Les adieux à la Reine - 2011 - Benoît Jacquot

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Manolito
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Les adieux à la Reine - 2011 - Benoît Jacquot

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A travers les yeux de Sidonie, liseuse pour la reine Marie-Antoinette à Versailles, nous voyons se dérouler les évènements révolutionnaires de juillet 1789...

La longue carrière de Benoît Jacquot reste un grand mystère à mes yeux. Ses films n'ont aucun succès auprès du public, n'ont pratiquement aucun écho à l'étranger, il n'a jamais gagné une récompense majeure dans un grand festival français ou étranger... Et pourtant, il tourne toujours et bénéficie d'une adoration de la critique "éclairée" constante et incompréhensible depuis les début des années 90 !

Je ne pense pas qu'on puisse m'attaquer pour poujadisme anti-critique ou anti cinéma d'auteur... Mais là, ça me dépasse !

"Les adieux à la Reine" a pourtant été un succès pour lui (près de 600 000 entrées). Basé sur un roman primé (Femina), tourné entre autres au château de Versailles, arrivant 5 ans après le "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola, ce film montre Versailles par l'envers du décor, les petites mains, les domestiques, les chroniqueurs...

Se basant nettement sur la rumeur d'homosexualité entourant l'amitié critiquée entre Marie-Antoinette et Madame de Polignac, nous avons ici un film historique décrivant un Versailles sombrant petit à petit dans le chaos et l'hystérie comme Paris, si lointain et si proche, se soulève.

La distribution réunit Léa Seydoux (OK sans plus), Léa Kruger (plus intéressante), Virginie Ledoyen (10 lignes de texte à tout casser dans tout le film), Xavier Beauvois (aberrant en Louis XVI !) et, les plus intéressants en fait : le vétéran Michel Robin en historien du château et Noémie Lvovsky en dame de compagnie de la Reine.

On apprécie, le goût réel de l'histoire de ce métrage, mais aussi son ambiance insolite, sombre, inquiétante et bizarre, assez inattendue dans un film d'histoire comme celui-ci. Malheureusement, nous avons aussi les stigmates d'un cinéma français d'auteur à la lisière de l'amateurisme : écriture qui s'égare et s'alanguit dans la seconde moitié, impression de répétition, direction d'acteurs parfois discutable, film qui réussit à faire fauché alors qu'il est tourné à Versailles, personnages mal définis (en particulier Sidonie, supposés être passionné de littérature par exemple, mais Jacquot semble être plus pressé de mettre Léa Seydoux à poil que de rendre crédible cet aspect du personnage)...

Bref, en tant qu'amateur de film d'histoire, "Les adieux à la Reine" n'est pas inintéressant et à son ton à lui, qui échappe aux dangers de l'académisme, mais avec aussi beaucoup de maladresses et d'approximations.

Vu sur ciné + replay copie 2.35 16/9.
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