Nouveau film d'Omar Naïm, auteur du très sympa Final Cut avec Robin Williams.
Le film est excessivement difficile à résumer, tant la narration s'ingénie à perdre le spectateur entre passé présent et crépuscule entre la vie et la mort.
Honnêtement, j'étais complètement perdu après une demi-heure, ne sachant pas très bien où je me situais : un mort parlant de sa vie passée, de sa vie présente, ou un etre vivant à la recherche de la résolution de l'accident de ses parents (et encore, j'ai compris tardivement qu'il s'agissait de ses parents!), puisqu'il est persuadé qu'il y a autre chose derrière leur mort. En même temps, c'est un sentiment que j'apprécie dans un film : à savoir ne pas savoir sur quel pied danser et ne pas avoir de schéma prémaché devant les yeux et les oreilles. Sauf qu'ici, c'est très confus (trop) et que j'ai un peu lâché au bout d'une heure - pour reprendre avec le rebondissement (bienvenu) qui remet en question la compréhension de l'ensemble.
Globalement, cette histoire de mort-vivant
Spoiler : :
La volonté de perdre le spectateur, à la manière d'un puzzle mêlant donc passé, présent et outre-tombe, plus un flashback dont on ne réalise que tardivement à quel moment il débute... c'est intelligent, mais trop confusant par moments. On n'obtient qu'une compréhension globale de toutes les implications que dans les cinq dernières minutes du film - et si l'on passe la déstabilisation de la première heure, le film s'améliore au fur et à mesure qu'on s'approche de la fin;
Côté caméra, ça reste centré sur les visages, les personnages et leurs interactions proches. Un style mouvant, aux couleurs brutes - dans un environnement qui oscille entre le clean (la maison funéraire) et le sale (les junkies, les rues, les ténèbres). Je peux comprendre qu'on ne rentre pas dans le film, le rendu n'est pas fait pour etre joli.
J'ai juste un problème entre le couple Nick Stahl/Amy Smart. Difficile de croire à leur amour profond et sincère qui dure depuis 10 ans. Il n'y a aucune alchimie entre les deux, et le réalisateur ne fait pas vraiment comprendre ce qu'elle peut bien lui trouver, intellectuellement et physiquement parlant. Hormis le fait de rendre son petit copain actuel comme un sportif débile.
Le trio d'acteurs s'en tire très bien, tout particulièrement Rose McGowan, que je n'avais jamais vu aussi touchante.
Un truc atroce : la partition musicale envahissante, quasi permanente qui tue littéralement l'émotion de certaines scènes en s'ingéniant à souligner de manières grossières le pathos général (le pétage de câble de Nick Stalh aux 3/4, ridicule et ampoulé). Absolument horrible.
Le Blu Ray US de chez Millenium est d'une laideur repoussante dans les scènes de nuit - ce qui constitue une bonne moitié du film. Les noirs sont moches, les scènes de couleurs paraissent surexposées. Je veux comprendre le bas budget et le tournage en 16mm, mais il y a des plans où l'on ne distingue presque rien

1.78:1
1h33 - Dolby Tru HD avec st anglais. Environnement sonore plutôt enveloppant, discrète utilisation des canaux arrières, mais très efficaces.
Aucun supplément relatif au film, si ce n'est des films annonces de chez Millenium, dont un Leaves of Grass avec Ed Norton qui semble particulièrement gratiné

A noter que le film était au Marché du film de Cannes 2011...