Charlotte, mariée à un pilote d'avion, est la maîtresse d'un comédien. Elle envisage de divorcer...
Avec "Le mépris", Godard faisait le portrait d'une actrice, avec "Vivre sa vie", celui d'une prostituée... Arrive peu après ce "Une femme mariée" où il dépeint une jeune parisienne, bourgeoise, urbaine, coincée entre son mari et son amant. L'argent n'est ici pas un souci, ce sont ces sentiments, ces relations avec ses deux hommes qui jettent Charlotte dans la confusion. Peu aidée par un environnement superficiel, les conseils idiots des magazines féminins, elle se pose beaucoup de questions sur le désir, le plaisir, le mariage, l'accouchement, la contraception même...
"Une femme mariée", c'est Macha Méril, plutôt à l'aise dans cet exercice Godardien bien dans son époque. Selon les scènes, le film rebute ou passionne, ennuie ou interpelle, irrite ou intéresse. Le manque de structure claire, une certaines pédanterie agacent, mais il s'agit tout de même d'un bon Godard de cette période, pas le plus accessible ou le plus réussi de son réalisateur, mais un portrait de son personnage principal qui parvient à trouver un équilibre entre un regard assez dur et une certaine "compassion" (je mets le terme entre guillemets car il est un peu fort ici)...
Vu sur le bluray anglais sorti par Eureka dans sa collection Masters of Cinema. Un bluray sorti en 2010 et déjà épuisé chez son éditeur semble-t-il... Il propose une copie d'excellente qualité restaurée par Gaumont, en 1.37 4/3 noir et blanc. Pratiquement rien à dire : au niveau vidéo et numérique, c'est tout simplement nickel, une image hyper fine, détaillée, complètement photographique, sans aucun tripatouillage. A part une poignée de poussières dispersées sur tout le métrage, c'est pour ainsi dire un transfert HD parfait ! Bande son française PCM mono 2.0 très bien, retranscrivant très bien les intentions - parfois expérimentales et déstabilisantes - de Godard sur ce film. STA anglais amovibles...