Une femme tatoueuse vit avec ses trois enfants dans une tour d'habitation. Elle reçoit la visite de sa soeur, roadie sur des tournées de rock. Dans la soirée, un séisme, ouvre une faille dans le parking de l'immeuble, révélant une cache où sont dissimulées des enregistrements phonographiques et des notes étranges...
"Evil Dead Rise", un film dont je n'attendais vraiment rien, d'autant plus que le remake "Evil Dead" m'avait laissé tiède, la faute à des personnages translucides et à une exécution trop mécanique.
"Evil Dead Rise" poursuit d'un certain côté son filon en proposant un métrage à nouveau très gore (un léger cran en dessous du remake peut-être ?), avec une interdiction au moins de 16 ans adaptée (en particulier au vu des situations).
On a une histoire d'horreur sérieuse, louchant vers l'horreur de possession plus classique du genre "The Conjuring" (particulièrement le 2 pour son cadre familial et son ambiance sociale plutôt originale - ici, un immeuble en cours de désafection, à la population marginale). On reste quand même dans les bases d'"Evil Dead", avec démon ricanant, livre des morts et enregistrements de rituels maléfiques. Mais il n'y a pas de personnage comique ou de gags cartoonesques.
Dans un premier temps, il faut faire abstraction d'un prologue (et d'un épilogue) assez nazes, n'existant que pour justifier une suite.
Mais par la suite, j'ai été très agréablement surpris. Quand bien même "Evil Dead Rise" est tourné au départ pour le streaming, il me semble, la photo en scope est très réussie, obscure, nocturne, atmosphérique, créant une vraie ambiance de cinéma. Les acteurs sont très bien, en particulier les deux femmes adultes, qui nous offrent des prestations féminines d'une intensité rappelant "The Descent".
Le rythme est bon, la montée en puissance de l'horreur aussi, les maquillages et trucages gore sont excellents pour la plupart. Les personnages fonctionnent et parviennent à exister. Et surtout la mise en scène est variée, talentueuse, efficace, complètement cinéma (quel pied sur un écran due 20 mètres de base !). Alors même que l'action est essentiellement confinée dans un appartement et que le film n'a pas dû couter grand chose.
Il n'y a pas de monotonie ou d'ennui. L'idée de l'immeuble possédée a déjà été (mal) exploitée dans "Poletrgeist 3" et surtout "Démons 2" (dont "Evil Dead Rise" est thématiquement le plus proche

). Mais elle marche ici complètement et ne sombre pas dans le huis-clos répétitif ou le fameux "film de couloirs". Une réussite qui cogne, qui saigne et qui claque, très belle surprise pour le genre horreur à voir en salles !
Vu à l'UGC Ciné Cité la Défense.