
Une vraie curiosité. Kleiser sortait de deux mega succès : Grease et Le Lagon Bleu. Après un voyage en grèce, il fut surpris de voir autant de jeunes des 4 coins du monde venant s'agréger, totalement libérés, entre eux le temps de vacances. Une nouveauté, dans ces temps pré-Sida, bien au-delà des valeurs de libération du mouvement Hippie, entre autres.
Le film récolta des interdictions aux mineurs à peu près partout à travers le monde (sauf en Scandinavie), du fait de l'intense nudité des protagonistes le long du film. Et, fait plus étonnant, l'absence quasi-totale de leçon de morale puritaine américaine.
Sous ses couverts de comédie romantique estivale, Kleiser dynamite le propos en proposant un récit de désinhibition d'un couple et de l'ouverture aux autres "plaisirs" de la sexualité. il s'agit ni plus, ni moins, de l'exaltation d'autres modèles de plaisir, en dehors de la tradition du couple. Le temps d'un été... ou plus? Mais surtout, un autre modèle qui laisse espérer une certaine viabilité. Totalement à l'opposé de ce que le cinéma US (et à fortiori Reaganien) proposait à l'époque - d'un conservatisme assez aigu.
Le ton est donné Dès le générique de début: Michael sembello entonnant "Summer Lovers" sur des images filmées en hélicoptère de Santorin. on va vous nous vendre du rêve, du rythme, de la liberté. Tout est factce,n presque : ils sont jeunes, beaux, libres ; rien ne dépasse (rien ne dépend non plus).pas de problème d'argent (ou si peu), des corps parfaits. Une romance parfaite. C'est d'ailleurs quelque part la limite du film. tout est tellement excessif dans le manque d'aspérité du propos. C=du cinéma, somme toute. Quoique... car pour avoir eu la chance, une fois dans ma jeunesse, de connaître cette ambiance, force est de reconnaitre que Kleiser à pleinement visé juste. Ambiance totalement libérée, mélange de nationalités, absences de barrières sociales, sexualité débridée... aucun inhibition, au grand dam des locaux - partagés entre manne touristique et choc des cultures. Le film retranscrit parfaitement cela;
Il s’éloigne également de la comédie romantique standardisée. Vous qui entrez pour une romance avec Katherine Heigl, par ici la sortie. Un peu plus d'ambition dans le propos, malgré une naïveté parfois désarmante. Un érotisme ultra-présent (à un moment du film en nageant, Hannah indique avoir eu un rêve d'être une sirène... qu'elle endossa deux ans plus tard dans Splash!) mais jamais exploitatif. "normalisé", presque. Ceci n'emp^che pas le stéréotype du gay folle perdue travesti - concession assez curieuse de Kleiser (lui même étant gay) au "genre" de film de plage. On est très de la saga des Beach Party innocentes!
Côté acteurs, Peter Gallagher étonne de par le naturel déployé, tout comme Daryl Hannah, cassant le moule de l'oie blanche qui se libère. Et Valérie Quenessen, étoile météoritique, pleine de fraicheur.
Bref,malgré les réserves à un film très léger, on n'échappe pas à une certaine gravité. C'est très joliment filmé, monté de manière ingénieuse. Kleiser n'est pas un manche, même si l'exercice connait rapidement ses limites. C'est pas du Bergman, mais pas du Pécas non plus. De l'entertainment adulte, pas con, pas dupe de ce qu'il fait.
En fait, j'ai été étonné par la beauté générale du produit, de la qualité technique malgré un propos et des dialogues parfois standards et cul-cul. Il évite le piège de la leçon de morale, pour une belle ôde à la liberté; Pas un grand film, très loin, mais un moment de cinéma curieux, à total contre-courant de ce qui se faisait à l'époque.
Vu sur le Blu Ray US de chez Twilight Time.
Copie 1.85:1 absolument impeccable. Une copie lumineuse, aux superbes détails, aux couleurs de peau naturelles... gorgé de soleil, de précision, mettant admirablement en valeur le travail des deux DP. Un vrai plaisir visuel.
Pour le son, un DTS HD MA 2.0 stéréo reprenant le mixage Dolby Stereo d'origine. Ni-ckel! Et qui pulse sous les coups de boutoir d'une impeccable bande-son 80's (et don la BO comporta deux n°1 aux charts juste après la sortie, à savoir le I'm So Excited des Pointer Sisters et Chicago, hard to say i'm sorry).
Un making of d'époque, un documentaire de près d'une heure sur Basil Poledouris (qui retravailla avec Kleiser sur It's My party, par exemple), le film annonce tous publis et le Red Band, ainsi qu'un commentaire audio de Kleiser, très informatif, revenant entre autres sur la distribution compliquée du film. Puisque le distributeur initial Filmways fut racheté entre-temps par Orion qui n'était pas très chaud pour le sortir...
En tous ca,s un Blu ray très "chaudement" recommandé.