhicules, nature... le travail de précision est absolument remarquable, rien n'est laissé au hasard.
La trajectoire personnelle de Nigel est assez amusante, au final. D'un drame personnel à l'affrontement culinaire avec sa belle-mère (il entre clairement en compétition avec elle pour simplement tenter de regagner l'affection de son père) jusqu'à la découverte se son aspiration professionnelle - et sa révélation personnelle. C'est certes traité sur un mode quelque peu mélodramatique, mais les quelques éclairs d'humour et des fulgurances de mise en scène viennent troubler la tranquillité apparente du film. A noter que le vrai Nigel Slater fait un cameo à la toute fin du film, une sorte de boucle bouclée sur le Nigel adolescent (joué ici par Freddie Highmore)
En tous cas, un excellente surprise : un trip nostalgique, plein de charme et qui laisse un sourire aux lèvres à sa toute fin. Ça fait du bien!
Le film a été diffusé à la télévision britannique en fin d'année 2010 et est désormais disponible sur un dvd de très bonne facture.