
Au XIXème siècle, dans le Caucase, Hadji Mourad, chef de guerre tchétchène, met en échec l'envahisseur russe. Le Tsar décide d'envoyer sa belle-fille en émissaire pour négocier une paix avantageuse...
Révélé en 1958 par "Les travaux d'Hercule", date fondamentale du cinéma fantastique italien, le culturiste Steve Reeves apparaît à l'affiche dans 5 films de 1959 : deux péplums historique (Les derniers jours de Pompéi et La bataille de Marathon), un péplum fantastique (le remarquable Hercule et la reine de Lydie), un film d'aventure se déroulant au haut moyen âge (La terreur des barbares) et ce film russifiant : La charge des cosaques. Pour l'occasion, on débauche Riccardo Freda, ce spécialiste du cinéma d'aventures historiques s'étant déjà frotté avec succès à ces ambiances avec les longs métrages mettant en scène L'aigle noir.
Comme La bataille de Marathon et Hercule et la reine de Lydie, la photo de ce film tourné en Yougoslavie est signée Mario Bava.
Steve Reeves en leader tchétchène luttant contre une Russie toute puissante, voici un film qui trouve aujourd'hui d'étonnantes résonances contemporaines !
Bien que "La charge des cosaques" soit certainement une série B, elle n'en fait pas moins preuve d'une certaine opulence. La figuration est convenable, les décors construits vastes et richement parés, les costumes font preuve d'un grand soin, les extérieurs naturels s'avèrent bien mis en valeur et apportent une certain ampleur à l'ensemble. La mise en scène et le montage sont soignés, la photo est du Mario Bava du meilleur tonneau, créative et raffinée (en particulier pour tout ce qui déroule dans la villa russe). Les scènes d'action un peu courtes, sont bien réglées.
Malgré toutes ces qualités, on peut quand même tiquer face à une intrigue excessivement balisée : héros rayonnant avec sa jolie fiancée, traître fourbe à barbiche, séductrice vénéneuse à laquelle le héros ne cédera pas, un peu de torture et d'érotisme gentillets...
Nous roulons sur des rails excessivement balisés, desquels Freda ne s'écarte que rarement - mais le fait tout de même quand il s'agit d'approfondir un peu le personnage du fils du Tsar. Si l'on ajoute à cela le sur-baraqué Steve Reeves et son jeu dramatique très limité, "La charge des cosaques" se regarde sans effort, avec son exotisme sympathique, sa mise en image très soignée, mais paraît quand même un peu long pour ce qu'il est, ne parvenant pas vraiment à dépasser sont statut de petit film d'aventure agréable, mais un peu banal.

Vu sur le dvd espagnol édité par Rider Films. La jaquette annonce un format 1.33 4/3, mais le métrage est bien en 2.35 16/9. Nous disposons d'un doublage espagnol et d'un doublage anglais. Ca, c'était pour les bonnes nouvelles, car ce dvd est tout de même à éviter. Il semble venir d'une vieille copie américaine, avec un telecinéma de mauvaise qualité, à la définition floue, aux couleurs baveuses, à la compression souvent problématique - et parfois très problématique ! Certaines transitions sont faites par des fondus bricolés en vidéo, quelques plans sont en fait du 1.85 grossièrement étirés, le volume sonore de la piste anglaise est ridiculement bas (- 20 db par rapport à un dvd standard !)... Bref, nous sommes plus dans le domaine du repiquage de vieux masters du temps de la vhs que de l'édition dvd professionnelle.
Ce dvd espagnol est donc à fuir, il faut sans doute lui préférer le dvd snc/M6 vidéo, éditeur réputé sérieux, sorti en France en tandem avec "Catherine de Russie" :
