Evidemment, pour suivre cet opus, il faut soit avoir un minimum de connaissance du matériau de base, soit ranger ses interrogations au placard. Pour moi-même qui ait suivi une bonne cinquantaine d’épisodes il y a de cela quelques années, un bon tiers des personnages principaux m’étaient inconnus, c’est dire. Et comme d’habitude dans ce genre de succédanés au long cours, on démarre sans crier gare en plein dans une grosse scène d’action, pas le temps de présenter les héros, c’est à prendre ou à laisser. Pour ma part, j’aime bien ce genre de parti-pris, se laisser happer par le rythme sans savoir où cela mène, pour après recoller les fragments épars de la narration au gré de flash-backs et autres montages parallèles. Ici c’est bien le cas en ce qui concerne l’histoire. Mais pour les personnages, comme dit en amont, on les connaît ou pas, leur caractère ne sera pas reprécisé au novice. Et comme il y en a beaucoup … Mais bon, finalement, c’est comme pour les super-héros, donc je ne vais pas me plaindre.
A part ça, on se retrouve sur un monde flottant dans les airs, dirigé d’une main de fer par un pirate maléfique qui s’est mis en tête de conquérir les continents depuis son galion volant. Sur cet univers en miniature, les saisons se succèdent d’un paysage à l’autre, des manipulations génétiques ont donné naissance à des créatures multiformes, redéfinissant toute l'échelle de l'évolution (étonnante séquence pré-générique qui présente par le menu la nouvelle chaîne alimentaire). Les villageois présents sur ces îlots vivent en autarcie, protégés des animaux mutants par une barrière végétale dotée de propriété répulsive. On reconnaît bien là, une nouvelle fois, toute une thématique miyazakienne, mais ici au service de délires visuels et scénaristiques assez extrêmes.
Ca court dans tous les sens, ça hurle, les personnages se déforment au gré de leurs humeurs, voire des besoins du scénario (pas compris le pourquoi du comment des changements de proportion du renne miniature

Mais rien que pour le plaisir de retrouver de sympathiques héros (un ado colérique et élastique, un squelette amateur de dessous féminins ou un bellâtre littéralement fou amoureux des femmes), des méchants à la trogne patibulaire (mention spéciale au chef estropié monté sur des lames de sabre) et des monstres délirants, ou assister à des bastons de haute volée, ça peut valoir le coup. Avis aux amateurs … Je me suis bien éclaté.