
Dans les années 80, dans une ville prolétaire du Royaume-Uni, Billy Elliot, fils de mineurs grévistes, se découvre le goût de la danse. Une professeur de danse le repère et décèle en lui un don hors du commun...
Premier film de Stephen Daldry et joli succès public mondial à sa sortie, "Billy Elliot" peut dans une certaine mesure évoqué le cinéma de Ken Loach, avec ses mineurs purs et durs en lutte contre un monde tatchérien qui écrabouille leurs aspirations à coups de matraque, avec ses petites maisons de briques à perte d'horizon, ses figures pittoresques à l'accent incompréhensible et à l'argot fleuri.
Pour s'accomplir, Billy Elliot doit affronter le déterminisme social, le sentiment d'appartenance de classe (et donc celui de trahison potentielle). Son goût pour la danse est perçue comme, au mieux, efféminé par son entourage - y compris par son grand frère qui se dandine pourtant au son des albums glam rock de l'androgyne Marc Bolan. Marc Bolan, figure tutélaire de cette histoire, en particulier avec les chansons "Cosmic Dancer" et "I love to boogie" associée à deux scènes fortes : le générique bondissant et le premier numéro de danse mis en place avec la professeur.
"Billy Elliot" a certainement un aspect de conte de fée sur fond d'Angleterre en crise. Cela lui donne un côté fabriqué, avec un dénouement à l'émotion sollicitée. Cependant, les grèves des mineurs ne sont pas qu'une simple toile de fond pittoresque, elles ont aussi un rôle réel dans l'écriture des personnages, du frère et du père, et la violence du contexte déteint sur Billy, lui donnant une part d'ombre à surmonter. D'ailleurs, la fin n'est pas dénuée d'amertume en la matière...
La force principale de "Billy Elliot" reste l'interprétation de Jamie Bell, révélée par ce film, absolument parfait ici, à l'alchimie impeccable avec Julie Walters. "Billy Elliot" est peut-être un film trop gentil, un parcours au dénouement attendu, il est néanmoins bien fait et intéressant, prenant.
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