Le polar français des 80's

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Theo Stoer
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Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer »

Je n'ai pas vu de topic précis sur ce genre (très symptomatique de cette décennie de la honte) sur Devildead. Je ne sais d'ailleurs pas si ça intéresse des gens ici. Nous verrons bien.

Voilà donc quelques films du style (qu'on peut délimiter entre "La Guerre des Polices" en 1979 et "L'Union Sacrée" en 1989) vus dernièrement, en vrac et à vif. N'hésitez pas à apporter de l'eau au moulin.

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Un assassin qui passe (1981, Michel Vianey)
Richard Berry en psychopathe sexuel, Carole Laure à poil et Trintignant en flic roublard. Pas mal du tout.

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Une affaire d'hommes (1981, Nicolas Ribowski)
Intrigue policière Claude Brasseur VS. Jean-Louis Trintignant sur fond de cyclo-tourisme, on aura tout vu !

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Boulevard des assassins (1982, Boramy Tioulong)
Adaptation de Max Gallo... Chiant. Un polar de côte d'Azur quoi. Heureusement, chaque intervention de Victor Lanoux fait mouche.

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Flics de choc (1983, Jean-Pierre Desagnat)
Polar "bis" par excellence, ce film fait bondir de son fauteuil du début à la fin : gestuelle, dialogues, décor, scénario, looks, scènes d'action... Strictement rien à jeter. (Et un tueur en cuir et casqué all'italiana en prime)

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Blessure (1985, Michel Gérard)
Erreur sur la marchandise. Comme souvent les affiches sont plus efficaces que les films, c'est le cas de cette chose estampillée Florent Pagny du début à la fin, très gênante et jeuniste.

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La Baston (1985, Jean-Claude Missiaen)
Toujours bien, Missiaen. Un concert de Trust, un Dominique Pinon survolté et un polar de banlieue d'inspiration clairement 70 qui tient la route.
Theo Stoer
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Message par Theo Stoer »

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5% de Risque (1980, Jean Pourtalé)
Pas mal du tout, à regarder bien éveillé. Polar scientifique inhabituel et surprenant. Les scènes où Bruno Ganz pilote sa BMW en caméra embarquée sont assez bluffantes.

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Une Sale Affaire (1981, Alain Bonnot)
Mouais, polar tranquille en zone portuaire. L'intrigue est rincée, l'atmosphère est bonne mais il manque clairement un truc (un deuxième Lanoux peut-être).

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Les Filles de Grenoble (1981, Joel Le Moigne)
La qualité téléfilm n'aide pas trop à appréhender cette œuvre qui passe 1h30 à savater les prostituées... Pour les fans d'André Dussollier, s'ils existent.

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L'Indiscrétion (1982, Pierre Lary)
Film original (et malin) sur le thème du complot avec un duo au top Marielle/Rochefort. Polar ?

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Meurtres A Domicile (1982, Marc Lobet)
Lourdingue. Giraudeau en fait des tonnes, Annie Duperey est fidèle à elle-même. (1982, plus mauvais cru polar ?)

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Le Crime d’Amour (1982, Guy Gilles)
Chiant. Inintéressant. Pas drôle. Prétentieux. Le cinéma français dans tout son drame.

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La Triche (1984, Yannick Bellon)
Même verdict !

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Train d'Enfer (1984, Roger Hanin)
Roger Hanin atteint des sommets ici. Déjà, il passe tout le film le cul sur une chaise de bureau à jouer avec son store électrique. Ensuite, il signe un putain de film raciste en voulant le dénoncer (« ça c’est mon polar 80 »). On ne sait ni où il veut en venir ni où il localise son action, tous les flics ont un look pourri du Sud-Est mais l’enquête est sensée avoir lieu entre Paris et Lille. Plus, il choisit Gérard Klein dans le rôle du leader poujadiste. Il fout Béatrice Camurat à poil pour se rattraper. Mais ça tombe à plat quand il décide de faire la même chose avec Christine Pascal. Les attaques verbales en direction du Maghreb se ramassent à coup de pelle, le summum restant la scène d’agression dans le train « Il paraît que vos poils de cul sont frisés ? Je me ferais bien une moustache avec. ». En guise de final, un remake d’Assaut sur le Central 13 où le peuple appelle au lynchage, crie sa haine et demande justice au milieu de camions TFE. La morale: tout le monde est remis en liberté, traîtres, victimes et criminels. Démerdez-vous !

