
"Pulse" est un film de concert de la tournée de 1994 de Pink Floyd, dans sa version trio, sans Roger Waters, lors de leur dernière grande série de concerts. Il s'agit d'un gros show avec débauche de jeux de lumières, grand écran de projection circulaire (qui s'abaisse spectaculairement durant l'avant dernier morceau), accessoires divers.
Le concert dure plus de deux heures, et il faut bien le dire, tout n'est pas égal. Il s'ouvre par le grand classique "Shine On Crazy Diamond", dans une version hélas sans âme ni entrain, avant d'embrayer sur une sélection de morceaux de leurs deux derniers albums (c'est-à-dire ceux sans Roger Waters), des morceaux pas forcément excitants, mais que le public écoute poliment.
On attaque ensuite du plus lourd avec "Another Brick in the Wall" (restitué sans beaucoup d'entrain), puis "One of these Day", le seul morceau de leur carrière antérieur à "Dark Side of The Moon" dans ce concert. C'est sans doute là le gros reproche à faire à ce concert qui oublie complètement la période avec Syd Barret, ou des disques comme "More", pourtant riche à morceaux intéressants à faire sur scène. D'ailleurs, "One of These days" est servi dans une version assez moyenne (surtout si on la compare à celle du live à Pompéi) et abîmée par des effets de scènes grotesques, comme ces baudruches de cochon en plastique ou ces explosions de fumigène, débauche de mauvais goût scénique qui distrait de la musique.
Après vient la partie le plus réussie du concert, à savoir l'interprétation en entier de tout l'album "Dark Side of The Moon". Ce n'est pas mon Floyd préféré, mais il faut reconnaître qu'ils en font là une restitution intéressante et soignée, aussi bien pour la musique que pour la scène.
Puis on passe à une conclusion sur trois classiques, avec une version potable de "Wish You Were Here" ; une bonne version de "Confortably Numb" (mais à nouveau abîmée par des effets de scène déplorables, comme cette énorme boule de Noël au-dessus de la salle durant le solo final !) et une conclusion explosive sur "You Better Run" (un morceau assez mineur de "The Wall", je ne comprends pas trop sa sélection pour finir le concert...).
Bref, un spectacle à grands moyens, avec un Gilmour toujours au top niveau guitare, mais aussi une entreprise assez évidemment commerciale, destinée à renflouer quelques caisses de vieux musiciens. Comme dit plus haut, cela manque d'allant, cela manque d'âme, cela manque de la passion qui animait les musiciens du Live à Pompéi ou la fantaisie des Floyd première période. Dommage.
Le tout est filmé très mollement par David Maller, vétéran du clip et du concert (pour Bowie au début des années 80 notamment), avec une image vidéo assez moyenne (contours pas très nets, image parfois surexposée dans les premières chansons). Le double dvd ci-dessous propose le show dans une copie 1.33 4/3 d'origine, correcte, mais avec les limites de sa source d'origine (c'est de la vidéo entrelacée). Bande son dispo en stéréo d'origine ou mixé en 5.1 Dolby Digital. Le 5.1 apporte des effets amusants, un grave appuyé, mais c'est quand même assez mou si on compare au cd du même spectacle.