Aspirante journaliste dans un grand journal a Londres, Nadia se retrouve a enqueter sur une serie d’”evaporations humaines” touchant des hommes politiques et hauts grades de l’armee de par le globe. En France, Jean recueille une mysterieuse jeune fille naufragee et amnesique. Tous deux ignorent encore qu’ils vont a nouveau devoir affronter l’heritage laisse par l’Atlantide…
Realise dans la foulee (et le succes!) de la serie TV produite par la NHK (la chaine nationale japonaise) et realisee par le legendaire studio Gainax, ce…”film” n’a guere de “film” que le nom, tellement il represente l’archetype de la tentative (ratee) de capitaliser sur un “nom”, un “concept” ou une “reussite” (plus justifiee--elle!).
Il faut d’abord clarifier que le film n’a qu’un lien au final assez tenu avec le staff implique dans la serie TV (la Gainax), car meme si celle-ci etait censee etre en charge de la production, Anno, epuise par la serie TV a refuse de chapeauter le projet, tandis que la Gainax et apres avoir epuise le budget du film(!), n’avait que fourni les bases d’un recit et le character-design du projet(!!!)




Inutile de faire remarquer que cette genese “malencontreuse” (et fauchee!) ne s’en ressentira que d’avantage dans le resultat final…
La realisation d’Aono est terne, pour ne pas dire fade, ne parvient pas a exploiter le chara-design de Yoshiyuki Sadamoto (Top o Nerae OVA – Gunbuster / Aim for the Top – Gunbuster OVA (1998), Shinseki Evangelion / Neon Genesis Evangelion TV (1997), Toki o kakeru Shojo / The Girl who leaped through Time (2006) ) et ne parvient—enfin, n’essaye meme pas—de sublimer un scenario—il faut le dire—au mieux bancal, sinon anemique en l’etat final.
Le scenario se limite ainsi a un savant fou (lie un tant soit peu a feu Neo Atlantis et donc a Gargoyle), a une narration en forme de “vignettes” et sans aucune fluidite dans les actions et scenes, et un recyclage ehonte de la serie TV (25 minutes sur les 30 premieres du “film” ne sont ainsi que des TRES longues citations de la serie TV)

L’on voit donc, que plus que jamais, les ambitions de la production se sont fortement (un euphemisme!) reserrees pour palier au manque de capitaux…
Le clou sera encore enfonce au niveau de l’animation et du dessin, qui pour un film de 1991 se permet des backgrounds ultra-simplifies, une animation tres limitee, impression encore renforcee par l’utilisation de passages de la serie TV a cote desquels le “film” fait…pale figure…


Meme si l’on doit noter une certaine amelioration de l’animation et du trait dans son dernier tiers, cela reste trop peu et vient trop tard…
Pour resituer le projet dans son contexte, l’industrie de l’animation japonaise a toujours ete coutumiere des projets cash-in-the-box et d’exploiter les “filons” jusqu’au bout. Existaient ainsi cette tendance a “resumer” les series TV en des produits destines au marche de la video ou en des films pour le grand ecran.
Les premiers n’etant rien d’autre que des “(re-)montages” pour garder ou raviver l’interet dans des plus anciennes series TV, tandis que les deuxiemes etaient souvent (mais pas toujours) des re-animations de ces dernieres ou (parfois) des continuations ou variations de celles-ci.
A ce jeu-la, FnUnN: Gjb presente une troisieme “voie”, celle de sortir au cinema un projet couru (financierement) d’avance, produit final completement transparent dans ses visees, pas franchement interessant dans son concept et au final…”televisuel” (au mieux) dans son fini…
Si l’on n’est pas au (tres bas) niveau des plus mauvais episodes “insulaires” de la serie TV, et que l’on flotte au-dessus des episodes “africains”, l’interet de ce qui ressemble a un simple TV special “opportuniste” n’est est pas moins extraordinairement faible et le produit peu recommendable dans sa forme (cinematographique) actuelle…Les aficionados ou completistes pourraient (a la limite) tenter l’experience lors d’une eventuelle diffusion televisee…? Pour le reste…
Fushigi no Umi no Nadia - Gekijoban : 2.5 / 5