Stangers - Bakemono wa Jiken wo abaku TV (2016) - K.Motohiro

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bluesoul
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Stangers - Bakemono wa Jiken wo abaku TV (2016) - K.Motohiro

Message par bluesoul »

[ Strangers - The Monster investigates the Crime ]

Alors qu'une serie de crimes similaires ou les corps des victimes sont retrouvees exsangues vient de commencer, arrivent en ville Akira Misugi et sa "maitresse". Akira est venu pour accomplir sa promesse faite a une enfant devenue maintenant adulte et faire d'elle un membre du "clan". Il finira par attirer l'attention d'un inspecteur enquetant sur la serie de crime, car effectivement, il arrive a son espece de se nourrir de sang humain...

Voila quelque chose d'assez rare est on en droit de ce dire face a ce S:BwJoa, et ce, a bien des egards.

D'abord, un telefilm fantastique, deja que le fantastique en "live" (par rapport aux anime) n'est guere pratique, ni en serie TV, et encore moins en long-metrage pour le petit ecran.

Si series TV il y a, celles-ci sont de nos jours generalement releguees dans la tranche horaire apres-minuit pour les recits de trouilles ou assimiles (Vampire Heaven TV (2013), Akuryou Byoutou TV (2013) [ Demon Hospital] , Higanjima TV (2013), Shindorama Shuugoujuutaku no Kyoufu TV (2014) [New Drama Appartment Complex Fear], Gekijourei no Shoutai TV (2015) [ Invitation from the Stage Ghost ] ou dans la tranche apres 22 heures pour le fantastique plus "soft" (Sumika Sumire TV(2016) , apres quelques tentatives plus qu'interessantes mais qui avaient un peu de mal a trancher entre un public juvenile, qui de part le concept semblait etre la cible, et une atmosphere plutot inquietantes, vore franchement "adulte" pour certains (Akumu-chan TV (2012) [ Little Miss Nightmare], Yokainingen Bemu TV (2011) [Humanoid Monster Bem ]dans la tranche 21 heures le samedi.

Cote telefilms, l'on retrouve surtout l'increvables serie de type "omnibus": Yo ni mo kimyouna Monogatari [ The most bizarre Stories in the World ] TV (1990 - 2xxx, un ensemble de 3-5 recits courts diffuses en un bloc de facon saisonnieres (il y a 4 saisons dans la PAN ou Paysage Audiovisuel Nippon), et ce, en quasi-continu depuis les annees 90s!

Les raisons sont sans doutes multiples, telles un fantastique tres/trop bien installe dans les crenaux animation, des gouts du public complements eclates et difficiles a cerner (ca compte pour toutes les series TV / telefilms qui ont font des resultats audimats a donner a des arrets cardiaques a TF1 tellement ils ont bas! (exemple: 10% est considerer comme "bon", voire "tres bon" selon le contenu :shock: , alors quand on pense que chez TF1 les etages superieurs "sautent" quand on fait moins que 30% :lol: ) et surtout, la generale necessite d'avoir un budget en consequence, car qui dit "fantastique" dit "fantastique a mettre en image", alors que dans un Japon post-bulle immobiliere (des annees 80s), les sponsors mettent sans doute beaucoup moins la main a la poche. CQFD

Tout ca, pour dire qu'un telefilm (pas de l'animation), qui ne fait pas partie de la serie YnmkH, en prime-time (et non en milieu de nuit) reste rare et ne peut qu'attirer l'oeil.

D'emblee, il faut dire que comme beaucoup de produit TV (anime, bien sur, mais aussi series et telefilm), a la base du projet, il y a un manga (une bande-dessinee japonaise): Poe no Ichizoku [ The Clan of Poe ] de Moto Hagio, manga en 5 volumes, datant de 1972(!) et shoujo Manga (manga pour filles) de surcroit :shock: !

Moto-sensei n'est pas une etrangere au fantastique, car auteur de 11-nin iru! [ They are Eleven! ] (a.k.a. They were Eleven), manga de SF a deja ete adapte plusieurs fois en anime, en serie TV "live" et meme en piece de theatre(!), ou encore Jikuu no Tabibito [ Traveller of Time ] (a.k.a. Time Etranger), tandis que le present Poe no Ichizoku le fut en serie radiophonique.

Autant pour les intentions et le background du projet, qu'en est-il de la mise en application?

