
L'avion d'un groupe de voyageurs s'écrase en plein désert du Kalahari. Après une marche harassante, ils arrivent à une grotte dotée d'une source. Entourés de babouins agressifs, le danger viendra cependant du groupe même.
Après Zulu et sa bravoure, son scope, l'action, Enfield et stanley Baker se dirigent vers l'inverse : un film d'aventures en huis clos, avec presque aucune action. C'est incontestablement moins réussi que Zulu, hélas.
Visuellement, c'est une splendeur. Les paysages désertiques sont vertigineux, la lumière aveuglante, l'isolation réelle
Le problème majeur est qu'Enfield souhaite construire une atmosphère pesante, étouffante mais qu'il n'y parvient que très rarement. La complexité des rapports humains qui vont se dégrader sont ampoulés et plombés par le personnage de Susannah York. Elle est l'objet d'enjeux sexuels entre Stuart Whitman, Nigel Davenport ou -moins évident- Stanley Baker. Mais avec des dialogues totalement idiots, démonstratifs qui annihilent tout réalisme du propos. On y croit pas du tout. Aussi, son rôle n'étant que passif - très communaux roles féminins des années 60....- et ne servant que de catalyseur sexuel, York n'a pas grand chose à faire, hélas.
L'autre souci, c'est la longueur : 120 minutes et le nœud du film qui se prend son essor que vers la moitié. Entre l'accident d'avion et la révélation de la nature exacte de
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Une qualité évidente de mise en scène : on se demande parfois comment l'équipe technique a pu placer les personnages et les singes dans un même plan. Des angles de prise de vue complexes, des interactions avec des animaux (zèbres, antilopes...) que l'on sent là aussi compliquées à réaliser. Une certaine cruauté, également, envers l'environnement. Mais les qualités visuelles, l'acuité de cy Enfield (déjà fortement visibles dans Zulu ou Hell Drivers) explosent sur l'écran ici.
Le propos du film devient rapidement évident : la nature n'est pas l'ennemi de l'homme, c'est lui-même. Et son isolement va le faire régresser à l'état animal. Un propos, qu'on retrouvera, en substance, dans une œuvre comme Le Territoire de Raul Ruiz, et sa régression cannibale (pas le sujet ici!)
La deuxième heure est par contre beaucoup plus passionnante dès que l'on comprend que
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Le film (anglais) a du cependant souffrir du Vol du Phoenix ((US) de Robert Aldrich, qui partait du même principe scénaristique (et la même année), bien que Kalahari soit adapté d'un roman antérieur.
Malgré mes réserves ci-dessus, j'ai quand même pris beaucoup de plaisir à visionner pour la première fois ces Sables du Kalahari. C'est toutefois prenant, le couple Baker/Whitman donnent des moments intenses, ce sont des acteurs hors pair. Le final est lui aussi tout aussi brutal, sauvage
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Vu sur le Blu Ray américain de chez Olive Films (qui a récupéré une partie du catalogue Paramount, avec d'autres films comme Crack in the World aussi en BD). C'est, à mon sens, le meilleur qu'on puisse donner avec un Panavision des années 60 en blu ray. Certains plans sont absolument spectaculaires. Couleurs superbes tout comme les sources de lumières... Le moins - des effets curieux de edge enhancement lors de certains panoramiques verticaux

Une piste an anglais LPCM 2.0 (mono d'origine, aucune piste stéréo n'ayant été mixée à sa sortie) de très bonne facture, aux dialogues clairs. Très peu de musique présente pendant le film, si bien qu'on se concentre aisément sur les effets sonores précis.
Le moins : aucun sous-titre (même anglais) et aucun supplément. Film, chapitres et basta. Certes, le prix est intéressant ( 14.99 $ sur dvdpacific) mais bon, quand même... surtout vu qu'il s'agit du réalisateur de Zulu qui, sur son BD anglais, possédait des bonus en rafale. Je sais, je sais, éditeur différent, budget, tout ça... mais bon, c'est le cinéphile amateur de "plus" qui parle!