Pendant la Seconde Guerre mondiale, un commando de trois soldats américains, mené par le lieutenant Craig, est envoyé aux Philippines, en mission de reconnaissance par les autorités qui songent à occuper le pays et veulent évaluer l'importance des effectifs japonais. Ils placent toute leur confiance entre les mains d'un groupe de résistants philippins, qui doit les aider à faire tomber un centre de communication japonais...

Intégralement filmé au Philippines sur un budget que l’on imagine aisément dérisoire, Back door to hell est le troisième long métrage de Monte Hellman. Produit par Fred Roos, futur collaborateur régulier à ce même poste de Francis Ford et Sofia Coppola, le film marque la seconde association (sur 4 … ou 5, si l’on veut bien inclure The Terror dans la filmo de Monte Hellman) entre le cinéaste et l’acteur Jack Nicholson.
Porté par la forte personnalité de son réalisateur, Back door to hell se distingue sans difficulté du tout venant en matière de microscopique série B guerrière. Loin d’être handicapé par son manque de moyens, le film tire à l’inverse adroitement profit de celui-ci en optant pour une vision étonnamment « minimaliste » de la guerre, à hauteur de soldat. De la même façon, les enjeux développés par le récit sont tout aussi épurés, réduits à des questions simples mais essentielles : En temps de guerre, ais-je le droit de tuer « pour la bonne cause », puis-je faire confiance à celui que je ne connais pas ? ou, plus classiquement, dois-je me plier au vieil adage positionnant la fin par-delà les moyens ?
Autant d’interrogations d’ordre existentiel que le cinéaste semble pousser volontairement vers une sorte d’absurde, tant les buts militaires visés par nos drôles de héros demeurent relégués à l’arrière-plan, presque secondaires devant l’immédiateté des questions humaines primordiales auxquelles ils doivent faire face.
Autre pôle d’intérêt du film : la saveur très contemporaine (pour son époque) du sujet, qui nous montre des soldats de l’Oncle Sam un peu paumés en territoire hostile, totalement tributaires du bon vouloir d’une guérilla locale autrement plus déterminée et organisée qu’eux. L’action a donc beau se situer au Philippines, le film possède incontestablement une saveur très vietnamienne.
En résumé, une série B cérébrale, chiche en action mais captivante, qui risque toutefois de dérouter, voire mécontenter plus d’un spectateur tant elle s’éloigne des légitimes attentes de son supposé public … bref, du pur Monte Hellman me semble-t-il … Un film diffusé sur ciné classic il y a peu, sous son titre original, dans une copie VOST de bonne tenue.
Qu'en pense Jarlow, notre spécialiste maison de ce cinéaste ?