En tete d'affiche, enfin de programme tele, on trouve Shingo Katori, membre du boys-band SMAP, groupe "veteran" lance...en 1988 et dans la course depuis tellement longtemps que l'on ne peut guere plus parler de "boys"...(Notez que depuis Janvier 2017, il faudra dire "feu" le groupe SMAP. :D )

Comme toutes les "idoles" au Japon, les membres du groupe sont mis a toutes les sauces d'un point de vue marketing multi-media; films (cinema), telefilms, series TV, concerts, emissions de variete, pubs, CDs, DVDs, BRs, etc, etc, etc.

Comme beaucoup d'idoles, et malgre le forcing promotionnel, les talents des differents membres tendent a etre a geometries...variables diront-nous :D . (L'archipel est coutumier de chanteurs/chanteuses/groupes "jolis a voir" mais CALAMITEUX derriere un micro ou devant une camera. M'enfin, ca vend et en ces temps de disette, que voulez-vous ma bonne dame...

Les membres du groupes ont des styles differents et sont marketes differemment, ce qui frequemment cree des "habitudes". Cependant Katori reste assez indefinissable, pouvant jouer les personnages exhuberents limites comme dans la version "live" du manga Kochira Katsushika-ku Kameari Kouen-mae Hasshussho TV (2009) [Here Katsushika-ward Kameari Park Police Booth ] , limite inquietant dans MONSTERS TV (2012) ou "classique" dans Zatoichi (2010).

Ici, il sera le plutot froid est apparemment detache personnage-principal, distant, mais sous l'apparence duquel il reste un fond d'humanite qu'il ne parvient pas a abandonner, contrairement a ses "congeneres" (plus ages).

Au fur et a mesure, plutot que d'etre un facteur de risque (Akira Misugi l'est pour son espece), tant il risque d'attirer une attention malvenue sur leur existence, il semble influencer ces memes congeneres qui finissent par se montrer un cran plus flexible et soit l'aider (le cas de Maria, sa "maitresse") ou de le laisser faire en-deans certaines limites (le cas de Maejima, celui qui semble etre leur mentor a tous les deux).

Si au premier abord, le jeu de Katori semble "robotique", le scenario, la realisation et l'acteur parviennent chacun avec leurs outil de predilection (ecrit, image et jeu d'acteur) a faire passer quelque chose d'un cran plus complexe et allant dans le sens d'une envie d'abandon de soi-meme et du passe, mais aussi d'une hesitation a perdre quelque chose d'indefinissable et d'important.

La mythologie, resolument "vampirique" presentee ici est assez interessante--et differente des "canons" usuels.

Dans Strangers, les "vampires" qui ne sont jamais nommes ainsi et meme la police ne fait que traquer un tueur en serie qui vide le corps de ses victimes de leur sang car ne laissant aucune trace ADN sur ses victimes, sont appelle dans le manga "Vampanera" ou "Vampanella". supportent (jusqu'a un certain degre) la lumiere du jour, se nourrissent (parfois) de sang--ils semblent beaucoup se nourrir de l'energie vitale de roses, a un tel point que l'on serait tente de parler de vampires "vegetariens"(!), mais peuvent se controler et eviter de tuer, mais aussi de contaminer leur victime, voire meme de ne leur laisser aucune traces de morsures ("rien de plus qu'un sucon").

Ils possedent des pouvoirs assez differents tel la Psychometrie (un pouvoir de type ESP permettant de "ressentir" our "lire" les emotions ou evenements lies a un object/artefact), ainsi que de manipuler (i.e. effacer) la memoire ou un partie de celle-ci, celle d'autruit, mais sans doute aussi la leur.

D'autres pouvoirs sont plus en liens avec les elements "classiques", tels manipuler les reflets (i.e. creer des reflets dans les miroirs) ou de donner une forme de "vie eternelle" a autruit en en des membres de leur "clan".

En ce qui concerne la vie ou non-vie des vampires, dans Strangers, la definition est egalement differente: les etres humains "meurent", les membres du "clan" ne sont pas immortels, ils arretent le temps ou le temps s'est arrete pour eux. Il n'ont plus de passe et n'ont plus d'avenir, il ne vivent que dans le seul present. Les etres humains vivent dans le "flot" du temps, tandis qu'eux en sont exclus, rendant une existence commune impossible, d'ou ils evitent de se meler a eux.