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Un Été D'Enfer (1984, Michael Shock)
B.O. de François Valéry ultra-présente pour un Thierry Lhermitte sous coke et à moto pendant 1h30. Ceci pourrait être le Bad Lieutenant PACA, sauf que Darland n'est pas un flic mais un vulgaire photographe reconverti détective privé pour retrouver une petite camée et par la même déjouer un complot politique-mafia. Le méchant, Michel Devilliers, a une pure gueule, on voit les seins de Corynne Charby pendant plus d'une minute, tout le monde roule en américaine, et les saladiers sont plein de poudre. Un final avec une arbalète sur-puissante + explosion pour peut-être l'un des polar 80 les plus hollywoodiens. (Un film où l'on ne rentre jamais par la porte mais où on les défonce)

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Brigade des Moeurs (1985, Max Pécas)
Fin de carrière pour Mad Max Pécas qui tente de faire un policier avec les habitués de ses films olé-olé. Battue de travelos au Bois de Boulogne + la meilleure réplique ("t'es pas content d'me voir ? tu préfèrerais attraper le SIDA ?") d'entrée, le film tombe un peu au bout d'une demi-heure comme les truands qui trébuchent tour à tour des toits d'immeubles. Mais c'est sans compter sur une incroyable partie finale dans une usine désaffectée où les multiples "pédés!" croulent sous une pluie de "salope!" et où Jean-Marc Maurel aka Costa (meilleur méchant du Polar80 ?) rivalise de cruauté et de folie. A l'américaine again.
Theo Stoer
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Message par Theo Stoer »

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Pour la Peau d'un Flic (1981, Alain Delon)
Noooonnnn, alors là, NON !
(http://fluoglacial.com/alain-delon-et-les-minettes/)

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Tir Groupé (1982, Jean-Claude Missiaen)
J’avais gardé en tête le choix surréaliste de vestes de Gérard Lanvin et la scène ultra-violente du RER et, en effet, il n’y a que ça. C’est hyper long, Michel Constantin est encore à l’époque du Samouraï, et Missiaen n’est pas Melville. Il y a un passage fou où Roland Blanche coupe le doigt d’un yuppie dans le métro, et ce gros feeling Orange Mécanique tout au long du film : des punks qui crachent sur tout le monde et des loubards qui saccagent tout, 100% gratuitement. Tout ça sauve le pédalage de l’intrigue. Dominique Pinon est fidèle à lui-même, Lanvin passe un quart du film à tirer sur des bouteilles à 3 mètres de distance pour une vengeance qui n’arrive jamais, Jannot est chiante mais la gueule de travers de Jean-Pierre Milo pardonne tout. Et la B.O. est bien.

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Le Grand Frère (1982, Francis Girod)
Depardieu, la légion, le Marseille de la pègre, Jean Rochefort, un cran d'arrêt, du bagout, du beur salé, une apparition express de Smaïn : un polar de qualité.

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Le Grand Pardon (1982, Alexandre Arcady)
Roger Hanin est tellement énervant... Tout comme cette bar mitzvah qui n'en finit jamais et qui nique les trente premières du film. Les arabes ne sont pas à la bonne. Le casting lui se met bien : Berry, Bacri, Darmon, Borhinger, Giraudeau... ils sont tous là putain. De bonnes fusillades, des nez en sang, la seule meuf du film, Clio Goldsmith, bien à sa place. Et il y a même une tension palpable sur la fin. Bon je sais pas si j'oserai me taper le 2.

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La Java des Ombres (1983, Romain Goupil)
Tcheky Karyo est complètement perdu à sa sortie de taule, et dans ce scénario de crypto-contre-espionnage-avec-vengeance-préméditée... ce qui fait que je me suis également perdu avant la fin des 1h30. Y'a t-il quelqu'un dans la salle ?

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L'Homme Blessé (1983, Patrice Chéreau)
Tiens t-on là le "Christiane F." français en mode inversé ?

