L'Uomo in più - Paolo Sorrentino (2001)

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manuma
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L'Uomo in più - Paolo Sorrentino (2001)

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En Italie, dans les années 80. A 46 ans, divorcé et père d'une jeune fille, Antonio Pisapia, plus connu sous le nom de Tony, est un chanteur pop, qui souffre de problèmes de drogue. Il a un homonyme, né comme lui le 15 août. Ce dernier, plus jeune de 15 ans, est marié et footballeur, occupant le poste de gardien de but dans son équipe et rêvant de devenir entraîneur. Le jour où, grâce à un exploit, il envoie son club en quart de finale de la coupe d'Europe des clubs champions, le chanteur sort un disque dont le succès semble mettre le monde à ses pieds. Et puis la chance, si souriante, leur tourne le dos. Le même jour, les deux hommes sont victimes d'un coup du sort...

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Situant son action au début des années 80 (1980 et 1984, pour être précis) L'Uomo in più, premier long-métrage de Paolo Sorrentino, met en parallèle les destins contrariés d’un joueur de foot professionnel (Andrea Renzi) et d’un chanteur de variété (Toni Servillo, méconnaissable), l’un pouvant (presque) être vu comme le frère disparu et fantasmé de l’autre. Un sujet original pour une œuvre allégorique passionnante dans laquelle Sorrentino se révèle déjà un auteur des plus doués. Maitrise époustouflante d’une narration complexe, talent à capter l’atmosphère d’une époque, à savamment intégrer son récit dans un ensemble aux enjeux plus vastes, L'Uomo in più annonce clairement les superbes réussites que sont Les Conséquences de l'amour et Il Divo.

Mélangeant savamment gravité et humour comme à la grande époque du cinéma italien, L’Uomo in più nous donne également un bon avant-gout de la virtuosité formelle du cinéma de Sorrentino. Soit une mise en scène constamment stimulante pour le spectateur, traversée de plan-séquences extraordinairement évocateurs et d’idées de mariage entre image et bande-son particulièrement brillantes.

Après, cela reste tout de même un galop d’essai. On n’atteint pas non plus la flamboyance de Il Divo et, pour parvenir à la réussite totale, le film aurait sans doute nécessité un chouia plus de clarté, de rigueur dans son riche propos. Mais bon, des premiers films comme celui-ci, ça force quand même sacrément le respect.

Diffusé actuellement sur Ciné Cinéma club en VM.
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