Affiche anglaise :

... et italienne... :

1968, Dagenham, dans l'Usine Ford, les ouvrières vont etre à l'origine d'un mouvement de grève à priori anodin mais qui va révolutionner le droit anglais.
Par le réalisateur de Saving Grace et Calendar Girls, on a droit à un retour dans le passé à la reconstitution précise; Il faut vraiment traquer les anachronismes... ce qui m'a fait penser à Toast (qui sort en salles la semaine prochaine) et à cette habileté/habilité anglaise à récréer de manière élégante et précise des univers sociaux passés.
C'est solide, c'est tendre, c'est très bien joué (Sally Hawkins en Rita O'Grady est parfaite)... mais c'est assez convenu. En fait, l'âpreté de Mike Leigh et la colère de Ken Loach sont laissées de côté pour quelque chose de plus consensuel et moins rentre-dedans. Un peu comme si le porduit avait été certes écrit produit et réalisé en Grande Bretagne, mais avec une arrière-pensée d'exploitation internationale plus facile d'accès que Leigh ou Loach. Attention, ce n'est pas que c'est mauvais -loin s'en faut- mais on suit l'histoire de manière attendue. Les personnages suivent un tracé bien précis et il n'y a que de très rares surprises: en l'occurence Jaime Winstone dans le role très Barbara Windsorien de Sandra. Ou encore Rosamund Pike, excellente en bourgeoise qui se rebelle par petites touches. Mais Bob Hoskins, bien que très bon, fait sa routine habituelle - genre Mrs Henderson-, et idem pour Miranda Richardson...
Les joutes verbales entre les syndicalistes et Rita o'Grady sont savoureux, tandis que ses aléas maritaux laissent de marbre, tant le couplet sur la femme qui prend du pouvoir, délaisse ses enfants et culpabilise son mari a déjà était traité de la même manière - et avec les mêmes conséquences...
Le sujet lui-même ne comporte rien contre quoi on puisse aller : qui pourrait en effet etre contre la volonté d'égalité salariale entre hommes et femmes, hormis les mysogines les plus indécrottables? Mais bon, la mise en scène ne prend pas beaucoup de risque là-dessus non plus.
Ça se suit sans souci - un chouia trop long pour son sujet (près de 2h) - jamais bien méchant, et qui tape sur les personnes attendues (les hommes, les syndicalistes, tout ça...), tout en donnant des petites touches comiques bienvenues.
En fait, le générique de fin propose la chose la plus consistante du film : les interviews des vraies ouvrières de l'époque, et de la vraie Rita O'GRADY et on voit à quel point le cinéma a "embellit" l'histoire et l'Histoire pour l'adaptation cinématographique. Cela n'est pas malhonnête, juste le phare de l'illusion...
Vu sur le dvd Italien (et là bas le film s'appelle " We Want Sex" ! ... euh égard à une scène dans le film

film annonce :
http://www.youtube.com/watch?v=k0LF-F1QNAw