La Grace TV (1979) – Pierre Tchernia

[bluesoul]

Henri Duperier, modeste mais pieux comptable, se reveille un jour avec une aureole. Ce qui aurait pu etre une “recompense” divine, se transforme cependant rapirement…en sacerdoce…

Deux ans apres Le Passe-Muraille TV (1977), Pierre Tchernia (derriere la camera) retrouve Michel Serrault (devant la camera) pour une nouvelle adaptation d’une nouvelle de Marcel Ayme pour le compte de (a nouveau) la chaine Antenne 2.

Si l’on retrouve de nouveau Roger Carel (déjà present dans LPM) dans un second-role, a bande a Tchernia se voit renforcee par la presence de Rosy Varte (Le Tracassin ou les Plaisirs de la Ville (1961), Le Theatre de la Jeunesse TV (1961), Mon Oncle Benjamin (1969) ), dans le role de l’infortunee epouse du hero touché par la saintete.

Si les “production-values” ne volent qu’a peine plus haut que ceux de la precedente adaptation de Tchernia d’un recit d’Ayme, les decors sont plus normaux et meme s'ils donnent un cachet plutot "theatral" a l'ensemble, evitent neanmoins la surenchere des ecrans bleus pour les limiter a la fameuse aureole qui cause tant de soucis a son proprietaire.

LG voit aussi le casting retrouver mieux ses marques et plus aptent a “se lacher”. Peut-etre que, contraitement a LPM, l’absence d’une (célèbre) adaptation prealable leur lache plus la bride.

Si l’ensemble a vieilli, le cote frondeur du recit d’Ayme reste intacte, tout comme l’humour de ses dialogues, le passage en revue par Serrault (Mortelle Randonnee (1983), Docteur Petiot (1990), Les Enfants du Marais (1999) ) des sept peches capitaux dans le but d’echapper a son statut d’”elu” reste des plus savoureux.

Un telefilm plus que sympathique sur la religion, la peur de Dieu et la chute dans les plaisirs “interdits”.

Si l’ensemble reste terre-a-terre, le media (televisuel) et l’epoque (encore resolument conservatrice) permet d’echapper au piege de la vulgarite tendue par le cinema (nettement moins conservateur a l’epoque). Ceci n’empechera cependant pas le telefilm de se permettre une fin des moins “morales” ou moralisatrices, et d’ainsi faire la nique aux bien-pensants.

Une curiosite tres symphatique donc et recommendable donc.

La Grace: 3.75 / 5