
En Turquie, un poète chanteur itinérant souffre de sa pauvreté qui l'empêche de se marier avec son amoureuse. Il part en voyage pour trouver la fortune...
En décrivant les mésaventures d'un poète voyageur, Parajanov (qui signe ici son dernier film avant son décès deux ans plus tard) revient à l'esprit de son précédent "Soyat Nova", titre qui lui avait valu une sévère disgrâce en URSS dans les années 70. Nous retrouvons ici l'invention visuelle, l'ambiance de conte orientale extrêmement dépaysante, la très forte personnalité du metteur en scène.
Mais il y a en plus une énergie, une vivacité assez étourdissante, portée en particulier par une musique étonnante, quasi ininterrompue sur tout le métrage. Nous sommes au temps de la perestroika et Parajanov peut glisser dans son métrage une allusion appuyée aux tyrans qui entravent les poète (il a lui-même été emprisonné dans les années 70) et conclut son métrage sur un carton hommage à Tarkovski, autre réalisateur ayant eu de sérieux soucis avec les gouvernements communistes d'Union Soviétique. A mi-chemin entre reconstitution historique très poétique et un conte des 1001 nuits, parsemé de détails fantastiques comme ce cheval magique, ces anges ou ces guérisons miraculeuses, "Achik Kérib" est un espèce de film somme sur la richesse culturelle de l'Orient et sur la vraie fortune des poètes : une oeuvre quasiment épuisante par son intensité malgré une durée de moins de 80 minutes.
Vu sur le dvd Films Sans Frontières, aujourd'hui épuisé, proposant une copie correcte 1.33 4/3 (format d'origine), avec une bande son stéréo annoncée comme étant en turc. Avec STF. Ce dvd est devenu rare, mais il existe néanmoins une édition anglaise qui se trouve pas cher...