Prends ta rolls et va pointer - Richard Balducci (1981)

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manuma
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Prends ta rolls et va pointer - Richard Balducci (1981)

Message par manuma »

Camille Vigault, ouvrier embouteilleur à Paris, profite de ses vacances pour rendre visite à un cousin vigneron dans le Roussillon. Très rapidement fatigué par le travail à la campagne, il préfère vite racheter à son cousin une vieille Rolls Royce abandonnée, et partir vers de nouveaux horizons avec sa famille.

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Neuvième long métrage de Richard Balducci, Prends ta rolls et va pointer est écrit par l’acteur - et plus sporadiquement scénariste - René Havard (à qui l’on doit tout de même le script du célèbre Taxi pour Tobrouk de Denys de La Patellière). Il s’agit de la première des trois collaborations entre Balducci réalisateur et le comique bien de chez nous Jean Lefebvre.

Que peut-on espérer d’un film au titre pareil ! Pas grand-chose évidemment, comme nous le confirme rapidement la vision du machin en question. Et pourtant … aussi nul soit-il, voilà encore un Balducci qui se regarde aujourd’hui d’un œil certainement plus aimable qu’à l’époque de sa réalisation. Sûr que l’humour vole au ras des marguerites, que la mise en scène ne donne pas dans le compliqué et que les acteurs semblent évoluer à roue libre complète. Malgré tout, derrière la médiocrité peu engageante de la forme et le manque flagrant d’inspiration du fond « comique » demeure tout de même une vision intéressante de la France du tout début des années 80.

On notera donc que le film affiche assez clairement d’authentiques prétentions sociales, ne serait-ce qu’à travers son sujet même. Ainsi, sans que l’on puisse très précisément situer l’orientation politique de son discours (entre gauche, centre et centre-droit : dur à dire, en définitive), Balducci y va de son éloge au monde ouvrier, en butte à tous les préjugés selon lui. A l'inverse, le monde agricole ne semble pas avoir la cote auprès du cinéaste. Les paysans sont ici avant tout présentés comme roublards et feignants, des forts en gueule organisateur de troubles sur la voie publique.

Recul cinéphilique obligatoire donc, pour pouvoir « apprécier » cette farce populiste d’un autre âge, sorte de rejeton giscardien indigne de La Belle américaine de Robert Dhéry. Diffusé cet été sur Ciné + Famiz.
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