Dix annees apres le “Devil Shake”, un etrange tremblement de terre qui ravagea le district de Shinjuku a Tokyo et le transforma en no-man’s-land hante par d’etranges et effrayantes creatures, l’ordre du monde meme semble en danger par le mal qui s’y developpe. Suite a la demande insistante d’une jeune fille, un jeune garcon decide de s’y rendre. Il y decouvrira la destinee que son pere ne put accomplir…
Place sous le signe des doubles retrouvailles ( apres Yojuu Toshi / [ Demon Beast City ], a.k.a. Wicked City (1987) ) du romancier Hideyuki Kikuchi d'un cote et du studio Madhouse et du realisateur Yoshiaki Kawajiri de l'autre, quelques differences se font neanmoins sentir.
D’abord au niveau du media. Autant Yojuu Toshi (1987) du meme Kikuchi fut adapte en anime pour le grand ecran l’annee precedente, autant MTS se voit adapte pour le marche de la video.
Si la plupart des elements de MTS sont connus—et anticipes—tels, les demons, un monde des hommes assieges, un jeune hero, une heroine et une destinee a accomplir, cet OVA ( les DTVs d’animation nippons ) se distingue plus par ce qui semble manquer par rapport a la precedente collaboration entre Kikuchi et le studio d’animation; la violence, l’erotisme et un sens du grotesque complement assume—et assure

Ainsi, le spectateur se sent souvent en face a une production destinee a un public d’adolescents, compare a au public en salle et purement adulte precedemment vise par YT.
Ceci n’empeche cependant pas cet OVA de posseder de nombreuses qualites, qualites au moins “techniques”, sinon de realisation.
Cote atmosphere, et meme si l’on reconnait le “style” Kawajiri dans le chara(cter)-design et une certaine esthetique partiellement du a l’univers urbains dans lequel se deroule l’action, MTS degage souvent l’impression d’une version passablement expurgee et simplifiee de YT.
A vrai dire, l’idee de cette plongee dans une ville maintenant dominee par les forces du mal rappelle beaucoup la serie TV Yoroiden Samurai Trooper TV (1988) / [ Legend of the Armours: Samurai Trooper ] a.k.a. Les Samurais de l’Eternel.
Notons neanmoins que MTS a ete publie en 1982, et que Samuraitrooper est un projet “original” diffuse a l’antenne l’annee de la sortie video de MTS, et lorgnant en fait beaucoup plus du cote du succes de Saint Seiya TV (1986) a.k.a. Les Chevaliers du Zodiaque et de ses chevaliers en armures.
Compare a l’univers de YT, MTS presente une histoire plus lineaire, tandis que le realisateur, et tout en reprenant son style visuel, l’adapte a un plus jeune public.
Compare a Samuraitrooper, le concept de base de Kikuchi voit un quartier de Shinjuku—et non toute la ville de Tokyo—echapper au controle du gouvernement nippon pour devenir une sorte de no-man’s land surnaturel. Kikuchi reviendra sur le concept en 1987 avec Darkside Blues, un manga / [ bande-dessinee ] adapte pour le marche de la video en 1993. Si le public adore, l’on semble en droit de se demander s’il est plus approprie de parler de continuite, d’obstination ou de…blocage

En fait, Kikuchi developpera un univers divise en plusieurs series de romans; Makai Toshi Shinjuku, donc, suivi de Makyuu Babylon / [ Demon Palace Babylon ], Makai Toshi Hunter / [ Demon City Hunter ] developpe en manga / [ bande-dessinee ], Maseihai / [ Demon Holy Grail ].
Non-lies a cet univers, il ecrira aussi les series de Kyuuketsuki Hunter D / [Vampire Hunter D ], Yojuu Toshi / a.k.a. Wicked City via sa serie sur les Yami Guard / [ Guard of Darkness ] et Darkside Blues ( un Manga/ [ bande-dessinee ] qu’il scenarisera ).
L’impression procuree par MTS est assez destabilisante au final. La “patte” du realisateur est indeniable—jusque dans les chara(cter-design) qui rappelle furieusement les personnages de YT, mais qui peine a se demarquer des autres OVAs ou series TV de l’epoque quant a son fond. Le tout n’est cependant ni honteux, ni rate, mais juste un peu “classique”, voire un cran trop dans l’”air du temps”, meme si de temps a autre le talent (et les tics) du realisateur, qui ne peut etre bride, se retrouve avec plaisir.
Un OVA quelque part “bride”, mais sympathique, et d’une longueur consequente pour l’epoque (82 minutes, quand meme

Makai Toshi Shinjuku: 3.75 / 5