
claire stevens (Cloris Leachman) Une quarantenaire qui part pour un trip à San Francisco, prend en auto-stop un jeune homme séduisant (Michael Brandon). Malgré son côté retors, elle se laisse séduire, sans savoir qu'il vient d'assassiner sa petite amie quelques heures auparavant.
Sur un canevas assez classiqu, rappelant au passage le film noir d'ida Lupino, le très versatile Hessler réussit à donner à ce téléfilm un épaisseur inattendue. Le fait de donner à Cloris Leachman un lead d'héroïne "romantique" est une bonne idée en soi, idem pour Michale Brandon (yep, 4 mouches de velours gris) en séduisant tueur un peu sonné du carafon.
La différence est que Brandon n'est pas un tueur de sang froid, mais bien un cas psychiatrique assez complexe. Pas uniformément mauvais, ce qui donne une curieuse impression que le métrage prend parfois son parti. C'est clairement la trajectoire de Claire, prise entre tentation et peur vis-à-vis de ce jeune homme paniqué et violent. Tendresse, amertume et effroi traversent le film, et ce de manière efficace par Cloris Leachman. Très belle scène vers la fin où Brandon se recouvre le visage de boue, poursuivant Leachman , la rattrapant et lui indiquant qu'il voulair simplement être à lextérieur ce qu'il était à l'intérieur. Bien vu, bien interprété et une finesse inattendue.
excellente poursuite finale en voiture, qui se termine là aussi au diapason du film sur le Golden Gate Bridge, avec des angles de prise de vue qui, là aussi pour un téléfilm, étonnent. A se demander coment ils ont monté la caméra pour les contre-plongées, et surtout pour maintenir le suspens jusqu'à la dernière image.
En fait, je me disais tout du long que les TV films 70's US avaient une patine qui pouvaient largement battre à plate couture certains films cinéma. Avec des scénarios certes classiques sur l'argument debase, mais une certaine ambiguité sur le traitement. Moins grossier dans la manière de filmer (Hessler est loin d'etre un manche avec la caméra, le cadrage et la direction d'acteurs).
Et le plus : une musique magnifique de Gil Mellé, qui donne un cachet très au-dessus de la moyenne. Quant on entend aujourdh'ui les couinements électroniques des telefilms et autres séries à la pelle, je me dis qu'ABC avait vraiment trouvé un filon très pro pour le télé.
Bref, recommandé!
PS : Cloris Leachman a aussi ris des auto-stoppeurs en vrai dans la vie. Voir le billet de Ted Stryker à ce sujet

http://tedstryker.com/post/49334684881/ ... itchhiking