[ a.k.a. Amon – Apocalypse of Devilman ]
Alors que des demons de plus en plus nombreux font lentement sombrer le Japon (et par extension le monde) dans le chaos, Akira Fudo / Devilman, a la tete d’un petit groupe de Devilmen (des humains qui ont fusionne avec des demons, mais ont reussi a garder leur “humanite”) essaye de lutter contre la menace. Lorsque les etres qui lui sont le plus chers se font massacrer,, le monde d’Akira / Devilman bascule, l’entrainant, lui aussi, dans les tenebres et la folie meurtriere…
Officieusement considere comme le troisieme volet de la serie video consacree a Devilman inaugruee dans les annees 80s (1987 et 1990), ce nouvel opus des aventures du tenebreux heros realise pour une chaine satellite de PPV, en parait pourtant bien eloigne, et ce, a plusieurs egards…
Ainsi, si les deux episodes precedents n’etaient pas “avares” en matiere de violence et de gore, profitant ainsi de l’espace de liberte que representait le marche des OVAs / OAVs (les DTV d’animation japonais), par rapport a notemment une television plus “coincee”—surtout après ce que certaines organisations de parents d’eleves et d’enseignants consideraient comme des derappages cathodiques (l’on pense surtout a Hokuto no Ken (1984), qui aura valu de nombreuses critiques a Fuji TV), A;DnM lui s’essaie a pulveriser les quelques limites laissaient entrevues dans les episodes anterieurs.
A ce jeu, le risque etant de tomber dans les exces gratuits, risque d’autant plus grand que l’oeuvre s’y prete tres fortement—et ce, depuis sa parution en manga (bande-dessinee), et malheureusement, un piege dans lequel tombe tres rapidement cet episode…
Si le premier tiers propose un Japon literalement defigure par une decadence morale, sociale et une violence endemique allant des grafittis (extremement rares au Japon) aux violences physiques et gratuities en tous genres (aggression d’un chauffeur de bus—du jamais vu dans l’archipel!), une fois que les amis du hero tombent, victimes d’une sordide boucherie, le massacre n’arrete plus, devenant tour-a-tour malsain, nauseeux et…lassant, car ne beneficiant d’aucune “reelle” histoire qui pourrait server d’ossature a ce qui est un vrai jeu de massacre.
Quel les personnages soient “bons” ou “mauvais”, et sans aucune chance pour le spectateur de s’attacher ou de comprendre qui fait quoi dans le recit, les personnages traversent l’ecran—avant d’irremediablement finir en morceaux de viande sanginolantes dans un coin du décor…
Exit donc le choix douloureux du hero du premier episode. Oublie donc le sentimentalisme sauvage du deuxieme, tous deux remplaces par un manque flagrant d’histoire, jouant les exces a tout-va, ne generant qu’un ennui degoute.
Pourtant, etonnament, A:DnM ne tombe par dans le meme travers que Urotsukidoji – Legend of the Overfied OVA (1989), celui des sevices sexuels (i.e. viols) pratiques a tout vient, et qui finirent par mechamment cacher (gacher?) le recit de base de la serie. Dans A:DnM, l’on sous-entend l’un ou l’autre viol, mais ne montre au final rien, laissant ce genre d’exactions s’exercer hors-champs. Visiblement, sur certaines chaines satellites, la violence passe toujours mieux que le sexe…
Ceci ne rehaussera pourtant pas le niveau de cette production, qui soudainement dans son dernier tiers—et tout comme U:LotO se met soudainement en quete de redemption dans un final extraordinairement sentimental et aux relents de faussete assez enormes au final…
Dans ses extremes, A:DnM semble se rapprocher egalement un peu de Genocyber OVA (1994), mais sans en avoir ni l’histoire, ni le design, ni presenter des personnages suggerant une quelconque sympathie, et au final, sans en avoir l’impact “visceral”. A tous ces niveaux, un coup dans l’eau en somme…
Cote animation et design, celle-ci est “correcte”, meme si elle fera assez moyenne figure face a p.ex. n’importe quel tres bon episode TV(!) (les meilleurs episodes—techniquement parlant—de Hokuto no Ken ou Saint Seiya battant l’envoye du diable a plat de couture). Paradoxalement, l'un des deux realisateur sur cet opus est justement Tooyoo Ashida, qui a notamment realise Hokuto no Ken pour le cinema (1986) ou la television (1984) ou encore Kyuketsuki Hunter D / Vampire Hunter D OVA (1985).
Si design “colle” pourtant assez bien a l’atmosphere de la premiere partie du recit (la longue et lente “agonie” de la ville, et donc, du monde), un manque de moyens que l’on devine assez flagrants, fait tres vite passer la ville qui sombre dans le chaos a un paysage lunaire constitute de gravats (tres facile a dessiner, CQFD!).
Un titre qui, meme s’il fait un pendant assez extreme au film live de 2004, mais reste au final peu recommendable, lassant au fan du sombre hero qu’a traquer la serie TV de 1972 (qui meme edulcoree pour la TV, reste assez mechante meme si passablement psychotronique) ou les deux OVAs des annees 80s (qui parviennent mieux a cerner le personage et au final, son univers). A eviter comme la peste donc!
Amon: Devilman no Mokujiroku: 1.75 / 5
Amon: Devilman no Mokujiroku OVA (2000) – Tooyoo Ashida
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Amon: Devilman no Mokujiroku OVA (2000) – Tooyoo Ashida
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