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Cap Canaille (1983, Juliet Berto)
Jean-Henri Roger et Juliet Berto riposte après le tragique Neige et y'a pas erreur sur la marchandise : les dialogues sont aussi insupportables que leur premier film chorale dans le paname de la nuit, pigalle et compagnie. Sauf que là, changement total de décor et direction la Canebière avec des chemises très ouvertes, un Darmon plus bronzé que jamais, et une magouille de promoteur immobilier mêlé à un stupéfiant trafic de stupéfiants. Juliet seule avec sa folie tentant de préserver l'héritage de ses aïeux, puis abandonnant, puis se reprenant, puis sombrant dans l'hystérie, etc etc. Gros casting encore avec Anconina, Bohringer, Brialy, Lafont... et une scène d'amour avec Patrick Chesnais à même la terre brûlée, sexy non ? (Je ne sais pas si quelqu'un a vu son ultime film, HAVRE, mais ça a bien l'air d'être le climax de sa poésie d'âme écorchée)

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Rue Barbare (1984, Gilles Béhat)
Dans mon souvenir ça avait plus de gueule. Ca argote beaucoup. On dirait les Bidochnons sur la Zone par moment, avec le père alcoolique, la belle fille pute, l'aîné raté, et Giraudeau aka Chet, ancien voyou, soudeur à la SNCF pour payer sa dette à la société. Le seul restaurant du quartier est un chinois dont les proprios séquestrent leur gamine, préalablement violée par Hagen (Bernard-Pierre Donnadieu, toujours impeccable en blanc), le caïd du quartier. Il est accompagné d'une bande d'affreux hyper rigolards: Jean-Claude Dreyfus en psychobilly, Christian Rauth (qui sera plus tard bras droit de Navarro) qui se cogne la tête contre les murs et hurle des "pédés" dès qu'il peut et surtout Jean-Pierre Sentier aka Yougo aka COBRA, le lanceur de couteaux au catogan. Ils traînent tous à "L'Usine", salle de jeux dangereux et paradis des loubards. Hagen y force Chet, déosrmais sobre, à se cuiter, suprême punition. Il finit complètement fracasse dans le pieu de Christine Boisson, la pute-panthère, qui ne pourra éviter la vengeance et le fightclubbing final dans une avalanche de coups de boules. A noter la basse ultra funky de Lavilliers (massacrée par Jean-Pierre Kalfon le camé), et ces fils du feu se bastonnant en plein terrain vague, dans un monde pleinement parallèle. Les Guerriers de la Nuit à Bagnolet.

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L'Addition (1984, Denis Amar)
Comment remporter un césar en boitant et en plissant les yeux ? Demandez à Bohringer. Il est: Lorca, maton marteau qui a juré de faire chier Bruno Winckler (Richard Berry) jusqu'à la mort, le mec qui lui a fait perdre sa guibole. Un peu plus tôt, Wynckler a pris trois mois de taule à la place de Victoria Abril, qui venait de voler une putain boîte de caviar dans un supermarché. Et puis: c'est l'addition. Mêlé à une évasion et jugé complice, Winckler prend deux ans. Pas de bol, quelques jours plus tard son compagnon de cellule décide de se planter une fourchette dans le cou (à l'envers?!). Merde. Wynchler fait le point : tout ça pour avoir voulu piner une bourgeoise. Mais il le prend bien, il est comédien, amoureux, la prison du futur est cool (grand débat autour du film, est-ce une uchronie?) même s'il doit résister aux assauts répétés de Farid Chopel et de Vincent Lidon (oui,oui). Puis le moment Nicolas Cage, ou le moment Francis Huster (au choix) arrive après avoir enfilé ce col roulé noir auquel pas grand monde ne résistera. Ni Lorca, ni Victoria, ni les murs de ce putain de QHS ! Une belle fable qui rappelle que le vol ce n'est pas la propriété.

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Tir à Vue (1984, Marc Angelo)
Vous pouvez me sortir un bon film de Sandrine Bonnaire ? Voilà. Le prix de l’actrice la plus insupportable du polar80 lui revient ex aecqo avec Christiane Jean. C’est un soulagement lorsqu’elle se prend 2 pruneaux dans le dos à la fin du film. Un film complètement « roue libre » où Laurent Malet délire pendant 1h25, vole des bonbons, tire la langue, pique des motos, braque des armuriers et boit des rouges-limo en gambergeant. Ça pour gamberger ça gamberge. Le duo de flic Jean Carmet-Michel Jonasz est un truc que nous n’avons jamais revu au cinéma depuis. Pour cause. Ils persécutent un homo qui finit par faire une syncope dans leur salle d’attente, et vont jusqu’à la Grande Mosquée de Paris pour traiter les arabes. Sans foi ni loi. Quelques scènes à la limite du X pour un Bonnie & Clyde version Pinot.

