[a.k.a. Devilman – The Birth ]
Bien avant l’avenement de la race humaine et de la vie telle qu’on la concoit de nos jours, la terre etait habitee par des creatures infernales, abominables deformations de formes de vies et mues par une folie destructrice sans limites. Ayant disparues a la suite de violents changements climatiques, elles n’ont pourtant pas completement ete eradiquees, et finissent par re-apparaitre de nos jours. Akira Fudoh, un jeune garcon va devoir mettre son humanite en jeu pour defendre la race humaine…
Si en 1987, DM n’en est pas a sa premiere adaptation, ni a sa derniere, le chapitre consacre a sa “naissance” tient resolument le haut du pave dans l’univers du tenebreux hero.
Laissant loin derriere lui la serie TV (tres edulcoree par rapport au Manga) de la Toei (Devilman TV (1972) ) ou le film d’epoque proposant un cross-over assez “psychotronique” ( Mazinger Z tai Devilman / Mazinger Z vs Devilman (1973) ), ou le pourtant tres reussi deuxieme OVA (Devilman – Yocho Siren-hen / The Demon Bird OVA (1990) ) et celle abyssale du troisieme chapitre realise pour la tele (Amon - Devilman Mokujiroku / Amon - Apocalypse of Devilman TV (2000) ), DM-TB se paie le luxe d’egalement sans trop d’effort de faire pas mal d’ombre a la serie TV de 1998 (Devilman Lady—une variation feminine du concept) et de carrement renvoyer au placard le film de 2004 (Devilman), cet OVA ou “Original Video Animation” (les DTV d’animation nipponne) a visiblement mis les petits plats dans les grands.
La realisation de Tsutomu Iida (Lupin San-sei Part III / Lupin III TV (1985), Devilman – Yocho Siren-hen OVA (1990) ) est detaillee, fouillee dans ses decors, souple dans son animation et au final, on pourrait facilement imaginer cette production sur un grand ecran il y a 22 ans! WOW
Aussi, la mise en couleur de ce moyen-metrage est splendide, a la fois chaude (de par les couleurs) et jouant sur une palette de noirs et obscurs tres varies. Laissant les jets de sang (nombreux) litteralement “exploser” d’une force visuelle assez rare a l’ecran.
Peu avare en “gore” et puissant son inspiration surtout dans les transformations de The Thing (1982), ses appendices obscenes et ses contorsions contre-natures.
Si le Manga (bande-dessinee) de Go Nagai, tout en allant aussi loin que son editeur (et l’imagination de son auteur) le permettait a l’epoque, les annees 80s, et a coups de Yoju Toshi / Wicked City OVA (1987), Makai Toshi Shinjuku / Demon City Shinjuku OVA (1988), Chojindensetsu Urotsukidoji / Legend of the Overfiend OVA (1989), repoussait sans cesse les limites, allant jusqu’a creer la fusion “moderne” (pour les medias video-TV-cinema) de l’erotisme et du grotesque (“ero-guro” en japonais), plus connu sous le sobriquet de “tentacules et petites culottes” en francais.
DM, par contre, reste fidele au concept initial (la demonologie et l’horreur pure et dure), nee a une epoque ou les manga (populaire et destine a un public encore assez jeune) avait du mal a se permettre la “gaudriole”. A ce titre, Nagai en sait long sur le sujet avec ses Cutey Honey et Harenchi Gakuen (Shameless School), qui dechainerent la furie de la toute-puissante PTA (Parents and Teacher Association) japonaise, qui allait dans certains cas jusqu’a bruler des mangas sur place publique!
Nagai decidera cependant sur DM de jouer la carte du sobre et de calculer ses derappages sanglants, qui contrastera avec le cote “sexe” ‘Harenchi Gakuen) ou “mercantile / oeuvres de commande” (Mazinger) de certaines de ses oeuvres
Concernant cet OVA, ce qui reste neanmoins assez frappant dans la realisation d’Iida, est le cote “juvenile” des personnages.
Ainsi, si Akira Fudoh est cense etre “jeune”, il fait quand meme TRES jeune a l’ecran, tout comme d’ailleurs sa petite amie Miki Makimura (qui joue le role d’une soeur ainee de substitution) et tout comme son ami Ryo Asuka (qui est quand meme en age de conduire une voiture!).
Paradoxalement, ceci n’amoindrit pas l’impact des eclairs de violence qui traversent cet OVA, au contraire, car plongeant les “jeunes” protagonistes dans un maelstrom ecarlate ou un protagoniste de Lovecraft perdrait tres vite la raison. Notons egalement, que—justement—l’univers de DM et de sa resurgence d’un mal “pre-humain”, ainsi que de quelques “astuces” de scenario, tel le sabbat auquel se livre Akira et Ryo et qui vise a invoquer les demons, ou encore le fossil qui fait revivre le passé sont d’autant de petites “touches” qui rappellent quel maitre aurait inspire Nagai-sensei.
Les personnages du recit sont donc:
Akira Fudoh; jeune garcon vraiment trop “bon” (pour le rester longtemps dans un recit de Go Nagai!), il sera destine a devenir Devilman en fusionnant avec le demon Amon dans le but de proteger la race humaine, tout en essayant de garder son humanite, une tache evidemment peu aisee…
Miki Makimura; fille de la famille chez qui Akira habite apres la mort de ses parents, elle joue le double-role de la petite amie et grande-soeur de substitution, ainsi que—quand meme—principale raison pour laquelle Akira se battra.
Ryo Asuka; reduit a un (sinistre) declencheur de l’implication d’Akira dans cet OVA, son role est nettement plus etoffe (et blasphemateur) dans le Manga. Le genre d’ami qu’il vous en coute trop de connaitre…
Au final, un excellent OVA, bien trousse, assez mechant, definitivement “80’s” dans sa realisation “punchy”, et comme malheureusement on n’en fait plus beaucoup de nos jours. Tres recommande. (meme si la seule version qui est trouvable, est une version doublee, et qu’elle craint serieusement!).
Devilman – The Birth: 4.5 / 5
Devilman – Tanjohen OVA (1987) – Tsutomu Iida
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Devilman – Tanjohen OVA (1987) – Tsutomu Iida
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