Le film est annoncé pour début mars en dvd chez une boîte du nom de Atypik. Mais il a été offert au maigre public du Forum des Images l'opportunité de le découvrir en avant-première.Le Britannique Gerry Anderson avait popularisé les séries télévisées, et même films pour le cinéma, où les acteurs étaient remplacés par des marionnettes évoluant au milieu de maquettes. La tradition ne semble pas se perdre puisque JACKBOOTS ON WHITEHALL, une production anglaise, reprend ce principe pour un film de guerre qui va tordre un peu la réalité. Le métrage expose en effet une situation où les troupes allemandes arrivent à prendre le contrôle de Londres durant la Seconde Guerre Mondiale et les combats qui vont suivre. Si l'énoncé paraît assez sérieux, le métrage est, en fait, une comédie satirique qui n'en oublie pas pour autant de proposer des séquences avec explosions et autres affrontements guerriers. Difficile de savoir si un tel film sera distribué un jour en France ...
Déception pour ma part. Contrairement à ce qu'on a pu lire ici et là, et ici d'aileurs, ce n'est pas un film de marionnettes, mais de poupées, style Big Jim et Barbie. Il ne se dégage donc pas une forte impression de vie de l'ensemble, contrairement aux travaux de Gerry Anderson. Tout ça est très statique, seuls les bouches et quelques va-et-viens de bras sont sensés insuffler du mouvement aux personnages. Quelques scènes de foules sont réellement impressionnantes, je pense au défilé militaire nazi qui s'accomode fort bien de la rigidité des sujets, quelques paysages et recontitutions citadines bien travaillés. Mais dans l'ensemble, c'est quand même bien mollasson, et pas compensé par un montage assez plan-plan, qui joue essentiellement sur le champ-contrechamp.
De plus, pour le scénario, le film ne dépasse pas son statut de grosse blague potache. L'humour joue essentiellement sur les cultures et "régionalismes" de la Grande-Bretagne, le gros de l'intrigue étant basé sur le racisme anglais vis-à-vis des écossais. Cela donne évidemment des scènes et échanges savoureux (réutilisation du Mur d'Hadrien, sujet décidément à la mode ces derniers temps), mais cela présente au final peu de variations. Pour le reste, quelques allusions au cinéma de genre et ses codes, trop peu à mon goût, parvenant de temps à autre à provoquer un sourire.
A part ça, ça se bastonne et explose un maximum, dans un fort accent de comique troupier. Peut-être est-ce là l'essentiel de ce qu'attend le spectateur à qui ce genre d'hénaurme blague est destiné.