La Stratégie Ender (2013) Gavin Hood

[arioch]

Bon... J'avoue que je n'ai pas eu ce que j'étais venu chercher. En général, j'evites d'avoir des attentes pour ne pas être déçu. Là, j'attendais de l'action spatiale et il faut bien le reconnaître le film n'est pas exactement sur ce créneau ou plutôt l'intrigue ne se focalise pas là dessus même si c'est bien le coeur du sujet.

Deux trucs m'ont pas mal gêné. J'aime beaucoup les jeux de stratégie... Et quand on appelle un film "La Stratégie Ender", on s'attend à un truc un peu évolué dans la manière de mener une bataille. Mais envisager de prendre un gamin pour lui donner un commandement, ça m'échappe encore plus. Pourquoi pas, le film explique qu'ils sont plus malins et à même d'intégrer de nombreux paramètres. J'imagines que si tu as plus de 15 ans, tu es donc comme Harrison Ford, un croulant qui traîne sa carcasse dans les deux ou trois couloirs du film. Mais, pourquoi pas... Le souci, c'est qu'ils sont jeunes mais qu'au final la stratégie est quand même à un niveau bas de plafond. On est plus dans l'opportunité que la véritable direction de troupes ! Alors, c'est peut être dû au fait qu'il s'agit à l'origine d'un bouquins et que les deux heures du métrages condensent de manière extrême ce qui aurait mérité une plus grande longueur pour être un peu plus crédible.

Au delà de ça, ce n'est pas désagréable. Un petit peu de Full Metal Jacket pour gamin, un soupçon de rivalités masculines et même un plan film carcéral avec une scène de douche. Quelque part, c'est très commun dans son déroulement à part l'aspect résolument sérieux. Enfin ? Sérieux sauf lorsque cela devient parfois un peu étrange comme l'intrusion de Gandhi qui se téléporte dans la chambre du gamin ou encore lorsque la gamine joue avec le pistolet du héros... Peu importe, ça se se suit sans trop d'ennui. La partie sportive semble un peu longue tout de même, la voix-off avec la soeur est aussi un peu 'relou ! Le dénouement arrive et on reste sur sa faim. Pas banal, évidemment, mais je m'attendais à quelque chose de plus spatial, de plus grandiose dans les batailles. La plus spectaculaire étant celle que l'on voie au début du film et qui est recyclé à plusieurs reprises dans le déroulement du métrage. A part ça, on notera que comme dans PACIFIC RIM, il y a une relation dont on ne sait pas trop s'il s'agit d'amitié ou de quelque chose de plus profond. Le film nous évitant d'appuyer la chose, cela s'avère plutôt plus subtil que dans les films habituels du genre...

Mais j'ai du mal à avec le leader charismatique auquel j'ai surtout envie de donner des claques et l'envoyer pleurer dans sa chambre. C'est mon côté John Milius, j'imagine !

[Manolito]

Partant avec des attentes quasi nuls, j'ai été pour ma part très agréablement surpris. Il est évident que la source est un vrai ouvrage de sf pour adulte et non de la littérature ado délayée. Curieux croisement entre Full Metal Jacket, Harry Potter et Starship Troopers, "La stratégie Ender" décrit en arrière plan une société humaine convaincue d'être au bord de l'extinction et pour laquelle la fin justifie tous les moyens. Certes, ça va quelque part "trop vite", mais "La stratégie Ender" déploie des idées stimulantes, avec une réelle conviction. Une très bonne surprise pour ma part...

[fiend41]

yep en fait de stratégie c'est plutôt "victoire à la pyrrhus" , même dans le jeu à la Laserquest lors de l'assaut final c'était pyrrhus feeling ! ..

c'est un film pour plaire aux ados de 12-14ans bien prétentieux ? en tt cas ça m'en avait tout l'air. que d'arrogance et supériorité, Ender est encore plus décidé en effet.. et têtu que Bonzo (on jurerait voir un Sarko plus jeune !!)

je sauverais juste les combats spatiaux pour ces qq minutes délirantes

ce film aurait pu être sponsorisé par des jeux style conquête spatiale/homeworld/starcraft... mais n'importe quel joueur moyen serait moins con que le héros !

[Winston Z.]

