Production americano-sino-hong-kongeaise, MoTC est surtout connu pour etre a ce jour le premier (et unique) film realise par Keanu Reeves, qui aime a se definir lui-meme comme un "dingue de film d'arts martiaux" et qui met en vedette, Tiger Hu Chen, cascadeur dans notamment la saga Matrix (2003).
Chen ayant donc roule sa bosse comme cascadeur dans des films americain ( Charlie's Angels (2000) ) ou des co-productions (Crouching Tiger, Hidden Dragon (2000) ) semble s'orienter depuis vers des roles d'acteurs dans des productions asiatiques (Kung-Fu Man (2012), Kung Fu Cyborg (2016 ).
L'argument de base du film est ultra-connu et tellement rabache que l'on ne peut guere parler de "spoilers".

Le film verra ainsi notre jeune combattant devoir penetrer dans le monde des combats illegaux pour sauver les siens, tout en risquant d'y laisser plus que sa vie...son ame.
Si la variante ultimate fighthing contemporaine remplace les querelles de villages ou d'ecoles d'arts martiaux et que les decors, aussi riches qu'ils paraissent, donnent malheureusement un cachet un tantinet "riche du pauvre" ou un chouillat DTV

Les persos, quant a eux, respectent le cahier des charges et restent simples, meme si l'implication d'une descente aux enfers du protagoniste et trouve le ton juste dans le scenario et l'intepretation pour mettre en scene sa lente corruption par le monde de violences ou il est tombe.
Pour chipoter, l'on regrettera peut-etre le Wire-Fu du combat final, mais bon, ca passait dans Matrix, alors.
C'est sans doute la que reside l'un des bonnes idees du recit; evacuer le sempiternel recit d'initiation et de le remplacer par un recit de chute et de redomption.
Le traitement assez particulier (imagerie froide, personnages "glaciaux") donne un cote surnaturel assez prononce et plutot bienvenu. Ainsi, si l'on sait depuis Big Trouble in Little China que les chinois ont une multitude d'enfers, MoTC y ajoute un enfer du Kung-Fu et ca marche plutot bien.
Co-production avec l'Asie ou cette derniere avait visiblement la main, la langue anglaise est limite a sa portion congrue, donnant un cachet "local" au produit et Reeves, monolithique a souhait, se met lui-meme au service du role ingrat du "salaud de gwailo"

Une plutot bonne surprise qui si le film etait sorti 40 ans plus tot aurait pu etre vu dans une salle de quartier. A defaut, dans son salon sur son sofa, ca sera parfait.
Man of Tai Chi: 3.75 / 5 (zero surprises, mais tres sympathoche au final!)