"High-Rise" est un projet ambitieux du grand producteur Jeremy Thomas, déjà producteur du "Crash" de Cronenberg d'après Ballard. Le film "High-Rise" met quarante ans à se concrétiser et arrive enfin au milieu des années 2010 avec une distribution d'acteurs majoritairement anglais, assez impressionnante : Tom Hidleston, Sienna Miller, James Purefoy, Jeremy Irons, Luke Evans, Elisabeth Moss...
"High-Rise" raconte l'arrivée d'un jeune médecin dans une monumentale tour d'habitation, bâtie par un architecte qui vit au dernier étage. Cette tour luxueuse où tout est fait pour le bien-être et le confort de chacun, pour une harmonie complète, se met vite à dysfonctionner et l'utopie tourne au cauchemar...
Le réalisateur Ben Wheatley s'inscrit délibérément dans la veine d'une SF anglaise rétro, en citant en référence explicite (cf l'affiche anglaise) "Orange mécanique" : pour sa société déréglée, son futur laid et ses exactions ultraviolentes. Mais Fiend a aussi raison de relever qu'on a envie d'y voir une préquelle aux block wars de Judge Dredd, autre institution de l'anticipation dystopique made in England !
"High-Rise" pose bien son ambiance, faisant glisser une convivialité urbaine vers quelques chose de bizarre et de menaçant, de malsain, où l'amertume des uns et la brutalité des autres forment un cocktail explosif. Le couple de Wilder et sa femme, qui peinent à joindre les deux bouts et constatent la reproduction d'une société de classes cloisonnés dans le gratte-ciel, forment les personnages les plus intéressants du métrage. Le reste de ce casting de groupe étant plus figé dans une image fixe et monotone.
Wheatley rate un moment clé du métrage : celui où le bâtiment bascule d'une situation tendue à une vraie guerre civile. Wheatley passe par un montage lourd et pas convaincant, qui manque d'articulation. Et puis ensuite, le métrage aligne les longues scènes violentes ou décadentes sans que le film n'avance vraiment, sans qu'on comprenne l'intérêt de ce qui nous est montré. A nouveau, seul le personnage joué par Luke Evans parvient vraiment à apporter quelque chose. Le reste de "High-Rise" paraît creux, prévisible et peu passionnant. Dommage !
Vu sur Mycanal/Ciné +.