
Dans la famille des films de virus/zombies/etc. qui déferlent sur la terre et sur les écrans, Ashes prend une direction différente. En effet, le film parle surtout du "patient zéro", celui par qui tout arrive, et donc les premières heures de l'infection.
En fait, le premier tiers du film est plutôt curieux, car on assiste surtout à la vie du médecin, son attachement à ses patients, ses recherches et sa vie de famille. Une sorte de drame médical familial, avec une caméra à l'épaule qui souhaite donner une sensation d'étouffement, d'urgence et de vie en décadrage avec le social. En fait, je me suis demandé si je n'avais pas acheté un autre film par erreur car hormis les deux premières scènes, rien ne fait penser à un film fantastique/d'horreur.
Et la lente dégradation de la situation fait penser aux premiers Cronenberg. On est à des kilomètres d'un 28 jours plus tard ou des films de zombies à la Romero. le propos n'est pas ici, d'autant plus que le budget a du etre ridiculement bas.
Brian Krause (échappé du retour au lagon Bleu et de La nuit déchirée - recyclé dans le DTV) livre une assez jolie performance. C'était assez important puisqu'il porte le film sur ses épaules. Assez terne au début, on voit se dessiner la fissure de son métabolisme et de sa crise de violence qui monte. Très convaincant.
Le parti-pris est celui du vaccin qui est encore pire que le virus, sauf qu'ici, Matar (qui est aussi scénariste, producteur, responsable du casting, etc...) y ajoute une petite variante - et pas des moindres au final :
Spoiler : :
Il y a tout de même une caméra à l'épaule en permanence, et au bout du compte, de voir sans arret le cadre trembloter pendant 95 minutes, ça me fiche un mal de crâne. Les plages de cadres stables sont assez rares. Le fait de vouloir construire les personnages, apporter une dimension humaine, les insérer dans une vie sociale réelle... se voient assez peu dans les films de genre, mais ça prend tout de même un peu trop de temps au démarrage ici. les amateurs de fantastique et d'horreur auront tôt fait de décrocher car l'horreur ne fait irruption que très tardivement.
La dénonciation politique finale est un peu grotesque et il n'y avait pas vraiment besoin d'y recourir, le film tenant très bien tout seul sans cela. On passera également le fait que le jeune homme responsable du déclenchement de l'épidémie s'appelle jesus...
Au final, Ashes (honnêtement, je n'ai pas très bien compris pourquoi le film s'appelait "cendres"... une référence biblique, peut-être? genre "ashes to ashes, dust to dust"?) se raccroche à un genre sur_visité (les épidémies zombiesques); Mais possédant un postulat de base original et un traitement intelligent; pas sûr que ça plaise à tous , mais le réalisateur me parait être à suivre... pas une réussite franche, mais en tous cas, l'honnêteté de vouloir se diriger vers un traitement moins facile et opportuniste.
Vus sur le dvd z1 de qualité somme toute assez moyenne, avec un 5.1 discret, qui ne se déclenche vraiment sur les ambiances (bizarrement) que sur une musique indienne lors du diner entre le médecin et sa femme et un couple d'amis. curieux.
Pas vus les bonus N
Ashes Premiere at Shriekfest
Quelques makings of/ featurettes , du tournage à la post prod (il y en 3) + un court métrage et le film annonce.