Un film que j'ai trouvé pour ma part limite nauséabond et incroyablement faux-cul dans son dénouement. Un peu comme un gros film de propagande pour gamins qui leur vanterait les mérites de l'armée et des guerres préventives. Mais comme c'est un peu trop évident tout ça, à la fin on a un petit (tout petit) sursaut de moralité et de pacifisme, wééé, comme c'est mignon...

Sans parler du décalque de Harry Potter... encore que, je n'ai pas lu le roman d'origine, il est peut-être antérieur à HP. N'empêche que là aussi c'est un peu gros, vous remplacez Poudlard par l'école de la Guêêêrre, Harry par Ender, Bush euh Dumbledore par Harrison Ford, Serpentard par l'équipe Salamandre (même couleur verte en prime), le Quidditch par l'entraînement en appesanteur...

Ah oui et évidemment tous les vilains garçons qui cherchent des crosses à Ender sont forcément des bovidés ou des tronches de cake à faire peur. Hey les gamins regardez le gros lard et l'autre tout moche, c'est forcément des sales cons...

Bref j'ai pas aimé... du tout.

[arioch]

Le premier livre "La Stratégie Ender" est paru en 1985.
Le premier livre "Harry Potter" est paru en 1997.

Ca me semble difficile de copier sur un truc qui paraîtra plus tard. Surtout que si la série de livres paraît à partir de 1985, cela se base sur une nouvelle du même auteur parue en 1977.

Et l'aspect nauséabond, je ne sais pas dans le sens où le coeur du sujet, c'est l'endoctrinement d'enfants pour qu'ils deviennent des soldats, tout ça pour s'apercevoir qu'ils ont été dupés de bout en bout. Je suis le premier à dire que le film a des problèmes de narration et de choix d'acteurs

Spoiler : :

mais pour le reste, ça reste l'histoire d'un môme dupé par des adultes le forçant à perpétré un génocide...

On est carrément au dessus des thématiques d'un Harry Potter.

[farlane]

Spoiler : :

... ça reste l'histoire d'un môme dupé par des adultes le forçant à perpétré un génocide... On est carrément au dessus des thématiques d'un Harry Potter.

En ce qui me concerne, j'ai trouvé l'idée excellente et même assez gonflée.

[Winston Z.]

Le premier livre "La Stratégie Ender" est paru en 1985.
Le premier livre "Harry Potter" est paru en 1997.

Je m'en doutais un peu, mais cinématographiquement il arrive après, difficile de ne pas ressentir une légère impression de déjà vu (surtout Serpentard/Salamandre, là c'est flagrant).

En ce qui me concerne, j'ai trouvé l'idée excellente et même assez gonflée.

Une bonne idée en effet...

Spoiler : :

qui n'arrive qu'à la toute fin hélas, les 99% du film montrent la guerre dans l'espace comme un terrain de jeu super fun pour enfants. Je sais que c'est du cinoche, de la SF etc. mais quand même, difficile de ne pas faire abstraction du parallèle avec les USA. C'est genre on vous bombarde la gueule d'abord et on vient vous "sauver" après... Ici mixé avec des gamins et la dimension ludique, dans ces proportions là, j'ai pas trop senti le dénouement comme étant le sujet véritable mais plutôt une façon bien hypocrite de faire amande honorable.

Dans Starship Troopers la guerre contre les bestioles était super fun mais en contre-partie l'armée et l'impérialisme s'en prenait plein la tête, avec un certain humour en plus. Un peu comme Le Loup de Wall Street dans un autre genre, c'est amusant mais on est pas dupe du côté amoral du personnage.
Et dans 300 l'esthétique guerrière passe bien dans le sens où ce sont les grecques qui sont envahis et doivent faire face à un ennemi supérieur en nombre. Un petit détail qui fait la différence, ajouté à ça le côté peplum et l'héroïsme sanglant ne choque pas tant que ça.

[KX69]

Un des principaux défauts du film à mon avis (outre le manque de charisme des interpretes) c'est qu'il repose sur un twist final alors que le théme de la manipulation d'enfants soldats aurait du se trouver au cœur de l'intrigue.
Une intrigue qui en l'état est bien légére ne préparant que ce twist sans apporter aucune reflexion et évacuant rapidement certaines bonnes idées comme le lien télépathique entre Ender et les extraterrestres)

[choy]

Le gros problème vient du twist en effet.

