L'affiche avait prévenu: 'Godzilla dies'. Et le film commence avec notre monstre rougeoyant, fumant, énervé, qui détruit Hong Kong. Après une apparition de titre épique, on comprend grâce à un étudiant fin connaisseur qu'une colossale éruption sous-marine a provoqué une fission nucléaire trop intense dans le corps du dinosaure, et que son coeur réacteur risque d'exploser à tout moment, détruisant la Terre en même temps. "Bien plus que toutes les bombes nucléaires réunies" nous apprend-on grâce à des réunions au sommet entre politiques et militaires dont on doute fortement de la crédibilité. Ambiance apocalyptique.
La suite reprend des éléments du tout premier film (et compte plusieurs références), comme le micro-oxygène qui joue une part essentielle dans l'histoire.
Des échantillons récupérés de l'ère Précambrienne furent exposés au destructeur d'oxygène il y a 40 ans et commencent à muter, donnant naissance à de nombreux monstres croisements entre un Alien et un Predator, mais aux déplacements quelque peu maladroits.
Notre Godzilla, montré de façon très crédible niveau taille et au look plus qu'impressionnant, cherche les réacteurs nucléaires pour se soulager. Se mélange à cette première partie Baby Godzilla qui a bien grandi, recherché par la toujours présente psychique Miki, et le Super X-3, vaisseau de combat équipé Dieu merci d'armes cryogènes et de missiles au Cadmium qui réussit à congeler Godzilla pour quelques heures.
Trois jours avant la fusion annoncée du coeur du monstre, les bestioles s'assemblent et forment DESTOROYAH, sorte de gargouille énorme un peu pataude mais fichtrement puissante.
La solution (?) : faire s'affronter DESTOROYAH et Godzilla, en utilisant Godzilla Junior comme appât. Junior ne fait pas le poids face à la gargouille et termine à terre, agonisant, Godzilla pleure.
Vous comprendrez et accepterez j'espère le peu de blagues de cette review étant donné le ton du film et les évènements.

DESTOROYAH devenu adulte (une gargouille Alien/Predator encore plus grosse) après avoir aspiré l'énergie de Junior, le combat final peut commencer. Godzilla mal en point donne tout ce qu'il a, ça blaste à tout va, l'armée s'en mêle, le sang gicle, DESTOROYAH se retransforme en petites bêtes à volonté, Godzilla rejoint le corps du petit Junior et lui transmet de l'énergie, non sans commencer à fondre, et un DESTOROYAH blessé se fait abattre en plein vol par les cryocanons de l'armée.
Godzilla maintenu à température convenable par des tirs d'artillerie soutenus, finit par mourir. Mais Junior se réveille et se remet en marche, et le film se termine par quelques courts extraits du film original.
Tragique donc, et réussi à bien des égards, le film pêche malgré tout par sa première partie assez lente et ses scènes clones d'Aliens, smartguns à l'appui (même si ce sont ici des lance flammes). De plus, DESTOROYAH, même si réussi et impressionnant, reste quelque peu balourd. Pour l'anecdote, le film était censé s'appeller 'Godzilla vs. Destroyer', mais pour des raisons de copyright fut renommé DESOTROYYYAAAAHHH, même si le monstre est clairement appelé 'Destroyer' dans le film.
Le personnage d'Emiko Yamane, personnage féminin principal de l'original, fait un caméo remarqué, et c'est emplis de nostalgie qu'on termine le film! Peu de temps après la fin du tournage, la Toho organisa même un enterrement pour Godzilla.

Niveau timeline, le film explique clairement que le monstre de 1954 mourut du destructeur d'oxygène, et qu'un nouveau specimen ressurgit en 1984.
Une fin alternative, disponible sur le DVD japonais, montre DESTOROYAHHH et Godzilla fondre en même temps, mais la scène fut changée afin de ne pas minimiser l'impact de la mort de Big G. .
L'idée originale était 'Godzilla vs. Ghost Godzilla', mais les producteurs se rendirent compte que faire Godzilla affronter une version clone de lui-même trois fois de suite (après 'Godzilla vs. Mechagodzilla II' & 'Godzilla vs. SpaceGodzilla') était peut-être un petit peu trop.