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Strictement Personnel (1985, Pierre Jolivet)
Holala, un flic triste aux velléités de romancier, est-ce que ça pourrait résumer le cinéma français des années 80 ? Chiant. Arditi fait le boulot mais ses embrouilles familiales (problème avec son père, problème avec sa sœur, putain mec...) patinent et peinent à nous maintenir éveillé dans les faubourgs lyonnais et le long des avenues parisiennes. Ceux qui l'ont vu ont-ils retenu autre chose que les jeunes tronches de Jean Reno et François Berléand ?

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Parole de Flic (1985, José Pinheiro)
Franchement ? Une tuerie ! Alerte de niveau 9 sur l'échelle du politiquement correct.

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Piège à Flics (1985, Dominique Othenin-Girard)
Là on touche à l'expérimental. Réalisé par le suisse qui a fait Halloween 5, ouais. C'est à la base, un téléfilm adapté de la Série Noire. Tout commence par une sombre histoire de vareuse (véritable fil rouge du film) perdue par Wadeck Stanczak, jeune flic de Genève qui doit se coltiner sa femme débile enceinte (Fanny Bastien) ses collègues abrutis qui passent leur temps à marcher dans un couloir de 3m sur 1, et le bandit le plus sadique du pays, alias Jean-Philippe Ecoffey, en roue libre complète pendant 1h30 à base de rires ultra-poussés et de déguisements fantaisie. Tout ça est appuyé par la bande-son indus de Scrapping Foetus Off The Wheel, EH OUAIS, premier pseudo de FOETUS, le célèbre groupe australien. Et en effet, tout est là : une vibe mad max/dogs in space interlope, des meufs nues avec des serpents, des mecs qui se peinturent la face habillés de guenilles, des motos, du sang rouge, des explosions, des squats d'artistes, et Jean-Pierre Malo, intouchable kapo, qui ne voyage jamais sans son exemplaire des "Écrits Corsaires" de Pasolini. Une vraie folie.

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Justice de Flic (19856, Michel Gérard)
Michel Gérard pouvait-il faire pire que Blessure ? (son ode à Florent Pagny) La réponde est OUI. Dubosc le petit gigolo en ensemble FILA qui manque de se faire couper la bite par une tondeuse à gazon (jamais passé aux Enfants de la Télé cette scène), celle où il suce un sumo non plus, Clémentine Célarié le cul à l'air, égale à elle-même, le seul rôle dramatique de Maurice Risch (son Tchao Pantin à lui en somme), et un clan Sartrori, pas pop du tout, qui fait régner la terreur sur la ville, mais quelle ville ? Des parkings mal éclairés, des rues mal éclairées, un problème d'éclairage sur cette VHS non ? Pas de lumière dans le scénario et la réalisation non plus, excepté la scène finale qui donne raison au titre du film, flic justice ! Zéro pointé.

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Ne Réveillez Pas un Flic Qui Dort (1988, José Pinheiro)
Se reporter à Parole de Flic, mais en beaucoup moins bien, forcément.
Theo Stoer
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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer »

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EFFRACTION (1983, Daniel Duval)
Jacques Villeret en psycho killer est contre toute attente plutôt crédible. Voire même infect. Ce type voue une haine entière au monde. En cavale suite à un braquage, il croise sur sa route le couple Bruno Cremer/Marlen Jobert qu'il va séquestrer et plus si affinités. La fin est sans pitié, comme son existence. Bon film.


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UN DIMANCHE DE FLIC (1983, Michel Vianey)
Magouilles, mafia, mallettes - Jean Rochefort et Victor Lanoux se sont mis dans de beaux draps après un deal douteux. Flics ripoux vont devoir rembourser sous peine de mort. Mouais. Un peu longuet. Mention au poing américain de Lanoux fait à base de clés de cave et à Jean-Roger Milo, toujours impeccable.


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STRESS (1984, Jean-Louis Bertuccelli)
J'ai rien capté à ce film, à part que c'était une nouvelle fois l'occase de voir Carole Laure à poil. (Visiblement 1984 fut une année difficile pour Guy Marchand avec l'incroyablement navrant LE TUEUR TRISTE


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L'ENNEMI PUBLIC N°2 (1984, Edouard Niemans)
Je ne sais pas s'il y a des adaptations de la série "Série Noire" à sauver, mais en tous cas ce ne sera pas celle-là.


