Produit par la chaine de TV Fuji TV et anime par le studio Bones (RahXephon TV (2002), Hagane no Renkinjutsushi / [ The Steel Alchemist ] Full-Metal Alchemist TV (2003), Kokyo Shihen Eureka Seven / [ Symphonic Psalm Eureka Seven ] / Eureka Seven TV (2005) ) est base sur un concept de Keiko Nobumoto (Macross Plus OVA (1994), Cowboy Bebop TV (1998), Tokyo Godfathers (2003) ).
Prevue initialement pour durer 26 episodes, la serie finira par comprendre 4 episodes recapitulatifs en cours de route et le recit de se retrouver sans veritable fin au bout de la diffusion initiale. Ainsi, 4 episodes additionnels furent realises et sortis en tant qu’OVAs (“Original Video Animation” ou DTV d’animation nipponne).
Realise par Tensai Okamura (Memories (1995), Jinzoo Ningen Kikaida / Artificial Human Kikaider TV (2003), Ao no Exorcist / Blue Exorcist TV (2011) ) et beneficiant d’une mise en images tout simplement magnifique,.
Ainsi, pour la forme; WR fait beaucoup penser a Cowboy Bebop TV (1998), serie avec laquelle, WR partage beaucoup de points communs, tels le scenario de Nobumoto, la musique de Yoko Kanno (Brain Powerd TV (1998), Chikyu Shojo Arjuna / Earth Girl Arjuna TV (2001), Kokaku Kidotai Stand Alone Complex / Ghost in the Shell TV (2002) ) ou le chara-design (character-design) de Toshihiro Kawamoto (Cowboy Bebop TV (1998), Hagane no Renkinjutsushi TV (2003), Kokyo Shihen Eureka Seven TV (2005) ).
Pour le contenu, et si ici la sombre poesie et la tristesse predomine, l’on se trouve dans un univers ou les voyages dans l’espace ne semblent plus exister—et ce, meme si une “elite” a acces a des vaisseaux “aeriens” gigantesques, mais aussi un univers (comme CB) ou la civilisation semble avoir atteint un cul-de-sac.
L’univers de WR est ainsi un univers moribond, et ou les hommes ont du se retrancher dans des villes-coupoles, car ne pouvant plus survivre dans un environnement lui-meme agonisant.
D’un point de vue “philosophique”, WR et CB sont par contre tres differents. CB est resolument tourne vers le passé, et presente des personnages devant surmonter leur passé pour envisager l’avenir, tandis que WR voit des personnages tournes vers l’avenir pour surmonter le present. Les deux univers se recroisent cependant au niveau de la noirceur (sous-jacente a CB) et flagrante dans WR.
L’atmosphere est ainsi moins celle d’un “film noir” (comme dans CB), que celle d’une sombre poesie, sorte de parabole ecologiste ayant pour cadre un univers futuriste ou l’homme a force d’avoir ete un “loup” pour l’environnement, voit l’aboutissement de son oeuvre le condamner a court / moyen terme.
Si le sous-entendu ecologiste ne reste cependant qu'un sous-jacent et ne sert qu’a lancer l’intrigue, pendant toute la serie, des themes chers a Nobumoto refont leur apparition; themes, tels les notions de “liberte” et de “libre arbitre”, mais egalement de “responsabilite de ses actes” ou de la recherche d’une “raison de vivre”._
WB narre ainsi la fuite eperdue d’une “meute” de loups-hommes (et non l’inverse!) a travers un monde qui n’a jamais ete le leur, et n’est plus celui des hommes non plus, un monde ravage ou ils devront apprendre a survivre, l’aventure etant donc vue a travers les yeux de protagonises qui n’ont d’humain que l’apparence.
Quelque part, la serie se rapproche de Wolfen (1982), en prenant le partie des “creatures” (certes humanisees pour rendre le propos plus palpable).
WR est ainsi comme Wolfen un recit qui traite essentiellement de l’animisme, de ce qui nous lie aux choses, ou toute chose et toute creature est liee et ou donc, toute cause a un effet et tout effet un but.
Si Wadleigh transcendra le roman initial de Strieber (un recit de loup-garous urbains), Nobumoto reste seule maitre(sse) a bord et mene son recit comme elle le veut. Les deux univers de Wolfen et Wolf’s Rain se recoupent narrativement etonnament en le meme point qu’avec Cowboy Bebop, celui de l’intervention des indiens d’Amerique du Nord et de non seulement leur acceptation des “bêtes” (ou des hommes dans CB), mais aussi de ce que ces derniers representent, recoupant ainsi l’animisme nippon avec celui des Amerindiens, bouclant ainsi une boucle spirituelle qui depasse continents, cultures et histoires (avec un grand “H”).
Le casting quant a lui, et s’il parait “dangereusement”

Les protagonistes principaux etant:
Tsume (“Griffe”): un loup des villes; chef d’une bande de de pillards qui vivent de rapines des stocks de nourriture. Ses actions attirent un peu trop l’attention des authorites. Solitaire, il meprise les hommes et prefere ne pas se lier a ses congeneres.
Kiba (“Croc”): un loup de l’exterieur; attire par un parfum de fleurs (en fait, emanant de Cheza, la fille-fleur), il a decide de penetrer dans la coupole. Fier de sa nature, il a du mal a comprendre ses congeneres des villes. Le plus proche de sa “nature” (sauvage), il sera le declencheur de la quete que la meute va entreprendre.
Hige (“Moustache”): un loup des villes; tres (un peu trop?) adapte a la vie “humaine”, il semble partage entre croire a la legende du “Paradis”, et abandoner sa propre nature.
Toboe (“Hurlement”): un jeune loup des villes; ayant vecu avec un “maitre” humain, il se retrouve maintenant seul et demuni pour affronter l’environnement citadin.
Cher Degre: scientifique intelligente et sensible, elle a travaille et dirige pour le compte d’un noble le projet qui finira par creer Cheza. Ex-femme de l’inspecteur Hubb, elle est fortement intriguee par la legende des loups.
L’inspecteur Hubb Lebowski; ex-mari (encore amoureux) de Cher; son chemin croisera celui des loups et l’entrainera malgre lui dans la quete.
Quent Yaiden; un chasseur qui traque depuis des annees et sans pitie les loups. Son present est entierement consacre a la vengeance et son passé est ronge par la tragedie.
Blue: le chien du Quent, sa rencontre avec Kiba et ses compagnons va jeter un trouble sur l’existence-meme de Blue.
Cheza: la fille-fleur, apparemment creee par l’homme, elle pourrait bien etre la “cle” que les loups chechent pour atteindre le “Paradis”
La realisation d’Okamura de son cote, est tout simplement magnifique (animation des loups est tout simplement bluffante!


Un anime qui vehicule une autre sorte de “nostalgie”, moins celle d’un genre (CB), que celle d’un monde plus jeune, plus fort, plus beau, plus libre, plus brillant car ayant un but et donc un avenir devant lui.
En un mot; “magnifique” et donc tres, tres chaudement recommande, mais TRES sombre, et non pas rarement TRES violent (en fait “trop”) pour les plus jeunes (la violence envers les animaux renforcant sans doute cette impression).
Wolf’s Rain: 5 / 5