Déjà, quand on regarde avec recul l'histoire du cinéma, je trouve aberrant de dire qu'une décennie vaut mieux qu'une autre. Certaines sont plus favorables à certains genres que d'autres, ça par contre, c'est certain...
J'ai pris le top 250 d'imdb et gardé les films années 90 pour voir ce que ça m'inspire
1. The Shawshank Redemption (1994) 9,2 : je ne déteste pas Darabont dans l'absolu, mais je n'ai jamais compris l'intérêt de ce métrage, cet espèce de néo-classicisme hollywoodien. C'était la fin des années Stephen King aussi, la fin de quelque chose commencé dans les 70s/80s. 4/10
5. Schindler's List (1993) 8,9 : la même année que "Jurassic Park", Speilberg arrive enfin à son cinéma de la maturité, après bien des essais hésitants (La couleur pourpre, L'empire du soleil) et devient un réalisateur majeur, toujours contesté, certes, mais qu'on prend au sérieux. Un film clé de l'Hollywood des années 90. 8/10
7. Pulp Fiction (1994) 8,9 : si les années 90 n'ont pas été généreuses avec le cinéma d'horreur, elles ont été la décennie du néo-noir, du retour en très grande force du Film Noir, avec de John Dahl, Phil Joanou, et John Woo bien sûr qui nous mettait claque sur claque avec ses polars de Hong Kong (arrivés avec un peu de décalage chez nous). "A toute épreuve", 1992, rappelez-vous le choc... Tarantino a certainement été un élément moteur de cette période, mais je n'ai pas adhéré à "Pulp fiction", que j'ai trouvé artificiel et trop cynique. 5/10
10. Fight Club (1999) 8,8 : David Fincher, la révélation des années 90. Certes... mais que je n'ai jamais beaucoup apprécié, en tous cas dans les années 90. Beaucoup de vide, beaucoup de technique. beaucoup d'ambition et de talent aussi. Mais "Fight club" synthétise beaucoup de ce que je n'aime pas dans les années 90 : de la frime, du cynisme, du vide. 5/10
13. Forrest Gump (1994) 8,7 : Spielberg arrive à maturité, et Zemeckis aussi, hélas en l'espèce, avec ce métrage neuneu sur un neuneu. Zemeckis qui aurait pu se contenter de vivoter comme réalisateur de Blockbuster, se lance des défis insensés (ici l'histoire des USA d'après guerre vu par un semi-autiste). Un regard réac et antipathique sur les années 70 et les progrès socio-culturels, beaucoup de niaiserie. A fuir.1/10
18. The Matrix (1999) 8,7 : rejet à l'époque de ma part, pour ses pauses ridicules, son discours d'ado qui découvre que le monde c'est pas beau, son cynisme (encore), mais avec les années, j'ai fini par apprécier. En fait, "Matrix" annonce complètement le blockbuster des années 2000, l'assimilation du cinéma de Hong Kong, la culture comic books, les images numériques qui commencent à être domptées et à ouvrir des possibilités folles. Et aussi un regard personnel, une technique ludique et méticuleuse, même si ce sera plus net avec le second "Matrix" 7/10
22. Se7en (1995) 8,6 : encore un classique du néo-noir, le film qui catapulte David Fincher, avec une ambiance poisseuse très proche par certains aspects du genre dans les années 40. Moi, je n'aime pas, je trouve la mise en image chichiteuse, semi-publicitaire, le propos simpliste. Très fort rejet. 1/10
23. The Silence of the Lambs (1991) 8,6 : encore du Noir avec ces histoires de serial killer, le premier et dernier film "d'horreur" à obtenir un Oscar. un film bien fait, certes, avec d'excellents acteurs et une photo magnifique. 7/10
25. The Usual Suspects (1995) 8,6 : et on continue dans le néo-noir, avec le film qui a révélé Bryan Singer et mis Kevin Spacey sur le devant de la scène. Bon, pour moi, c'est un petit film passable... 4/10
26. La vita è bella (1997) 8,6 : énorme engouement autour de ce métrage sur fond d'holocauste, un film gentil, mais très en deça de son sujet. 6/10
27. Léon (1994) 8,6 : Besson conquiert l'Amérique lui aussi en jouant la carte du Film Noir. Très ennuyeux, un peu bête aussi. 3/10
30. Saving Private Ryan (1998) 8,5 : un film ambitieux, techniquement impressionnant (le débarquement reste un des moments les plus

de mes souvenirs de cinéma), mais aussi imparfait, avec une seconde moitié plus faible.