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NOCES DE SOUFRE (1984, Raymond Vuillamoz)
Film étrange. Série noire dans la neige. Jean-Luc Bideau reste caché pendant une heure quinze et son ex, Agnès Soral plus 80 que jamais, chiale, s'arrache les cheveux et sort des répliques surprenantes : "non mais regarde çaaaa, il aurait pu faire la vaisselle avant de mourir !" Sa belle-mère en profite pour la remettre bien à sa place : "ma pauv' fille, le jour où il t'a rencontré, il aurait mieux fait d'se pendre". Hugues Quester est particulièrement bon en flic maniaque et violent. Et Jean Bouise bouise bien. Un téléfilm qui se tient, bien moins pire que son homologue suisse LE TUEUR TRISTE.


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LISTE NOIRE (1984, Alain Bonnot)
Bonnes ambiances, bons plans (rade aban­donné, décharge auto, garages, hangars déserts, etc), bonne synth-music d’Alain Wis­niak (entre Car­pen­ter, Eric Serra et Gitan Dream), bons acteurs mau­vais (la palme revient à Bernard Brieux, future voix française de Robert Downey Jr. et Viggo Mortensen, avec son génial : “c’est trop con quoi !”), bonnes dégaines de loubards, bons coups de feu, bon Jean-Claude Drey­fus, bonnes déprimes, mais quelques semi-longueurs et une course-poursuite non-urbaine moyenne qui nous laisse un peu sur notre faim. Au milieu de tout ça, Annie Girar­dot, ex-pilote de ral­lye (?!), ni bonne ni mau­vaise. Juste Girar­dot et un peu Vig­i­lante. Franche­ment, ce film d’Alain Bon­not (sa seule réal­i­sa­tion avec le polar por­tu­aire UNE SALE AFFAIRE) est plutôt bon­nard.


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DOUBLE FACE (1985, Serge Leroy)
Serge Leroy + téléfilm = non. Donnadieu à double emploi, perdu dans une histoire de sosie, l'un est le mec le plus sympa du monde (un banquier qui sort avec une pute?), et l'autre diabolique. Puis la maman, la fille (jouée par Maiwenn Le Besco), l'accident, tout se bouscule dans sa tête. Et dans la notre aussi.


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ADIEU BLAIREAU (1985, Bob Decout)
Putain, Philippe Léotard dans un rôle 100% Léotard. Nicolas Cage est un fixie à côté de ce mec qui incarne LA ROUE LIBRE par excellence. Léotard aime Juliette Binoche et ses chicots pourris, mais elle, elle s'en fout... "Pourquoi t'es pas làààà? c'est tellement énorme nous deux ?? pourquoi ???" Philou en chie des ronds de chapeaux et voit des saxophonistes jazzer son blues en ombres chinoises sur les immeubles du Haut Paris. Rien ne va plus. Il ne peut même plus faire ses jeux, dette de 10 plaques, qu'il va rembourser en dézinguant, un, deux, trois mecs. Il compte plus. Il s'en branle, il chiale, il dort avec son blouson en cuir et arrive en retard au théâtre. Car monsieur est acteur ! Et Girardot là-dedans ? Annie ne vigilante rien, elle traîne dans les rades d'artistes avec sa copine moche et se contente juste de guérir le cœur de Philou et de porter la coupe brosse la plus horrible du ciné 80's. La suite ? "It looks like we don't have any Synopsis for this title yet." Un film signé Bob Decout.


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LE MOME (1986, Alain Corneau)
Dans ce film d’Alain Corneau (alors sur la pente bien descendante), Anconina est Willie, petit flic victime qui, soudainement, décide de venir au secours d’une pute, Joe, jouée par Ambre. Le scénario et les dialogues ont été écrits par Christian Clavier. Ce n’est donc pas l’élément clé du film. Le fil rouge : la baise, de préférence sauvage. Putain ça n’arrête pas. Bagnole, chiottes, col roulé, novotel, hotel ibis… Anconina est une vraie bête. Seulement cette meuf est une vraie nympho/maso et est aimantée à ses macs, des libanais fous : les frères Charki. Paris c’est Beyrouth. Les types vendent des filles la journée et commandent des lance-roquettes la nuit; Willie, flic un peu trop marginal, décide de les coincer seul, enfin on sait pas trop quel est son plan. A part baiser et écouter Otis Redding toujours plus longtemps, toujours plus fort (la B.O. est tellement présente que Otis Redding joue dans le film, ce polar transpire la soul mec !). Une course-poursuite est lancée… Ah non, en fait. Si ? On sait pas trop. Les cascades sont signées Michel Julienne, le fils, encore hésitant à passer la 5ème. Ils ont en tous cas exploité le périph et cette zone indus de proche banlieue à fond. Anconina qui ne s’énerve pas une seule fois pendant le film balance deux roquettes en guise de plan final. Hop. Plié.


