The 13th letter - Otto Preminger - 1951

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DPG
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The 13th letter - Otto Preminger - 1951

Message par DPG »

Remake US (mais tourné au Québec) du "Corbeau" de Clouzot (comme quoi, la pratique ne date pas d'hier hein ...) réalisé par Otto Preminger, je dois dire que, en fan absolu de l'original, j'étais curieux de voir ce film depuis longtemps. Il n'existe pas en DVD à ma connaissance, j'ai donc profité de la rétro Preminger à la Cinémathèque pour aller me faire mon avis.

Le film n'a pas une réputation extraordinaire, et, il faut bien l'avouer, pour qui a vu l'original français, ça n'a pas grand intérêt. En lui-même, le film n'est pas spécialement mauvais, mais il n'apporte strictement rien à son prédécesseur, se contentant de reprendre la trame, les situations, parfois même des scènes entières à l'identique, sans y apporter une quelconque valeur ajoutée. Pire, l'ensemble parait plus fade, moins transgressif, plus "commun" en somme. Chaque personnage ici est la copie du Clouzot, mais en plus "soft". Finis les histoires de drogue, avortement et coucheries multiples, on a gardé que le plus "politiquement correct" et le concept des lettres anonymes, ce qui rend le film beaucoup plus quelconque. L'ensemble est de toute façon beaucoup moins tranchant, que ça soit au niveau des caractères des personnages, des dialogues, des petits détails ou même du contenu des lettres, ça reste beaucoup plus gentil que chez Clouzot, plus soft, plus tiède, moins acide. Alors après, ça garde un pitch sympa, et Preminger n'est pas le dernier des manchots, donc le tout reste regardable. Côté acteurs, à boire et à manger, Charles Boyer est très bien, Linda Darnell un peu en retrait par rapport à d'autres de ses films, et Michael Rennie est bien loin de nous faire oublier Pierre Fresnay. Reste que le film aujourd'hui parait bien inutile, n'allant pas vraiment au delà du stade de "curiosité historique". Le Clouzot reste intouchable, voguant 10 crans au dessus de son rejeton. A voir à l'occasion, de façon anecdotique, sans qu'on s'ennuie trop, mais en constatant que, parfois, l'hexagone ne se débrouille pas si mal !

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