Mélange comédie et polar par le réalisateur de Au Petit Marguery (que j'aime énormément). Je me souviens ne pas avoir eu envie du tout d'aller voir ce truc. Je ne peux déjà pas encadrer Elsa Zylberstein, mais là, le sujet, tout ça.. l'impasse. Et puis arrive Noz et sa cargaison de DVD à 1.95€. Donc je me dis "ben pourquoi pas au fond".
Sous la houlette d'un autre réal, le scénario aurait pu prêter à un polar sérieux : enquête, filature, rebondissement, intrigue complexe... mais on sent bien que ça n'intéresse pas vraiment Benegui et ses deux co-scénaristes. Là où il excelle, c'est dans le relationnel entre les deux héros. La passion du jeu et leur propre passion antithétique. Les coup bas, les stratégies de coup forcé, à la fois dans le travail et la passion amoureuse. Le tout sous un ton parfois léger, parfois grave. On ne rit jamais vraiment - ça n'est pas le but-, mais on sourit à plusieurs reprises aux situations qui oscillent entre le grotesque et le décalé. Très joli générique de début qui a du être complexe à mettre en image.
Comme dans Au Petit Marguery, Benegui donne une véritable épaisseur aux seconds rôles. C'est une de ses qualités d'écriture et de cinéastes. Des personnages attachants, joués en clin d'œil par un ensemble d"acteurs qui jalonnent la carrière de Bénégui : Alain Beigel (dans tous ses films depuis le très sympa Un Type Bien), Agnés Obadia en hôtesse de l'air, Gérald Laroche en employé du casino et Michel Aumont, toujours savoureux. A noter que le petit génie également hypermnésique (Côme Levin) rappelle énormément celui d'Au Petit Marguery, comme en écho. A noter que le couple Zylberstein/Lhermitte fonctionne plutot bien (elle est même supportable ici!) et qu'il y a au début une scène d'amour curieusement dénudée, je me demande encore pourquoi (hormis le fait d'appuyer le côté charnel de leur relation?)
Maintenant, l'intrigue laisse quelque peu incrédule, notamment sur la révélation du pourquoi du comment au final. Je n'ai surtout pas bien compris à quoi servait tout cela et où Bénégui voulait en venir*; Divertir, c'est sûr (on ne s'ennuie pas vraiment via un montage resserré), mais bon, cette histoire policière ne sert pas à grand chose. Quelques commentaires amusants ici et là (la proviseur du lycée "difficile" en sort quelques bonnes sur ses connards d'élèves
), mais tout cela n'a pas grand intérêt. le film oscillant/étant écartelé en polar, comédie de mœurs, vignette sociale, comédie pure... sur 84 minutes de film s(+ 4 de générique), c'est trop léger sur tous les tableaux. La fin est amusante (car en pied de nez à la société, et gentilment amorale) mais les SFX numériques sont trrrrrrès légers. Et pas vraiment nécessaires.L'affiche donnait bien le ton : on ne sait pas du tout à quoi s'en tenir sur ce qu'on va éventuellement voir. Ca a pas l'air drole, ça ressemble à un drame vu la gueule sérieuse des deux acteurs... le film avait été un semi-echec (400 000 enytrées peu ou prou) malgré sa sortie en pleine fête du cinéma et Bénégui n'a plus tourné depuis, hormis un nouveau Blanche neige (décidément un sujet à la mode en 2011!) pour la TV.
Sympa mais très dispensable.
C'est en Scope 2.35:1 sur le DVD Gaumont, avec 16/9e, durée : 1h28 et avec une piste DTS de facture modeste mais joue très bien sur l'ensemble des canaux. Peu d'arrières cependant dans les scènes d'exposition. Pas vu les suppléments