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LEVY & GOLIATH (1986, Gérard Oury)
Une comédie oui, mais il faudrait être fou pour s'en priver. Le plan ? Un gag, une course, un monologue. Multiplié par 15. Dans le rôle du mec chiant qui devient cool, Anconina aka Moïse, juif ultra orthodoxe en provenance d’Anvers, la Jérusalem du Nord, comme on l’appelle. Dans le rôle du mec cool qui va devenir chiant, Boujenah aka Albert, cafetier et ceinture noire de karaté. Moïse transporte de la poudre de diamant et se retrouve mêlé à un trafic de cocaïne au fil de quiproquos dont seul Gérard Oury a la recette. Il cherche de l’aide auprès de son frère à qui il avait tourné le dos. Ce qui implique d’innombrables plans morale à deux balles. Les voyous sont des parodies du gang de Rue Barbare, chaînes, cuirs, rouflaquettes, costume blanc, catogan, Maxime Leroux super trop puissant. Le jeu d’Anconina lui, est toujours aussi faible (Pialat lui avait d’ailleurs dit sur le tournage de POLICE et il était rentré chialer chez lui). La musique de Vladimir Cosma est toujours pertinente, Brialy en travelo malheureusement aussi… Et puis une liste assez folle de caméos (Tiki Holgado, Michel Muller, Mouss Diouf, Robert Hossein, Isabelle Mergault à poil), des sangliers en laisse, une usine Renault sous coke, une remise en question de plusieurs versets de la Torah, des effets spéciaux précurseurs des Anges Gardiens, la poitrine de Souad Amidou mais aussi et surtout : une baston de skinheads surréaliste à Stalingrad. Folie.
Theo Stoer
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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer »

C'est tout pour le moment !
Cosmodog
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Re: Le polar français des 80's

Message par Cosmodog »

En fait, y'a un vrai livre à écrire sur ce thème !!
bluesoul
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Re: Le polar français des 80's

Message par bluesoul »

Mega-trip nostalgie sur le coup. 8))

Je me rappelle de la grande majorite des affiches qui etaient etalees derriere les vitres des cinemas de ma ville.

Je dois par contre avouer n'en avoir vu AUCUN en salle :oops: . A l'epoque les polars--surtout europeens, n'etant pas ma tasse de the.

J'ai vaguement essaye de rattraper le coup a la TV frenchie, mais en voyant la liste, il me semble que la majorite(?) des films ne soit guere passes sur le petit ecran, en tout cas pas sur les chaines en clair ou alors seulement a la sauvette?

C'est moi ou alors la tele francaise boudait les polars hexagonaux?

Ajout:

Quelques titres dont je me rappelle (et qui ont plutot tourne a la teloche).

Je ne suis pas contre pas toujours sur que ces films collent a la definition pure et dure de polars. J'inclus aussi Bebel (honteusement absent de la liste initiale! :twisted: ).

Flic ou Voyou (1979)

3 Hommes a abattre (1980)
(Pas vraiment sur si c'est un polar frenchie ou un polizioteschi tardif?)

Diva (1981)
(Il me semble qu'il y avait des elements "policiers", plus trop sur...)

Le Professionnel (1981)

Une Robe noire pour un Tueur (1981)

Le Choc (1982)

Legitime violence (1982)

La Balance (1982)

La Crime (1983)

Le Marginal (1983)

L'Indic (1983)

L'Ete Meurtrier (1983)
(Me rappelle plus s'il s'agit d'un pur revenge-flick ou d'un film (melo-)dramatique?

Ronde de Nuit (1984)

Subway (1985)
(Polar ou film "artsy", le debat peut se poser, bibi ne tranchera pas...)

A Mort l'Arbitre (1984)
(Polar ou film "social", a voir...)

Hold-Up (1985)
(Une comedie policiere, ca rentre dans le classement?)