31. American History X (1998) 8,5 : encore du film noir d'une certaine façon, imagerie de pub Calvin Klein sur des tatouages de croix gammés, on n'y croit pas, vraiment mauvais. 4/10
40. The Green Mile (1999) 8,5 : Darabont, King et Hanks, encore, dans un film avec un sujet fort et des scènes marquantes. Mais gnangnan à l'arrivée. 6/10
41. Terminator 2: Judgment Day (1991) 8,5 : le blockbuster fondateur des années 90 : des cascades, des explosions, des images numériques balbutiantes... James Cameron déjà mégalo pose les bases du cinéma hollywoodien de la décennie, pour le meilleur et pour le pire !8/10
51. The Lion King (1994) 8,4 : je n'ai jamais adhéré à la théorie qui veut que les Disney des années 90 étaient un âge d'or. Couleurs criardes, graphisme simpliste, histoires bêtes... Disney s'est juste aligné sur la culture multiplexe de son époque. "Le roi lion" tient le pompon avec cette histoire déplaisante et crypto-raciste. Non merci. 3/10
63. American Beauty (1999) 8,4 : un grand mystère pour moi, une critique passe-partout et sans style du rêve américain. Jamais compris l'intérêt. 2/10
66. Mononoke-hime (1997) 8,4 : les années 90, c'est aussi la décennie où, après le choc "Akira", les longs métrage d'animation japonais nous arrivant se font plus ambitieux, plus artistiques, plus accomplis. Comme pour John Woo, on découvre avec un peu de retard, mais "Princesse Mononoké" est certainement un moment clé. 8/10
76. Reservoir Dogs (1992) 8,3 : petit film noir qui fait exploser le phénomène Tarantino. Réussi ! 7/10
78. Braveheart (1995) 8,3 : le triomphe de Mel Gibson avec sa fresque héroïque presque à l'ancienne, mais aussi révélatrice de la face sombre et violente de son créateur. Pas parfait, mais intéressant. C'était aussi le retour des années fresque d'aventures, avec "Gladiator" un peu après... 6/10
94. Toy Story (1995) 8,3 : un film qui ne m'avait pas bouleversé, super laid (irregardable aujourd'hui, je pense), assez niais et simplet. Pour ma part, j'avais été plus séduit par "1001 pattes"... 5/10
98. L.A. Confidential (1997) 8,3 : encore une grand néo-noir, décidément le genre de la décennie... 8/10
113. Unforgiven (1992) 8,2 : Eastwood commençait déjà à être pris au sérieux à la fin des années 80, mais "Impardonnable" a marqué sa consécration en grand réalisateur classique, l'héritier des Ford, Hawks et autres Walsh. Un film fort, aride. 8/10
116. Good Will Hunting (1997) 8,2 : un film sympa, mais qui ne mérite sans doute pas tous les éloges qu'on lui fait. Comme son réalisateur. Symptomatique de la vulgarisation du concept de "cinéma indépendant". 6/10
123. Heat (1995) 8,2 : la décennie des années 80 avait été dur pour Michael Mann, mais le phénix renaît notamment avec ce film (encore du néo noir/néo polar !) et deviendra un réalisateur majeur de la décennie. 7/10
140. Lock, Stock and Two Smoking Barrels (1998) 8,2 : encore du néo-noir, mais anglais cette fois. Bête et cynique, vraiment pas mon Guy Ritchie préféré. 4/10
144. Casino (1995) 8,2 : un peu perdu dans les années 80, Scorsese renaît aussi dans les années 90 avec la genre Noir/gangster qui lui vaut au moins deux triomphes. Bon, je n'avais pas du tout aimé à l'époque, à revoir... 3/10
152. The Big Lebowski (1998) 8,1 : comme Tarantino, les frères Coen émergent grâce au genre Néo-noir, mais ils se diversifient aussi avec l'inclassable et désarmant "Big Lewoski"... 7/10
157. Fargo (1996) 8,1 : là encore un Néo-noir qui tranche, même si je lui avais préféré "Miller's Crossing"... 6/10
158. Trainspotting (1996) 8,1 : pas du tout aimé, j'ai appris à apprécier Boyle avec les années, mais celui-là, je ne peux pas, gros problème d'identification avec ses personnages complètement vides. 4/10
