Dans son autobiographie, Annie Girardot racontait que le film avait eu énormément de difficultés à se faire. Pas une comédie, pas un drame, des personnages peu passionnants... et que malgré tout, le film remporta un succès inattendu (1.9 millions d'entrées France).
Il faut dire que jean-Pierre Blanc a la dent dure envers les vacanciers français moyens à Cassis. La description qu'il en fait est à mi-chemin entre le réalisme à la Renoir sous certain aspects, quasi-documentaire, mais sous des travers de médiocrité. Ca n'est jamais méchant, mais il le don de montrer quelques gestes, regards, échanges brefs qui en disent long. Chacun semble en vacances pour se reposer, mais ils trompent plutot l'ennui qu'autre chose; c'est l'un des propres du film, par ailleurs, de se construire via des plans brefs de petits détails. L'hotel-restaurant est un festival en ce sens, de foutage de gueule du client!
La grande qualité du film, c'est la rencontre de deux solitudes qui ne disent pas leur nom. Pour cela, le couple Girardot/Noiret est simplement génial. très peu de dialogues entre, beaucoup d'incommunicabilité. Des regards agacés, interrogatifs, amusés, sans presque jamais se croiser. une relation épistolaire qui évolue le long du film. Girardot est à des lieues de ses rôles habituels et s'en sort à merveille. Noiret aussi, gauche, tendre, même vachard par moments.
Les seconds roles sont assez riches et pointus dans leurs dialogues et mise en scène. marthe keller en femme de chambre libérée est au top, Edith Scob en luthérienne allumée qui jeune depuis 3 mois est excellente
Une comédie de mœurs au final très réussie et qui tranche avec l'humour franchouillard de ces années 70 qui pullulaient sur les écrans.
Vu sur DVD-R, transféré depuis ma pauvre VHS "Videofilms" d'époque. 1.66:1 et 1h24, d'une tenue pas trop mauvaise compte tenu des conditions...