Serie terminee il y a 2 semaines et...'ben, j'ai non seulement ete jusqu'au bout, mais c'est un petit coup de coeur de la saison. Comme quoi, on ne se connait pas toujours.
Base non pas sur "un" roman, mais une "serie" de romans (mon erreur), et tout en ignorant bien sur jusqu'a quel point l'oeuvre original est respectee, la serie est restee d'une communiquante sympathie jusqu'au bout, grace notamment a un casting au petits oignons.
Si l'heroine a beau etre le lien entre tout ce beau monde et la plupart des tenants et aboutissants de la serie, la serie fait quand meme la part belle au reste du cast, tels: l'interet sentimental de notre heroine, etudiant universitaire, auteur d'UN roman a succes et qui essaye de trouver un deuxieme souffle mais devient "model" pour payer ses factures; le pere de ce dernier avec lequel il entretient une relation plutot "raffraichie"; une amie d'etude de l'heroine, qui semble avoir un peu le beguin pour notre "model-temporaire"; un assistant-editeur avec qui l'heroine s'entend comme chien et chat (dans le genre Brett Sinclair et Danny Wilde, s'entend

); un chef de section peu orthodoxe; une collegue "coincee" surnommee "ceinture de chastete"

(ca ne s'invente pas--la preuve!), etc, etc, etc.
En fait, beaucoup d'episodes (mais pas tous) se focalisent sur l'un ou l'autre des personnages, parfois plutot secondaires, leur donnant une epaisseur inattendue (dans le monde des series) et inversant au final les attentes du spectateur lambda (parmi lesquels, je m'inclus).
Ainsi, les liaisons romantiques ne sont pas toutes celles que l'on attend ou ne suivent pas toujours les chemins "habituels". Les personnages secondaires sont aussi plutot affines, jusqu'a notre petite troupe, heroine incluse, qui se retrouvera etre au final tres "cap", meme si celle-ci n'est a la base pas interesse par son job. Bref, tout ce beau monde n'est absolument pas psychorigide et tend a evoluer au fur et a mesure que la serie avance. Bien apprecie et bien vu.
L'on decouvrira ainsi les jardins secret (voire les blessures secretes) de notre jeune auteur en herbe, de son pere, du chef de service, de la collegue guindee, rendant tout ce beau monde on ne peut plus sympathique.
Je me permettrai surtout de faire un encart sur l'un des collegue de notre heroine, car ce dernier presente une particularite assez rare dans les doramas; il est gay...!
Pour en parler plus en amont, il faut peut-etre faire un petit topo sur l'homosexualite et la culture LGTB dans le pays du soleil levant.
Comme tout cela n'est pas mon monde

, je me base sur la pop-culture et les news sur le sujet.
Pour autant que je sache (bemol, car n'etant pas specialiste), l'homosexualite a par ici toujours plus ou moins ete toleree a travers l'histoire.
De nos jours, les nippons ont une tolerance TRES elevee envers la sexualite et toutes ses formes.
Attention, premier ecueil, que la sexualite devie un peu dans tous les sens (voire meme beaucoup parfois

!), ne veut pas dire que (1) le phenomene soit generalise (quand meme, faut pas dec.nner, hein!) et (2) que tous soit au fait de la chose et (3) d'accord avec.
De nos jours, les deux regles non-ecrites sont sans doute du genre: "
du moment que ca n'incommode personne" et "
ce que les gens font entre leurs 4 murs, ne me/nous regarde pas".
Evidemment, le corollaire etant que (1) des que ca sort des "4 murs", ca (2) incommode HACHEMENT le pekin nippon!
En fait, beaucoup de japonais ne sont sans doute pas au courant de ce qu'on peut trouver dans la pop-culture (manga/BD, anime/animation, AV/Adult Video ou Porno-Eiga/films pornos--pensez a la Nikkatsu et ses "Roman-Pornos"). Les extremes se trouvent, meme TRES facilement, c'est juste qu'au Japon, les mondes se "cotoient", mais ne se "frequentent" pas.
Donc, historiquement, ca"existait" (bien sur!) et c'etait "tolere" par riccochet (cad: pas interdit explicitement). Apres la defaite de 1945, la constitution (imposee par les americains) acheve de rendre l'acceptation tacite en invalidant la discrimination pour raisons religieuses, raciales ou sexuelles.
Pour le reste, au final, c'est surtout un bout de papier. Pourquoi? 'Ben a cause des 2 regles non-ecrites pre-citees.
Des "ghettos", enfin des "quartiers" ou s'installera une communaute gay se creent.
Wikipedia cite Shinjuku 2-Choume a Tokyo, que bibi ne connait pas. Par contre Ueno (je connais, mais ne savait pas

