Tout spliques etaient les Borogoves TV (1970) – D Le Comte

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bluesoul
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Tout spliques etaient les Borogoves TV (1970) – D Le Comte

Message par bluesoul »

Un garcon qui habite dans une station d’hiver avec sa famille qui y possede un hotel, trouve un jour par hasard un mysterieux container qui renferme ce qui semble etre apparemment une serie de jouets aux possibilites assez etranges. Lorsque lui et sa soeur commencent a y jouer, et devant les changements qui s’operent dans leur comportement, leurs parents commencent a s’inquieter.

TseleB est base sur la nouvelle de Lewis Padgett; “Mimsy were the Borogoves” (“Tout smouales etaient les Borogoves”) publiee en 1943 dans le magazine americain anthologique Astounding Science Fiction Magazine

Padgett est l’un des (nombreux) nom(s) de plume que partageait un couple d’auteurs (et accessoirement mari et femme a l’etat-civil); Henry Kuttner et C(atherine) L(ucille) Moore, qui tout deux-separemment ou ensemble—oeuvraient dans ce genre de publications periodiques.

Kuttner et Moore, tres connus aux USA le sont nettement moins a l’etranger, et ont oeuvre dans des domaines aussi “bis” que varies, tels la SF, l’horreur, le polar ou des genres “mélanges” tels le “Weird Menace” (un genre de “mystery” matine d’horreur tres “Saw”-like dans les exces!), ont frequente le gratin des auteurs du genre de l’epoque; A.E. van Vogt, Robert Bloch, L. Sprague de Camp, Ray Bradbury, Richard Matheson et ont avec notamment Clark Ashton Smith fait partie du Lovecraft club, car ayant ete amis du reclus de Providence.

Le couple etait accessoirement connu pour son style de travail “fusionnel” ou l’alternance des auteurs pouvait avoir lieue en plein milieu non seulement d’un texte ou d’un paragraphe, mais aussi d’une phrase ou d’une ligne!

Si Kuttner et Moore etaient tres populaires a l’epoque—et reconnus de nos jours comme ayant ete parmi les fondateurs de la science-fiction anglo-saxonne moderne, ils n’ont paradoxalement ete que peu adaptes a au grand ecran hormi quelques exceptions (The Twonky (1953), Timescape (1992), The last Mimzy (1997)—version US de TselB) et d’une poignee d’episodes de series TV.

Concernant l’adaptation TV francaise, celle-ci est a prendre avec un grain de sel, car semblant etre une adaptation au final assez “light” d’une nouvelle nettement plus touffue (plus de personnages et d’epoques, mais aussi plus d’explications sur ce qui est en train de se passer).

La raison des “coupes” dans le recit est sans nul doute a chercher dans les restrictions budgetaires imposees par le media, mais peut-etre aussi dans l'aversion qu'avait l'ORTF du fantastique en general.

La realisation de Le Comte (Allo, Police TV (1967), Le Juge et son Bourreau TV (1974), La Destinee de Monsieur Rochambeau TV (1976) ), qui a consacre sa courte carriere au petit ecran (tres peu) et aux documentaires (pendant plus de cinquante ans!), est plutot “statique” et en fait semble traiter son telefilm comme…un documentaire, delaissant l’action pour jouer le sous-entendu, voire la reflexion via la limitation des details “inutiles”.

Si les documentaires se moquent essentiellement de la notion de “rythme”, les films et telefilms en vivent, donnant ainsi l’impression que le recit…ne va nulle part, ou du moins n’y va pas tres tres vite…

L’interpretation, qui repose essentiellement sur les epaules des deux jeunes protagonistes du recit, ne brille malheureusement pas elle non plus.

Ainsi, si Eric Damain parvient un peu a donner le change, Laurence Debia est, des qu’il s’agit de “jouer” une emotion (p.ex. la tristesse), au niveau des jeux de cours de recre. A noter aussi que ni Damain, ni Debia (dont ce sera la seule apparition a l’(ecran) ne persevereront. Il en est peut-etre mieux ainsi.

En fait, autant le sujet original de Kuttner et Moore parait interessant et science-fictionnel, et laisse entrevoir des possibilites infinies, autant l’adaptation francaise laisse sur sa faim.

De nos jours, revoir TseleB interroge sur qui sentirait vise par le telefilm, tant les enfants auront du mal a accrocher a des jeunes protagonistes qui ne leur ressemblent guere, tandis que les adultes risquent de trouver le rythme poussif et la production passablement “fauchee”. Un titre plus a reserver aux paleonthologues de la television, donc.

Tout spliques etaient les Borogoves: 3.0 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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