Erotissimo - Gérard Pirès (1968)

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Superwonderscope
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Erotissimo - Gérard Pirès (1968)

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Philippe (Jean Yanne) est un chef d'entreprise soucieux et ronchon. Il subit un contrôle fiscal par M. Butor (Francis Blanche) un inspecteur particulièrement retors. Pendant ce temps la femme de pHilippe, Annie (Annie Girardot) s'inquiète : son mari la délaisse. Est-elle érotique? Tout semble indiquer le contraire et elle va s'y employer.

Enorme succès en 1969 (près de 2,1 millions d'entrées), que reste-t-il de la provocation d'Erotissimo, 43 ans après?
Une esthétique très "pop" (attention, pas jeunes pop, hein :D ), un montage sonore et visuel parfois avant-gardiste... il y a des ruptures brutales et non sensibles qui donnent un rythme enlevé, rapide et une personnalité quelque peu à part. Il y a une scène où Annie rejoint un tournage d'un document TV par une réalisatrice branchée, on pense immédiatement à Dim, Dam, Dom et ses plans flashy, ses couleurs criardes et là aussi, son montage particulier. Pirès s'en inspire outrageusement, à la fois pour coller à l'époque et mieux s'en moquer.
On nage dans la critique de société de consommation (l'intervention de Jacques Martin pour l'huile "Erotissimo" est à hurler de rire!) mais dans un esprit très bourgeois, limite à l'anar de droite que pouvait être Jean Yanne. En même temps, chaque couche de la population en prend pour son grade...
On sent que Yanne a du mettre son grain de sel, avec la chanson qu'il entonne "Je les emmerde", ce qui fait irrémédiablement penser à Tout le monde il beau, tout le monde il est gentil. Y compris avec les pubs des produits "Erotissimo" par Patrick Topaloff et Fabrice.
Côté casting, c'est assez curieux : Nicole Croisille est excellente comédienne, c'est une bonne surprise! Blanche et Yanne sont au top de leur forme, et Girardot vole la vedette à tout le monde. Survoltée (j'adore sa dernière scène de bourgeoise trépignante en Dior) mais malgré tout à côté de la plaque des attentes de chacun, plutôt que d'être à l'écoute des siennes. Quelques seconds rôles savoureux (Jeanne Herviale un court instant, Jacques Balutin excellent en chaffeur de taxi...) et en faisant attention, une palanquée de réals de l'époque : Claude de Givray, Francois Reichenbach, Henry Chapier...)
Le film manque peut être un pue de souffle au milieu, enchainant plus des saynètes qu'une réelle narration. plus ou moins drôles, ça ne gene pas vraiment le ton général du film, qui va culminer avec un final explosif.

Musique de William Sheller, très 1969 pop énervée et une chanson de Michel POlnareff avec un scopitone élaborée pour le film, très sympa!

Vu sur la VHS (heureusement sauvée sur DVD-R) 1h23, 1.66. Je me pose des questions sur le format, car le générique de fin semble être en scope (?)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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