Urgence (1985)

Special Police (1985)

Les Specialistes (1985)
(Polar? Actioner? Pas trop sur de la classification)

Mort un Dimanche de Pluie (1986)

La Machine a decoudre (1986)

Le Pactole (1985)

Les Long-Manteaux (1986)
(Western sud-americain? Polar? Pas sur non plus)

Bleu comme l'Enfer (1986)

Le Solitaire (1987)

L'Union sacree (1989)

Une question de plus, a voir cette liste estampillee 80s, j'ai un peu l'impression que le polar frenchie populaire est un genre un peu delaisse de nos jours et que seuls quelques rares (gros) titres sortent.

P.S. Je plussoie Cosmodog, si tu decides a t'atteller a un livre, reserve-m'en un.

P.P.S. On a vole la Cuisse de Jupiter et sa suite c'est hors-sujet, hein? :D
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
ANTISOCIAL
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Re: Le polar français des 80's

Message par ANTISOCIAL »

Canicule rentrerait-il dans la catégorie polar ?
http://lacrypteduchatroux.hautetfort.com/
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DPG
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Re: Le polar français des 80's

Message par DPG »

"DIVA" a sa place pour moi. "L'été meurtrier" un peu moins...

En tout cas , merci pour ce travail ! Ça donne super envie de voir ou revoir pas mal de titres. Et je constate que j'ai des GROSSES lacunes :@

Et "LE GRAND PARDON", ça déchire ! Rien que pour cette scène :

"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
hitcher
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Re: Le polar français des 80's

Message par hitcher »

C'est une époque où la France produisait encore des films de genre, mais il y avait quand même pas grand chose de bon.

combien de film du niveau d'un "Peur sur la ville" ou d'un "Police Python 357" dans tous ces titres...

Sinon, un film où des chauffeurs de taxi se regroupent pour coincer un type (avec peut-être Brasseur dans le 1er rôle, mais pas sûr) ça vous dit quelque chose?
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Si on m'avait dit qu'un jour le forum Devil Dead tomberait dans les mains de personnes woke et intolérantes. §£
Et pourtant...
Superwonderscope
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Re: Le polar français des 80's

Message par Superwonderscope »

Theo Stoer a écrit :Je n'ai pas vu de topic précis sur ce genre (très symptomatique de cette décennie de la honte) sur Devildead. Je ne sais d'ailleurs pas si ça intéresse des gens ici. Nous verrons bien..
Il en existait déjà un, celui que tu as créé juste avant celui-ci :wink:


http://www.devildead.com/forum/viewtopi ... t=benattar


Pour plus d'avis sur certains films, merci de se reporter aux sujets déjà créés (ou d'en créée pour ceux qui n'en ont pas!), il y a des films qui ont déjà quelques échanges...
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Theo Stoer
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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer »

Ah merde désolé, je le retrouvais pas, on peut migrer les posts sur l'ancien ?
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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer »

bluesoul a écrit :3 Hommes a abattre (1980)
(Pas vraiment sur si c'est un polar frenchie ou un polizioteschi tardif?)
Oui bien frenchie, le début de la longue descente de Delon

Diva (1981)
(Il me semble qu'il y avait des elements "policiers", plus trop sur...)
Oui, et une putain de course-poursuite !

Une Robe noire pour un Tueur (1981)
Pas évident à trouver, il vaut le coup ?
Modifié en dernier par Theo Stoer le sam. mai 24, 2014 1:49 am, modifié 1 fois.
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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer »

L'Ete Meurtrier (1983)
(Me rappelle plus s'il s'agit d'un pur revenge-flick ou d'un film (melo-)dramatique?
mmm, plutôt melo, à ne pas confondre avec "un été d'enfer"

Subway (1985)
(Polar ou film "artsy", le debat peut se poser, bibi ne tranchera pas...)
Ouais on peut en mettre plusieurs dans le lot, "Bleu comme l'enfer", "L'amour braque", ...

Hold-Up (1985)
(Une comedie policiere, ca rentre dans le classement?)
Ouais, le polar français qui s'exporte aux Amérique surtout !
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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer »

Les Specialistes (1985)
(Polar? Actioner? Pas trop sur de la classification)
Buddy movie, mais alors bien bien buddy.

Mort un Dimanche de Pluie (1986)
Pas vraiment le même délire celui-là, non ?

Les Long-Manteaux (1986)
(Western sud-americain? Polar? Pas sur non plus)
Il faut que je le vois celui-là
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