Ainsi, plus que le cote mort qui revient, l'on se trouve plus en face d'une autre forme de vie, detachee des experiences passees et sans anticipation ou desirs a realiser, vivante, mais inerte, seule et solitaire, sauf pour Akira, qui jeune "centenaire" semble avoir du mal a se separer de liens indefinissables qui lui restent en memoires.

Si le clan n'est effectivement pas immortel, l'on pourrait en comparer les membres a une roche dans une riviere, les humains seraient les poissons dans le flot, tandis que la roche, s'userait lentement mais surement, mais beaucoup plus lentement que la vie dans la riviere et resterait interte jusqu'au bout.

Alors que les autres membres du clan restent essentiellement entre eux, Akira joue les enseignants-remplacants et se mele (sans profondeur cependant) aux etres humains, representant de ce fait un facteur de risque pour son espece.

La realisation, aussi telefilm soit-elle, est plutot bonne et parvient agreablement a detourner les habituels problemes (i.e. le budget riquiqui) et grace a quelques SFX parcimonieux (yeux colore et reflets en CGs), decors basiques (beaucoup de noir, quelques roses) et un eclairage en teinte sombre a donner le change.

Il s'agit peut-etre de quelque chose de personnel pour cet humble forumeur, mais a ecouter le concept selon lequel les membres du clan se voient (cad leur inertie dans la vie), en tant que spectateur j'en suis venu a voir differemment les attributs uses jusqu'a la corde des productions a vampires.

Dans Stangers, les personnages sont habilles de couleurs sombres, voire franchement en noir, une couleur neutre et qui absorbe la chaleur. Eux-meme sont "neutres" par rapport a tout ce qui les entoure et sont "froids". Ils semblent beaucoup aimer les bougies en guise de decoration interieure, mais en plus de servir d'eclairage, les bougies montrent egalement le temps s'ecouler au fur et a mesure, et de voir le mentor d'Akira et sa maitresse colectionner les montres et pendules tend a accrediter une fascination pour le temps, alors qu'eux-memes en sont exclus ou presque.

L'intrigue en elle-meme est basique et un Macguffin au final, tellement Akira et sa maitresse pourrait disparaitre dans le temps pour p.ex. revenir dans la meme ville dans plusieurs decennies et effacer ainsi leurs traces. Sans compter que leur "enquete" ne commence que TRES tard dans le recit et est vite bouclee. Le reste du recit tend a mettre en place les bases de leur univers, de la relation d'Akira avec ses congeneres et sa fascination(?) envers les humains, ne laissant guere que l'inspecteur pour lier Akira a la serie de crimes.

Au final, l'on a un peu l'impression qu'il ne s'agit que d'un banc d'essai pour voir si le public marche et qu'une serie de telefilms ou serie TV pourrait en etre tire. Ceci ne serait pas pour me deplaire au passage... 8))

La BO est repetitive mais colle assez a cet univers de lenteur, fige dans lequel evoluent la plus grande partie du casting. Etonnament, on a l'impression d'avoir entendu plusieurs morceaux ailleurs (les japonais recyclent beaucoup de BO dans les emissions de variete, mais pas dans les fictions et on ne rigole pas avec la protection des droits d'auteurs en matiere de musique dans l'archipel). Selon les scenes, ca marche ou lasse un peu.

Un autre bemol est qu'apres une plutot longue (pour la tele nipponne) plage sans pub, chaque pub semble se rattrapper et propose une sorte de mini-resume au fur et a mesure que l'intrigue n'avance, donnant quand meme un sacre cote remplissage a la tactique.

En resume, l'on a dans l'ordre: une bonne surprise (merci TV Asahi!) pour ce metrage inattendu, une histoire plutot banale (un crime sur lequel finit par enqueter...un "vampire" ou assimile), le pitch dont la meche est vendu par le titre en VO, rattachant ainsi le metrage a la deferlante de detectives/enqueteurs amateurs qui polluent les petits ecrans nippons).

Mais on beneficie aussi d'une atmosphere assez etrange, ralentie, sombre, solitaire et quelque part triste qui sied bien a cette mythologie qui merite resolument d'etre approfondie--peut-etre dans un autre telefilm ou une serie TV. Ce qui ne serait pas pour deplaire a cet humble forumeur. Dans le meme genre, on pense a l'OVA (original video animation ou DTV d'animation) Darkside Blues OVA (1994).

Bref, une rarite TRES appreciee. A quand la suite?

Stranger - Bakemono ga Jiken wo abaku: 4.00 / 5 (you got my attention)

http://www.tv-asahi.co.jp/stranger/#menu00
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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