Piste en tchèque 5.1 et st anglais. Film en Plein cadre (format d'origine : 1.66:1).
La copie est une copie cinéma avec quelques scratchs d'origine lors des changements de bobine
mais ceci n'empeche pas les superbes couleurs de faire leur apparition tant dans les cènes diurnes que nocturnes. Un travail de nettoyage a certes été fait mais pas jusqu'au bout. Je pense ceci dit que le materiau existant ne devait pas etre au top.Surprise, certains effets spéciaux et gadget sont de Jan Svankmajer
(qui a d'ailleurs fait l'animation du monstre de Adele n'a pas encore diné, autre film d'Oldrich Lipsky)Pour les "bonusely" : filmographies et interviews des deux acteurs principaux?...hélas en tchèque non st
Le menu animé est plutot marrant : un sombre chateau noir avec un soleil qui se lève au loin, des cris de hibous et une lumière qui apparait dans différentes pièces du chateau... bien vu.
Mini-SPOILERS à venir ci-dessous
L'histoire. (d'après un livre de Jules Verne, dit le générique?) 1897, Carpathes. Un célèbre ténor (Baron Teleke de Tölökö!) vient oublier un chagrin d'amour en se rendant à LoupgarouVille...le village est en crise car de nobreuses victimes sont à déplorer...le Chateau de Gorz est maudit, hanté. Et un rescapé chantonne un air qui dit quelque chose au ténor...c'est l'air que chantait sa bien aimée avant de mourir. Y-aurait-il un lien? Il part avecle garde chasse à l'assaut du chateau et découvre un vrai piège.
A ne pas s'y fier selon l'histoire, il s'agit d'une comédie quasi- fantastique. Plutôt enlevée, avec des personnages aux accents mélodramatiques type début du siècle exagérés de manière voulue. cela donne une touche toujours savoureuse et truculente par moment...certains gags font mouche. On se croit par moments chez Meliès pour la naïveté ou encore on sent l'influence de Karel Zeman pour la touche fantastique, Mack Sennett pour les gags visuels.
Le chateau regorge de fausse-pièces, camera, micros, plafond qui dévissent, sol qui descend, fausses-portes en tous genres, trompe l'oeil... Il est tenu par le Baron Gorz, vieillard obsédé par les longues barbes, passioné d'opéra. il a libéré d'un hopital psychiatrique un savant fou qui lui a confectionné un système quadriphonique pour mieux entendre la voix de sa diva, un système de protection du chateau truquant toutes les pièces...le savant peut alors se livrer à ses expériences (entre autres, il en est à sa 431eme fusée lancée sur la Lune
(joli SFX, d'ailleurs). A noter éga:lement une explosion de chateau digne des meilleures maquettes de Eiji Tsuburaya (si, si)Festival de non-sens, le film prend également à contre-pied le film à savant-fou qui veut dominer le monde à l'américaine. C'est ici par amour que les stratagèmes s'enclenchent, pas pour dominer le monde...le baron a certes un grain en moins dans le cervelet mais cela a joute au côté un peu hystérique de l'entreprise (dont egalement un meurtre au violoncelle
). le savant fou a la main coupée remplacée par un appareillage qui lui sort couteaux, fourchettes,pics, tournevis, etc... à volonté, le tout couplé avec de l'animation image par image, un fin totalement décalée et un peu en demi-teinte.Il y a toujours un contexte politique dans les films tchèques, qu'ils soient de Jiri Menzel, Vera Chytilova ou ici chez Oldrich Lipsky. La police, appelée à la rescousse, parcours le film en trotinant jusqu'au chateau en gueulant "voilà la police" mais arrive bien évidemment lorsque tout est terminé
. pas méchant mais la cible est atteinte.C'est complètement barré, doté de décors et costumes magnifiques (ambiance Jules Verne assurée en effet), baigné d'un humour slave décalé, toujours sur un registre du second degré.. une vraie découverte et une vraie réussite! J'adore
