Un beau matin (de 1971), alors qu’il se rend a son journal, le directeur de publication Glenn Morgan s’evanouit au volant de sa voiture. Il sera retrouve par d’etranges hommes en combinaisons de protection. Ramene a L.A., il decouvrira tres vite qu’il vient de se reveiller en 2017, ayant effectue un “voyage dans le temps” de 46 annees. Et se retrouve maintenant dans un monde tres different de celui qu’il a quitte…
Plus connu pour etre l’ecrivain de When Worlds collide (1951), Philip Wylie a aussi eu une carriere de scenariste a Hollywood (Island of Lost Souls (1932), Charie Chan in Reno (1939), Tales of Tomorrow TV (1951) ) parallele a celle de romancier.
L.A. 2017 (1971) nous ramene a une toute autre epoque, celle des patt’eff, des voitures grandes comme des paquebots, des mini-jupes qui arrivaient au genous, mais aussi a une epoque ou un jeune realisateur fesait ses debuts a la television US sous l’egide de l’Universal; Steven Spielberg.
La carriere de Spielberg commence donc a la television, pour laquelle il realisera des episodes de Night Gallery TV (1969), Columbo TV (1971) et connu grace a elle (indirectement) son debut au cinema; Duel TV (1971)—le film ayant ete exploite en salle dans certains pays. Il continuera encore a oeuvrer pour le petit ecran (Something Evil TV (1972) ) avant de “faire le grand saut” (The Sugarland Express (1974) ). “The rest is history”…
L.A. 2017 n’est pas un telefilm, mais un episode de la serie TV The Name of the Game TV (1968) ). Si la serie en elle-mene semble avoir marque quelques esprits (en tout cas en Amerique), la serie reste peu connue de nos jours et encore moins en-dehors des USA, et a vrai dire, sans l’”episode Spielberg”, aurait sans doute disparu de nombreux radars—ou ecrans teles depuis.
Essentiellement une “wheel series”, TNotG fonctionnait selon un principle de rotation entre plusieurs series (trois, en fait), mettant en vedette trois acteurs principaux, dont les recits se recoupaient, mais pas les scenes des acteurs principaux (ici. Tony Franciosa, Robert Stack et Gene Barry). Les trois personnages de la serie travaillant dans une compagnie de publications—Howard Publications. A noter que de nos jours, le terme (et concept) est plus ou moins tombe en desuetude.
Si la serie semble avoir “ose” de nombreuses choses et “joue” avec beaucoup de choses en son temps. Dans cette optique, le recit de Wylie et la realisation de Spielberg pousse le bouchon assez loin en mettant en scene un univers totalitaire, ou les psychiatres jouent le roles de policiers, les villes sont souterraines (le monde en surface ayant ete devaste par une catastrophe ecologique), le gouvernement est base sur une constitution “corporatiste” et TOUT est mis en oeuvre pour rendre les habitants plus “efficaces”, la notion de “vie privee” a disparu et la vie de couple passe par l’entremise de “compagnons” officiels.
Si le concept parait assez …”ose” et la mise en image de ce monde assez…”decalle” (pas un post-apocalypse standard, mais un univers des plus “cozys”), les idees font leurs chemins et certaines idees (le groupe de rock “djeunz” compose de vieillards, une police de la pensee formee de psys, un PDG en guise de president) resonnent d’une facon “inquietante” et plus “credible” de nos jours que peut-etre a l’epoque…
Bref, l’on a affaire a l’un de ce scenarios qui sous le couvert de la SF et fesant semblant manier une certaine ironie (en fait un “cynisme” des plus tranchants) a plus de choses a dire qu’ont du penser bien des spectateurs en 1971.
Ce que cet episode met en scene, est en fait un anti-utopie, telle qu’on les pratique sans vergogne de nos jours, mais a une epoque ou cela etait plus difficile et dans le cadre dans un media qui l’epoque voyait de plus en moins le courage disparaitre au profit d’une “standardisation”, qui etait considere comme une “vertue”. Un effort des plus louables donc…!
En tete du casting—en fait, de cet episode, l’on retrouve Gene Barry (Thunder Road (1958), Bat Masterson TV (1958), Burke’s Law (1968), Guayana: Crime of the Century (1979) ) sera le l’homme du quatrieme pouvoir—et infortune voyageur dans le temps qui se perdra dans un monde qui ne lui plait decidemment pas.
Au final, si l’esthetique de l’epoque peut paraitre un peu datee (et la fin devinable des le debut!), les idees ont quant a elle ont plutot perdu leur aspect “novateur” pour faire partie de nos “angoisses” quotidiennes (televisuelles ou autre), donnant un cachet on ne peut plus inquietant (ce dernier plan!) a cette production, decidemment…en avance sur son temps…
Une curiosite a traquer et apprecier donc.
The Name of the Game: Episode: L.A. 2017: 4.0 / 5
The Name of the Game: Ep: LA 2017 (1971) – Steven Spielberg
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