L'assasinat du père noël - 1941 - Christian-Jacques

[Manolito]

Le soir de Noël, dans un petit village de Savoie, un inconnu est retrouvé mort dans un costume de Père Noël tandis qu'un bijou précieux est volé à l'église...

"L'assassinat du Père Noël" nous montre, quelques années après "Les disparus de Saint-Agil", Christian-Jacques adapter à nouveau un roman de Pierre Very, cette fois avec une distribution mettant en vedette Harry Baur, avec aussi Fernand Ledoux. Ce film est aussi le premier à avoir été tourné par la Continentale, la compagnie de production mise en place en France par les nazis, et s'est donc vu inévitablement rattaché au cinéma collabo. C'est toutefois un film dénué de toute propagande politique, et un fort beau film qui plus est, avec une photo noir et blanc magnifique, des acteurs formidables, des dialogues ciselés. Un film entre polar et comédie, relatant la vie d'une petite bourgade, à la lisière du fantastique et du merveilleux, une des réussites de cette période à la fois sinistre et majeure du cinéma hexagonal.

Vu sur filmotv légendes (qui propose actuellement une énorme sélection de titres Pathé des années 1900 jusqu'aux 60s), dans une copie 1.33 4/3 qui souffre certes des stigmates de l'âge (pas mal de poussières et rayures), mais qui est aussi offert dans un télécinéma magnifique : aucun halo ou moirage, une résolution magnifique, un noir et blanc nuancé en finesse... Magnifique, d'autant plus que la qualité de diffusion sur filmotv est vraiment excellente ; la compression n'est pas aussi discrète que sur les meilleurs dvd... mais on n'est pas loin quand même ! Vraiment impressionnant...

En dvd, il est d'abord sorti chez René Chateau, chez qui il est épuisé. Il est maintenant disponible sur la boutique Pathé en dvd à la demande, dans une collection comparable à ce que font Gaumont, Warner Archives, etc...

[DPG]

Vu il y a quelques temps lors d'une diff' tv et conquis aussi par ce film atypique. Un charme tout particulier qui lui vient aussi bien du mélange des genres auquel il se livre (polar, comédie, drame), que du choix du cadre (ces montagnes enneigées) et de l'époque (Noël). Le tout est bien emballé par C.Jaque, la galerie de persos est savoureuse, et on se laisse prendre sans mal pour connaitre le fin mot de l'histoire. Je le reverrais bien, et effectivement, sachant le DVD René Chateau épuisé, j'avais appris avec le sourire il y a peu qu'une nouvelle édition Pathé était disponible ! (par ctre, j'ignorais que c'était une édition du type "à la demande", je pensais que c'était leur Classiques qui continuaient, mais sous un autre packaging....)

[DPG]

Revu sur le BR Pathé sorti récemment :


Et très très belle restauration de Pathé. Le N&B est sublimé, c'est précis, bien défini, nuancé, mais sans avoir été sacrifié à un lissage abusif qui dénaturerait le film. Très belle copie !

On peut par contre être plus déçu par les bonus... On a tout juste la bande annonce, un petit module sur la restauration (que je n'ai pas vu, pas ma came..), et une discussion de 10 mn entre 2 historiens et le fils de Pierre Very, pour re-contextualiser un peu le film dans son époque, parler de la Continental... C'est maigre, très maigre, pour un film sur lequel on aurait pu trouver bp à dire, et qui ressort déjà pour la 3e fois....

Le film reste égal à lui-même, une belle ambiance poétique de montagne, une galerie de personnages savoureux, portés par une pléiade de comédiens au sommet, des grands aux petits rôles. Il y a certaines maladresses, certains raccourcis, mais l'essentiel est ailleurs, et le charme qui se dégage de l'ensemble continue de traverser les années avec brio !

[comte vonkrolock]

Comme beaucoup de film de cette époque trouble, un spectacle qui a du charme en effet. Tourné en pleine montagne dans la vallée de Chamonix, celui de la grande époque ou la mer de Glace ressemblais sans doute à une vraie Mers de Glace
Cela a l'allure d'une conte pour enfant, avec se suspense qui fonctionne aussi bien quand dans les Disparus de St Agil.

Le BR est vraiment superbe, une image a tombé pour un aussi vieux film, 75 ans Pahté fait fort avec ces trois prestigieux titres sorti du fond de leurs catalogues, chapeau sur le travail de restauration

[bluesoul]

Question en diagonal; Pathe a la demande, ce sont des DVD-Rs ou des (vrais) DVD presses a la demande?

[Superwonderscope]

Un vrai charme poétique et quasi fantastique par moments. Le tournage à Argentière y fait pour beaucoup dans la partie sacralisation de l'hiver et scènes "vérité". les gamins sont vraiment bien dirigés pour le coup, et les seconds rôles peu en reste. Comme je suis un grand fan d'Helena Manson, grand plaisir de la revoir dans un rôle un peu hélas sacrifié. La palme revient à la Mère Michel qui, comme un fantôme hagard et noirci par le destin traverse le fil en cherchant son chat.... ses dialogues et les travellings avant sur son visage mystérieux donnent une aura très particulière.Baur un peu trop "hénaurme" par instants qui tente de voler la vedette à tout le monde. Mais une belle galerie de personnages, dont Fernand Ledoux et Raymond Rouleau, mystérieux lui aussi et impeccable. Renée Faure réussi aussi son difficile rôle de femme-enfant.
Christian jaque se lâche dans des mouvements de caméra assez spectaculaires. des travellings circulaires aux images extérieures sur les gamins grimpant dans la montagne... techniquement, c'est une réussite indéniable. Bon, le côté policier résolu en 2mn au final est un peu gênant "allez, on va vite terminer le truc" avec l'intervention de Bernard Blier. Dommage. Je trouve aussi que l'univers des enfants et celui des adultes se mélange beaucoup moins bien que dans les Disparus de St Agil. Mais bon, ça reste un film toutefois à part. Surtout aussi du fait qu'il s'agisse du premier film sous bannière Continental et qu'on entrevoit quelques facéties que la censure n'a pu décrypter (les flics qui se paument le long du film, les lynchages publics par les notable...)Et toujours bizarre de voir Robert le Vigan, un acteur entrainé dans le sillon fasciste de Celine, qui verra sa carrière brisée à la libération.