
Jeune homme d'affaires ambitieux, Charlie Babbitt apprend à la mort de son père que son frère Raymond, dont on lui avait caché l'existence, a hérité de toute la formule familiale. Raymond est en fait un autiste placé dans une institution, et Charlie l'enlève pour parvenir à obtenir d'une façon ou d'une autre ce qu'il juge sa juste part du gâteau...
Enorme succès à sa sortie, "Rain man" valut à Dustin Hoffman son second Oscar après "Kramer contre Kramer" et rapporta à United Artists et à son réalisateur les Oscars des meilleur réalisateur et meilleur film. Rappelons quand même que depuis la débâcle de "La porte du Paradis", United Artists n'est plus qu'une société fantoche, filière de MGM plus ou moins spécialisés dans la série B, sortant des titres comme "Baby Boom" et autres "Aube rouge". Il est loin l'âge d'or des années 60/70 ! "Rain Man" lança aussi la carrière "sérieuse" de Tom Cruise, le sortant de l'ornière fatale à moyen terme du cinéma pour minettes.
"Rain Man" est en fait un road movie nous montrant le parcours de deux frères s'ignorant au départ, voire ayant tout pour se rejeter : entre Raymond autiste au sens strict et son frère Charlie, plus sournoisement incapable de tendresse envers le genre humain. La magie du voyage et du paysage américain vont tout de même les réconcilier. "Rain Man" est certainement un film nourri de bons sentiments, trop long (plus de deux heures pour une histoire assez simple). Hoffman en autiste n'est qu'à moitié convaincant (il y a une vraie rupture quand il apparaît après les vrais autistes). Pourtant, sur la longueur, cette histoire fonctionne, posant un regard vulgarisateur pertinent sur l'autisme, et parvenant, à nous toucher, en particulier avec la partie très réussie à Las Vegas. Ce n'est pas un immense film du cinéma américain par la forme, le ton, mais il s'agit certainement d'un bon divertissement, un peu tire-larmes, mais tout de même attachant.
Vu sur le dvd US "Special Edition" de 2004, qui présente "Rain Man" dans son format 1.85 16/9 d'origine, dans une copie inégale. Le générique est plein de saletés, le début du film est entaché de nombreux effets de halos, de lissage, d'une résolution très moyenne. Il m'a tout de même paru que la seconde moitié du film offrait une image plus saine, plus cinéma, sans jamais être un modèle technique. Regardable, mais pour un film aussi réputé, MGM aurait pu mieux faire...
La bande son anglaise (originellement dolby stéréo) est ici livrée dans un remix 5.1 qui ne m'a pas trop convaincu, en particulier parce que le rendu de la musique et des chansons m'a paru toujours bizarrement décalé vers l'enceinte gauche...
A noter que la musique de Hans Zimmer, complètement sans intérêt, est idéale pour sonoriser un ascenseur ou un restaurant chinois !
Dispo en bluray depuis 2011...