Cinq citadins partis en randonnée dans les montagnes de l’Oregon croisent la route d’un pirate de l’air venant de sauter d’un avion avec un magot de 600 000 dollars en poche.

Ecrit par le futur scénariste de Star Trek : The Wrath of Khan, Deliver us from evil est le tout premier « ABC Movie of the week » de la cinquième saison de ce programme de fiction culte outre-atlantique. Intégralement filmé (à une séquence près) en extérieurs, au cœur du parc national forestier du Mont Hood, dans l’Oregon, le film est mis en boite par l’un des grands professionnels du petit écran de cette époque, Boris Sagal. Notons par ailleurs que l’œuvre s’offre à la photographie les services du talentueux Bill Butler, un nom que l'on retrouvera ensuite au générique de Jaws, Grease, Capricorne One, Rocky IV, Sniper et quelques autres plus ou moins grands titres à succès.
Comme pas mal de « ABC movies of the week », Deliver us from evil flirte avec ce genre bien pratique lorsqu’on a de bons acteurs et techniciens sous le coude mais pas trop de moyens financiers à sa disposition pour mettre en boite un produit tenant qualitativement la route : le survival. Pas de gros problème de figuration et logistique ici, la distribution se limite à 6 interprètes (dont 1 ne faisant qu’un passage éclair dans le récit) que le scénario envoie crapahuter au milieu de nulle part. Tout repose en fait sur la qualité du scénario, la solidité des prestations d’acteur et la capacité de la réalisation à mettre en valeur ces deux paramètres en sus de la spécificité du cadre géographique investi pour l’occasion.
Et, dans l’ensemble, on peut dire que ça fonctionne assez bien. Lorgnant clairement – et ce jusqu’à son titre – du côté du Deliverance de John Boorman, Deliver us from evil se veut non seulement un récit de survie en milieu hostile mais aussi et surtout une réflexion sur la fragile nature de l’homme, ici testé dans son inclinaison spontanée à l’avidité. Jamais trop sentencieux comme on aurait pu le craindre, le scénario sait adroitement se délester du superflu dans son développement, même si - revers de la médaille - l’ensemble manque sans doute un peu de subtilité dans sa réflexion / démonstration comme de doigté dans la caractérisation de ses personnages. Et, en parlant d’absence de nuance, il va sans dire que, côté interprétation, George Kennedy, acteur à la bouille fort sympathique mais jeu assez limité, ne constitue pas l'atout maitre de cette honnête petite bande.
Une mini curiosité revue néanmoins avec beaucoup de plaisir sur le Warner Archive Collection « on demand » sorti en 2010. Copie tout juste convenable annoncée au format 1.37. Son Dolby mono qui ne casse évidemment pas des briques. Pas de chapitrage mais un découpage de l’œuvre en séquences de 10 minutes afin de faciliter la navigation à l’intérieur de l’œuvre. Titre français : La Dernière rançon.