Haruka est une adolescente comme les autres. A une exception pres; elle est le dernier etre humain encore en vie sur terre, le reste de l’humanite ayant ete eradique dans une atroce guerre qui a ravage le globe il y a déjà bien longtemps. Cela ne veut cependant pas dire qu’elle est “seule”, car entouree de sa “famille” d’adoption; un groupe de robots qui essayeront de l’elever…
Kurogane Communication est une serie TV en 12 episodes (24 histoires de 15 minutes, en fait) produite par la chaine satellite japonaise WOWOW et realisee par la compagnie A.P.P.P. (Project A-Ko (1986), Roujin Z (1991), Golden Boy – Sasurai no Benkyoyaro OVA / [ Golden Boy – The Wandering Student ] a.k.a. Golden Boy (1995) ).
A la base KC est un manga (bande-dessinee) de Hideo Kato, qui deviendra vite un projet de type “media-mix”, car l’annee suivante, le manga est decline en la production de la presente serie, pour etre ensuite complete par une mini-serie de deux “light novels” trois ans apres la serie TV.
Si le contexte de la serie est on ne peut plus sombre (un post-apocalyptique, quand meme!), l’atmosphere est relativement detendue. Si elle se defend de montrer un univers “rose-bonbon” (le recit reste emaille de robots meurtriers et de la necessite pour tant les robots et les humains—enfin, l’humaine(!), de satisfaire a des besoins essentiels pour assurer leur survie), la serie reste optimiste et on ne peut plus chaleureuse, se focalisant au final moins sur la seule survie de la protagoniste “humaine” du recit que sur sa (sur)vie de tous les jours au cote de sa “famille” hors-norme, mais on ne peut plus attachante…
Le casting etant compose de:
Haruka Mirai [ “Faraway Future” ] : adolescente de 13 – 14 ans, survivante malgre elle et amnesique de son passé, ses seuls attaches et referentiels sont une “famille” de robots, qui sont:
Reeves [ Leaves?? ] : endossant le role du “pere” de la “famille”, il est en charge de leur maintenance ainsi que de celle du materiel a leur disposition. Il est egalement un veritable cordon-bleu, et pas seulement en ce qui concerne la preparation des lubrifiants destines aux robots…
Le personnage est vraissemblablement le plus “humain” (dans le sens equilibre) dans la “famille” artificielle de Haruka, et possede l’etrange particularite pour un robot d’avoir un “language corporelle” qui parait franchement…“gay”

Angela: anciennement un combattante hors-pair qui a souffert de par la main des hommes, elle vit dans le traumatisme et les souvenirs qui hantent ses “nuits”. Si son exterieur est froid et sa lame resolument fatale, elle n’en possede pas moins des sentiments, complexes et qu’elle ne maitrise que peu.
Personnage assez “classique” dans l’animation japonaise de guerrier(e) blesse(e) dans son ame, elle est quelque part “humaine” car…”desequilibree” et n’en reste pas moins attachante (et impressionnante!). Exterieurement, elle tend cependant beaucoup a rappeller Motoko Kusanagai (Ghost in the Shell (1995) ). Si Reeves assure la survie “logistique”, Angela est en charge de la survie “pratique” du groupe.
Cleric: robot discret et presentant un “corps” ne presentant que peu de caracteristiques (tres “lisse”, et reminiscent d’une piece de jeu d’echecs, en fait), il n’en est pas moins l’”eminence grise” du groupe et planifie avec Reeves le long-terme du groupe. Si Reeves est le “Hardware” du groupe, Cleric serait le “Software”. Une “piece maitresse” dans la survie du groupe.
Spike: “frere cadet” et robot d’interieur, il tend a etre surprotecteur envers Haruka ainsi que de voir ses circuits emotionnels entrer regulierement en surchauffe quand il s’agit de sa “soeur ainee”.
Personnage tres (voire un peu “trop”) classique du frere cadet-type comme on le croise souvent dans les anime, il tend a etre un peu trop “humanise”, et se voit plutot mollement exploite dans la serie (car etant souvent le sujet de gags) Si sa fonction narrative est surtout de detendre l’atmosphere, l’on aurait quand meme pu lui ajouter quelques fonctions plus “interessantes”…

Trigger: comme son nom l’indique, il a la gachette facile et est vraissemblablement un robot de combat. A la tendance survoltee et la détente vraiment trop “lache”, il faut ajouter que son efficacite reste (generalement) sujette a caution. (Son reel apport au groupe ne l’est pas moins). Un personnage souvent irritant, et sans lequel la serie survivrait assez facilement. Son design en “soucoupe volante” n’aide pas non plus a eviter un certain ridicule…

Si la serie prend la forme d’un “nichijo seikatsu dorama” (ou “everyday-life-drama”), la production est on ne peut plus agreable a l’oeil, beneficiant d’une tres bonne animation (meme si les decors—varies—restent “simples”--rien ne ressemblant plus ou etant plus simple a dessiner qu’un ensemble de “ruines”).
La realisation de Kikuchi (Jojo no Kimyona Boken / Jojo’s bizarre Adeventure OVA (1998), Ijigen no Sekai: El hazard / [ El Hazard the strange dimensional World ] a.k.a. El Hazard: the Alternative World TV (1998), Kacho Oji / [ Department chief Oji ] a.k.a. Hard-Rock save the Space TV (1999) ) est on ne peut plus “classique” pour l’epoque (i.e des annees 90s), mais sait tirer avantage des moyens a sa disposition et reflete une bonne qualite, qui pourrait facilement jouer dans la cour des OVAs (les DTV d’animation nipponne) de bon standard.
A noter egalement, que—epoque oblige—et que malgre l’univers “robotise” (donc Hi-tech!) la serie n’utilise aucun CG, ce qui lui donne un petit cachet “vintage” des plus agreables.
L’atmosphere qui se degage est celle d’une serie “claire” (par opposition a “sombre”) et restant “optimiste” devant l’adversite. Meme si le propos n’est pas de faire dans la noirceur exacerbee (l’univers s’y preterait (trop) facilement), le scenario ne cherche pas a eluder la notion de “survie” pierre angulaire de l’univers de KC.
Le traitement de la “robotique” est quasi-exclusivement asimovienne (quelques exceptions apparaissent et si elles s’expliquent d’un point de vue narratif, restent neanmoins assez incongrues).
Ainsi, les “intelligence Robot” formant la “famille” de Haruka suivent les trois lois de la robotique fixees par l’auteur. Les robots appelles “Machine” ne repesentant que des “automatons” perfectionnes et destines a se (re)produire en masse en vue de detruire toute forme de vie ayant pu survivre a l’holocauste.
Dans une certaine continuation des regles asimoviennes qui regit la serie, celle-ci propose une vision des robots qui suivant les trois regles (et disposeraient d’une “intelligence artificielle”) n’en seraient au final pas plus differents que les etres humains suivant une “morale”.
Ce postulat reste neanmoins en retrait dans la serie et ne sera pas plus developpe que cela, le propos n’etant pas de se lancer dans des visees philosophiques d’un p.ex. Kookakukidotai S.A.C. / Ghost in the Shell Stand Alone Complex TV (2002).
Ainsi, KC n’est qu’un “divertissement” sans reelles pretensions, et justement peut-etre a cause de cela, possede un capital “sympathie” non-negligeable et presente au passage une vision plus “originale” (et familiale!!) de ce qui a cesse a l’etre depuis belle lurette (les post-nukes).
Pas reellement un “incunable” de l’animation nipponne, il n’en represente neanmoins pas moins un bon moment a passer…en “famille”, peut-etre?
Kurogane Communication: 3.75 / 5