Le grand soir - De Kevern & Delépine - 2012

[Manolito]

Jean-Pierre, vendeur de lits dans une zone commerciale, perd pied et commet des excentricités qui le font renvoyer par son employeur. Il se rapproche alors de son frère aîné, un punk à chien ayant récemment commencé à squatter le coin.

Après "Mammuth", le tandem De Kevern & Delépine continue à tracer son petit sillon, lorgnant doucement vers le cinéma d'auteur de Kaurismaki, mais en plus déconneur et humoristique.

"Le grand soir" est une histoire un brin philosophique sur les notions de liberté et de travail, mettant en balance deux idées bien opposées de la réussite, dans une comédie à l'humour noir, parfois franchement dépressif... Mais aussi riche en scènes drôles mémorables, comme le client qui essaie les matelas, le pétage de plombs de JP dans le magasin de lits, le mariage, le plan séquence à travers la zone pavillonnaire, les taxages de yaourt... Désabusé et drôle... Le final m'a paru tombé un peu à plat pour un film qui s'appelle "Le grand soir", mais tout de même un film assez réussi...

[dario carpenter]

et la scène avec Depardieu

[Manolito]

"Tu trouveras un stage non rémunéré dans le domaine de l'assistance à la personne..."

[fiend41]

le duo sait y faire avec ces "tranches de vie" paumées et la philosophie de la vie qui nous échappe, vu leurs films passés. . à voir forcèment. en tt cas, cette affiche est terrible !!!

[dario carpenter]

"Tu trouveras un stage non rémunéré dans le domaine de l'assistance à la personne..."

aussi mythique que son "j'ai pas fait un Master en jambon moi!" dans "Mammuth"

[DPG]

J'ai trouvé ça assez décevant... Pas vraiment de surprises, on marche dans les pas de "Mammuth" et "Louise Michel". Pour le cast, on fait jouer tous ses potes, pour le scénar' on étire un truc de moyen métrage sur 1h30 paresseuses. De temps en temps, une situation ou un dialogue sort un peu du lot. Suffisant pour attirer un minimum de sympathie, éviter le ratage ou l'ennui trop poussé, mais ça reste quand même en pilote automatique d'un bout à l'autre. Visuellement par contre, la dégringolade continue et leurs films sont de plus en plus moches. L'aspect vidéo de celui là m'a vraiment semblé immonde à plusieurs reprises sur grand écran. Poelvoorde est très bien, Dupontel correct, Brigitte Fontaine insupportable (comme d'hab). On voit pas assez Bouli Lanners. Moyen, immédiatement oubliable, mais toute la presse saluera sans doute "un grand film anar, punk, totalement décalé" ou ce genre de conneries...

[fiend41]

presqu'un documentaire. une descente programmée de la société de con-sommation. celle qui nous attend ô combien de millions d'humains ?! ce désespoir rattaché aux supermarchés pour oublier des quotidiens lambda. (assez fort qu'une grande enseigne, symbole de la décrépitude mainstream du peuple, ait joué le jeu !)

c'est lucide comme cet appel final. mais ça se devine, presque personne n'est prêt à mettre un terme à cette désolation consumériste et remplit son caddie psychologiquement pour affronter son vide intérieur. les punks eux mêmes ont besoin de ces pigeons de clients pour leur picorer qq miettes. l'image baclée d'une succursale de banque minable avec le gars qui pisse sur son mur, est tout indiquée.