163. The Sixth Sense (1999) 8,1 : complètement surestimé à sa sortie, mais un retour salvateur à un fantastique suggestif, avec des acteurs, un scénario, un regard sur le genre dénué de tout cynisme. 6/10
186. In the Name of the Father (1993) 8,1 : un grand film d'un grand réalisateur de cette décennie, vraiment un grand classique du cinéma au sens large du terme. 8/10
202. Jurassic Park (1993) 8,1 : avec "Terminator 2", le B A BA du blockbuster des années 90 : des effets spéciaux mixtes, du gros son, un film sympa, mais un peu froid et niais aussi. Les années 90, c'était aussi les années laserdisc, les années home cinéma. Certes, ce n'était pas la conquête de tous les foyers comme le dvd, mais on s'intéresse sérieusement aux qualités de diffusion des films chez soi. Les pas du T Rex étaient le test de base en matière d'infragraves ! 6/10
206. Before Sunrise (1995) 8,0 : là aussi, l'émergence d'un certain cinéma indépendant Sundance pas trop méchant pour gentils étudiants. Mais quelle réussite dans son genre ! 8/10
210. The Truman Show (1998) 8,0 : un des films les plus faibles de Peter Weir dans mes souvenirs, réalisateur que j'aime pourtant beaucoup. Peut-être à revoir... 4/10
216. Twelve Monkeys (1995) 8,0 : un des gros succès publics de Terry Gilliam avec "Bandits Bandits", alors que c'est loin d'être son film le plus léger. Ni son meilleur avec son Brad Pitt pénible. 6/10
220. Groundhog Day (1993) 8,0 : une comédie amusante et sympathique, mais qui ne m'a pas spécialement retourné. 6/10
223. La haine (1995) 8,0 : ambitieux sur la forme, rentre-dedans, mais aussi simpliste comme souvent avec Kassovitz. 6/10
243. Beauty and the Beast (1991) 8,0 : peut-être le meilleur Disney de cette période pseudo-renaissance. Mais bon, pas de quoi se relever quatre fois la nuit non plus... 6/10
Et en allant grapiller dans les top 50 fantasy/horror/SF :
The Nightmare Before Christmas (1993) : Tim Burton navigue dans les années 90 entre blockbuster et cinéma plus personnel, une réussite originale. 8/10
Aladdin (1992) : franchement bof, amusant, mais peu spectaculaire, si peu ambitieux. 5/10
Edward Scissorhands (1990) : film gnangnan pour gothiques pleurnichards, je n'ai jamais adhéré. A revoir quand même... 5/10
Toy Story 2 (1999) : première projection numérique, que je me rappelle avoir vu au Gaumont Aquaboulevard, une grosse nouveauté à l'époque ! Sinon, comme le premier, bof, avec en particulier un personnage de méchant vraiment nul. 5/10
Jûbê ninpûchô (1993) : "Ninja Scroll", du cinéma baroque ultraviolent, de la bd pour adulte formellement sidérante, un chef d'oeuvre de la décennie...9/10
Perfect blue (1997) : De Palma à la sauce animation japonaise, bof, j'avais été déçu à l'époque, pas vraiment à sa place sur grand écran dans mes souvenirs... 4/10
Army of Darkness (1992) : un peu décevant à sa sortie, mais quand même bien sympa, vu à l'UGC Montparnasse. Mais la fin d'une époque quand même... 6/10
Funny Games (1997) : leçon de moral de réalisateur sado pour public maso. Très critiquable sur le fond, même si la forme recycle habilement Bergman. 4/10
Interview with the Vampire: The Vampire Chronicles (1994) : superbe fresque fantastique par un réalisateur européen qui réussit sa greffe à Hollywood sans y perdre de plumes. Quelle photo ! 8/10
Braindead (1992) : la conclusion parfaite du cinéma gore/horreur des années 80. Indépassable, indépassé... 10/10
Jacob's Ladder (1990) : film fantastique intéressant sur une plongée dans la folie, avec une petite ambiance parano à la Polanski. OK, mais ne m'a pas renversé... 6/10
Kôkaku Kidôtai (1995) Ghost in the Shell, un peu décevant à sa sortie, un réalisateur qu'on nous a ensuite survendu dans des proportions stratosphérique, mais un film de SF intègre et intéressant. 7/10
The Iron Giant (1999) une belle réussite, un beau film d'animation classique et rétro. 7/10