
titre original : Varg Veum II - Skriften på veggen
Varg Veum (Trond Espen seim) a désormais quitté son job de détective privé pour un poste de prof. Mais son passé revient le hanter en la personne d'Eva (Martine Johansen) , la sœur d'une jeune femme, Torill, qu'il a autrefois tenté de protéger - mais morte depuis. Et un ennemi amer rattrapé par Veum et nommé Le Couteau (Nikolaj Lie Kaas) sort de prison et piège Veum pour le forcer à l'innocenter. Veum voit sa vie détruite et reprend les oripeaux de détective et découvre que le Couteau a effectivement été emprisonné pour le meurtre de Torill qu'il n'a pas commis, bien qu'il ait été son dealer. Et que l'histoire est bien plus complexe qu'il ne l'avait suspecté.
Nouvelle adaptation d'une aventure du détective Varg Veum, et sorti au cinéma en Norvège avec (as usual) un certain succès. Pour celles et ceux qui n'ont pas suivi la vie tumultueuse du détective, pas grave pour ce film. Comme pour la série Wallander (la vraie, pas celle avec Brannagh, hein), on suit en parallèle des enquêtes policières plus ou moins tordues et l'évolution personnelle du héros. Ici, Veum semble vouloir se ranger avec son amie Karin (Lene Nystrom), mais "le couteau" va s'ingénier à torpiller tout ce qui fait sa vie, jusqu'au bout. Et a y réussir. Il faut voir la scène
Spoiler : :
pour se rendre compte à quelles extrémités le personnage plonge et ce que le scénario ose.
On se dit au début du métrage que l'histoire n'est pas très compliquée, mais le scénario progresse en même temps sur l'histoire de chantage que subit le héros, mais également à embuer un crime qui semblait facile à résoudre en apparence.
L'autre atout du film est le réalisateur, qui donne une nouvelle dynamique à l'ensemble. C'est parfois brutal dans les interactions entre personnages (voir Veum à terre massacré à coup de pelle, entre autres), mais l'accident est tout aussi surprenant. Une utilisation du son efficace dans la création d'atmosphères. Il a su donner au couple Veum/Couteau un rapport incisif, violent qui donne la majeure impulsion au rythme du film et l'énergie nécessaire; Peut-être au détriment des seconds rôles, qui se retrouvent avec une quasi-figuration. Dommage, car cela nuit à l'histoire et à la révélation finale. Les échos de pédophilie du Couteau, pourtant une part importante dans la dynamique du scénario, n'ont que très peu d'écho au final.
De manière plus directe, aucun personnage ne s'en tire à bon compte. Veum s'est liassé abuser par ses à priori dans le passé, idem pour sa nemesis emprisonnée, tout comme la police qui fonce tête baissée dans les pièges tendus. Un constat très amer. Mais pour qui aime les whodunit, l'ambiance froide des fjords, des villes désertées, l'amertume générale passe bien.
Régulièrement en Scandinavie, les adaptations de romans à succès (Staalesen ici, ou Mankell pour les Wallander) sont la plupart du temps des téléfilms, mais dont certains arrivent sur grand écran. C'est le cas ici, même si le budget et la facture donnent plutôt dans une sorte de téléfilm de luxe. Ceci dit, j'ai toujours beau chercher, je ne vois aucun téléfilm français ou US qui ait les qualités visuelles, auditives et l'audace des sujets qui puisent soutenir la comparaison avec ce que je vois avec Varg Veum...
film annonce :
http://www.youtube.com/watch?v=jWQhNUq1 ... re=related
Vu sur le BD Norvégien.
2.40:1
5.1 DTS HD MA avec st anglais
bonus : tournage (non sous-titré) et interviews, qui est ceci dit clairement une mise en avant de la caméra Nikon D3S utilisée pour le tournage du film...
c'est là :
http://www.youtube.com/watch?v=4Bq69R83kl0
Deux autres adaptations de Varg Veum sont depuis bouclées par Stefan Apelgren : Svarte får (diffusé en janvier 2011) et Dødens drabanter, diffusé demain soir à la télévision norvégienne