), Asakusa, Nakano, Ikebukuro et Shinbashi me paraissent egalement nettement moins evidents, car ces quartiers sont estampilles differemment (cad: pas particuliere "gays"??).
Quoiqu'il en soit, des "enclaves" existent. Et d'apres Wiki, les chiffres (en matiere de gay-bars, parlent pour eux).
https://en.wikipedia.org/wiki/LGBT_culture_in_Tokyo
Recemment, certains quartiers ont commence a reconnaitre une forme d'"union gay". Pas un contrat de mariage, pas un PACS, mais bon, on se rapproche un (tout-petit) peu...
A la tele, le "nouveau" sera surpris de voir de nombreuses personalites gays, lesbiennes (ca, c'est moins evident visuellement), transsexuelles ou travesties.
Bon, tout ca, c'est bien, le pays est decomplexe sur le sujet? Euh...non. Loin de la...
Le Japon reste un pays fascinant qui a chaque fois qu'on pense l'avoir "compris", vous "echappe" car fesant exactement l'oppose de ce que vous attendiez de lui.
Ainsi, si les violences envers la communaute LGTB ne font pas la une (implicitement, je doute que le phenomene existe reellement en l'etat), le phenomene de l'"ijime" (du mobbing TRES pratique parmi les eleves / etudiants entre-eux) inclus sans doute des eleves qui "cherchent" encore leur sexualite et deviennent les tetes de turcs de leurs camarades de classe. L'ijime peut deraper sur les violences, generalement repetees et dans les pires de cas, le suicide...
La societe reste TRES conservatrices et l'on pourrait rajouter aux 2 regles non-ecrites, une 3eme a l'attention des personnes agees (nous allons lentemement mais surement vers une population dont presque UN TIERS aura 60+ ans!!!

), regle selon laquelle "
ca ne concerne pas MA famille!" (et ta soeur

!).
D'ou, entre les 2 regles initiales et la 3eme, les "coming-outs" sont rares et il loin d'etre rare de voir des couples se marier, avoir des enfants, puis divorcer car l'un des epoux...etait gay/lesbienne!
Cote gouvernemental, le parti de "centre-droit" (definition officielle) est TRES conservateur et actuellement completement "a droite de la droite", donc une acceptation legale definitive et explicite reste un voeu pieux.
Ca, c'est pour la societe. Qu'en est-il du public. Ou se situe-il?
Bonne question.
Personnellement, je dirais que (tres) lentement, mais surement, les choses "se trainent" vers une acceptation, teintee de "defaitisme" (le "shou-ga-nai" ["one can not help it"] comme disent generalement les ) japonais.
Cote pop-culture. On peut se faire une idee via Wiki.
https://en.wikipedia.org/wiki/LGBT_culture_in_Japan
Cote dorama, sans etre un specialiste, et sur mes 12 annees passees ici, je ne connais que 3 cas de personnages/series explicitement "gays" (ou ne me rappelle que de 3 cas

).
- la serie Last Friends TV (2008) qui presentait une lesbienne dans un groupe d'ami (tous?) "straights" (il me semble), lesbienne qui pratiquait le cross-bike, et se fesait mechamment asticoter par ses co-equipiers ("straights"). C'etait tres realiste et assez marquant a mon sens. Pas "gay-friendly" en soi, mais "gay-understanding" quelque part.
- la serie Gizou no Fuufu [ The Fake Couple ] TV (2015) qui presentait: un gay, une mere-celibataire victime de violences conjugales devenue lesbienne et le personnage d'une femme TRES peu portee sur la chose qui semblait se decouvrir un cote "lesbien". Ca commencait TRES bien (tres gay-friendly, quoi

), puis ca commencait a hesiter

, deraillait

, ne sachant plus quel bord choisir

pour finir par laisser un cote TRES "homophobe"

(dans le sens "phobique"/la peur et pas la haine). Une amere deception.
- Kouetsu Girl. Nous y revenons ENFIN, desole pour tous les detours.
Kouetsu Girl est une serie d'ensemble, et dans le groupe, l'on trouve donc ce collegue gay.
C'est amene de facon TRES discrete. (A vrai dire, je n'avais literalemet RIEN vu au debut, a moins que la decision de rendre le personage "gay" est venue soudainement ou graduellement en cours de production?)
Sa representation est TRES naturelle, ses collegues, son superieur, tous semblent au courant. Il est egalement montre de facon "positive", aucune reelle "exentricite" ou comportement too much (un des probleme d'emblee dans "The Fake Couple"

).
Ca nous change de Zsa Zsa Napoli, mais surtout de BEAUCOUP de ces invites de plateau-teles qui eux, rappellent SOUVENT Zsa Zsa Napoli (nonobstant le fait que tous ne sont PAS forcement LGTB, mais jouent la carte de le "paraitre" pour creer leur personnage et...susciter quelques rires faciles, dont...malheureusement et a la vue des emissions TV locales, les japonais ne sont pas avares.
Le personnage liera egalement une relation sentimentale avec un employe d'un autre departement (les relations int
ra-departementales sont generalement tabous sous toutes leurs formes dans l'archipel

, pas sur des relations in
ter-departementales par contre), et ce, sans que cela ne derange qui que ce soit. Et d'ailleurs, pourquoi en fait, hein? Je vous l'demande?!
Les deux tourtereaux sont professionels, capables, excellents collegues et amis sur lesquels on/les autres protagonistes peuvent compter.
Ca peut ainsi paraitre bizarre que je releve autant ce "detail", mais plus qu'avec notamment Last Friends, j'ai eu l'impression que quelque chose "changeait" a l'ecran dans un medium populaire (les doramas). C'etait marquant. C'etait interessant. Et a mon sens, souhaitable et bien vu, donc bien apprecie.
Voila, un aparte sur le Japon, un Japon moins "guinde" et plus "gai"("gay"?) on va dire.
Desole pour le HS.
Pour la serie, TRES TRES chouette, j'en reprendrais bien pour un dollar!
Jimi ni sugoi, Kouetsu Girl Kouno Etsuko: 4.25 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.