La colline aux coquelicots - Goro Miyazaki (2011)

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savoy1
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La colline aux coquelicots - Goro Miyazaki (2011)

Message par savoy1 »

Goro Miyazaki, le futur Christophe Barratier de l'anime ? On peut le craindre au vu de cet opus vieillot et compassé, voire réactionnaire.
Reconstitution des années 60 aux petits oignons, mise en scène plan-plan, et "interprétation" coincée, au service d'un scénario qui tient sur un ticket de métro. Les clubs de lycéens se battent pour préserver le vieux bâtiment qui les abritent, et une adolescente orpheline, qui a tout le poids de sa famille sur les bras, s'entiche de l'un de ces jeunes. Cela ne développe rien d'autre, et surtout pas la romance qui aurait pu déboucher sur quelque chose de vertigineux, au sens propre. Exit la poésie, les accents lyriques coutûmiers de papa Miyazaki, mais du coup, les surprises et l'identification se sont aussi fait la malle.
Il faut donc lutter pour conserver la mémoire des anciens et les traditions. Entreprise fort louable au demeurant. Mais pas au détriment du changement, que le film me semble rejeter.

Alors oui, on pourra toujours s'extasier devant la beauté des images. Venant des studios Ghibli, cela me semble désormais un pléonasme. Et c'est là que le bât blesse. De même qu'un Nanni Moretti pour l'Italie, ou un Almodòvar pour l'Espagne, la "maison" de Totoro est devenue l'arbre qui cache la forêt, emblême bien commode pour représenter une forme de qualité confortable de l'animation japonaise. Et la réduire à cela.
Et pendant ce temps, Mamoru Hosoda (La traversée du temps, Summer wars) ou Keiichi Hara (Colorful) ne trouveront jamais leur public français. Et pourtant, eux aussi traitent de la famille, de l'adolescence, de valeurs et de morale, mais couplés au monde moderne, alors totalement assimilé dans un grand creuset pop. Mais bon, ils sont peut-être trop à l'avant-garde de l'animation, en brassant tout plein de choses, et ne rechignant pas à faire exploser l'émotion. Comme quoi on peut s'émouvoir et pleurer pour des personnages de celluloïde.
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