Spoiler : :

On nous fait bien sentir qu'Ender est en train de se faire manipulé, c'est très explicite (ses questionnements, le côté trouble de Ford, la grosse propagande,…). Dés lors le twist ne repose pas sur la prise de connaissance de cette manipulation mais sur son accomplissement à notre insu. Pour ça on prétexte une dernière simulation qui n'en est en fait pas une.
Hors ça crée (chez moi en tout cas) deux gros problèmes, une implication diminuée et une attente vaine.

• je ne peux pas "stresser" pour ce qui m'est présenté comme une simulation
• je suis toujours dans l'attente d'une bataille finale quand j'apprend qu'en fait elle est terminée

En gros "bah merde alors c'est fini ? Et la big bataille elle est passée où ?". Là où la révélation aurait du lancer le 3ème acte, elle nous apprend en fait que 3ème acte il n'y aura pas. On pense encore qu'il y en aura un avec la découverte de la reine mais non, ça s'arrête là.

Déçu mais comme je n'en attendais pas grand chose je trouve tout de même ça correcte pour les gamins.

[Winston Z.]

Spoiler : :

je ne peux pas "stresser" pour ce qui m'est présenté comme une simulation

Et comme c'est censé n'être qu'une simulation, on ne voit biensûr aucune perte des deux côtés (humains ou aliens morts) autre que quelques jolies explosions. Du coup l'ampleur dramatique de la situation et la prise de conscience de Ender, ne pèsent pas bien lourd.

Un autre truc qui me chiffonne, on apprend après la simulation/bataille finale, qu'il y avait bien des équipages dans les vaisseaux de la flotte humaine. Je me demande bien leur utilité vu que chaque astronef à l'air d'être piloté à distance par Ender et sa fine équipe... pas clair ça.

[Superwonderscope]

Pas désagréable, avec un vrai fond et une tentative d'approche SF originale. Quoique forcément bordrline vu le sujet. Le gamin n'a aucun intéret (hormis la scène de la bagarre où il écrabouille son opposant - là il possède une nature à faire peur) et il joue assez platement. Le reste du casting aussi, par ailleurs. Ford est intéressant de duplicité, c'est lui que j'ai trouvé le plus complexe, finalement.
Kingsley fait du Kingsley - et bon, en métis Maori, je sais pas, j'y ai pas cru). mais c'est Viola Davis qui sort son épingle du jeu.
Le twist est certes osé, mais finalement, j'ai trouvé que ça tombait comme un soufflé pour un climax. Je me suis dit au final "euh... mais c'est tout?". En fait, je n'ai pas ressenti le semblant de révolte que le gamin a comme sursaut (facile) au final. Et elle était ou sa stratégie là-dedans?
En fait, en comparant au résultat final, je crois que je préfère Hunger Games.
Ah, aussi, la musique de Jablonsky pille honteusement les compos de Zimmer/newton Howard : on dirait presque un décalque de Batman Begins/ Dark Knight dans les orchestrations et les thèmes, la progression dramatique musicale!

[Lord Taki]

Après avoir beaucoup apprécié le film je me suis mis au livre.

Résultat, l'adaptation est extrêmement fidèle. J'ai rarement vu plus fidèle d'ailleurs.

Dans le livre Ender commence son apprentissage à 6 ans, je me dis qu'au cinéma cela aurait été peut-être difficile. Une sous-intrigue terrienne avec son frère et sa soeur passe à la trappe et c'est pas plus mal, on y parle de politique et cela n'apporte à mon sens pas grand chose (bien que cela inverse l'intrigue principale, ici ce sont les gamins qui dupent les adultes).

Dans le livre le point de départ de la manipulation est beaucoup plus claire

Spoiler : :

ce n'est pas le dernier combat mais dès que Racham s'implique dans le jeu

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Au final, si je comprends qu'Arioch soit déçu de la stratégie minimale (elle n'est pas plus présente dans le livre, encore une fois quasiment tout y est) des combats c'est que l'histoire repose sur la stratégie de Graff pour faire d'Ender LE commandant.

J'ai adoré !