Roma bene - Carlo Lizzani (1971)

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
manuma
Messages : 3001
Enregistré le : dim. mai 08, 2005 9:44 am
Contact :

Roma bene - Carlo Lizzani (1971)

Message par manuma »

Dans l'entourage de la baronne de Santi évolue une foule de personnages aussi corrompus les uns que les autres : l'escroquerie, le meurtre et le kidnapping y sont monnaie courante.

Image


Cette présentation Dino De Laurentiis, coproduction italo-franco-monégasque, marque la première des deux collaborations entre Carlo Lizzani et le binôme de scénariste Nicola Badalucco/Luciano Vincenzoni, qui travailleront ultérieurement sur le dernier film de René Clément, La Baby-sitter, et le bien allumé Gran bollito de Mauro Bolognini. Curieusement, malgré sa distribution haut de gamme et une sortie en salles sur notre territoire sous le titre Scandale à Rome, cette satire de la haute société de la capitale italienne s’en est allée rejoindre les nombreux titres de Lizzani aujourd’hui tombés dans l’oubli.

Comme très souvent chez ce cinéaste, le résultat souffle le chaud et le froid. Le chaud, c’est son interprétation bien relevée, Lisi, Berger, Caprioli et les autres se prêtant de bon cœur au jeu de massacre collectif organisé par Lizzani et ses collaborateurs. Le chaud, c’est également le clinquant de circonstance de sa production design – orchestrée par une grosse pointure en la matière, Flavio Mogherini - et la patate du score psychè-rock-pop-lounge de Luis Bacalov (avec contribution vocale de Richard Cocciante). Le chaud enfin, c’est la férocité de la satire et la cruauté de sa conclusion, qui
Spoiler : :
envoie par le fond une bonne partie de ses protagonistes en les plaçant dans une situation désespérée que développera d’ailleurs à l’identique, 35 ans plus tard, le (mauvais) film de Hans Horn, Dérive mortelle.
Le froid, c’est le côté vignette du script, qui peine à lier de façon satisfaisante ses différentes intrigues, à former un tout solide (comme l’avait réussit Pietro Germi sur Signore & signori, au sujet similaire). C’est aussi et toujours ce penchant de Lizzani pour le racoleur et le sensationnel, qui rabaisse souvent ses films dossier bien intentionnés au rang d’œuvres bancales de semi-exploitation. C’est, pour finir, son absence totale de compassion pour ses personnages, rendus ainsi méprisables au lieu d’être pathétiques (comme chez Risi) et ne suscitant par conséquence aucune empathie chez le spectateur.

Si le bon côtoie donc le moins bon ici, Roma bene demeure globalement une bonne pioche au sein de la filmo du sieur Lizzani. Les amateurs de comédies italiennes vitriolées devraient en tout cas apprécier.
Répondre