Yoyo est un clown qui grandit avec ses parents dans un petit cirque itinérant, jusqu'à devenir un amuseur riche et célèbre...
Longtemps assistant et gagman de Jacques Tati, Pierre Etaix vole de ses propres ailes dans les années 60 en signant et interprétant des longs métrages, dont "Yoyo" (son second) est le plus renommé. Les sources d'inspiration sont multiples : le regard sur l'enfance et la famille évoque Chaplin ; les aventures du père de Yoyo rappellent Max Linder ; le regard sur le monde du cirque renvoie à Fellini (directement salué) ; les gags burlesques toujours très visuels et cinématographiques prolongent Tati. Bref, "Yoyo" se distingue par un ton poétique et ambitieux, où l'humour est toujours transmis par des biais de cinéma.
40 ans avant "The Artist", le premier tiers de "Yoyo" prend ainsi délibérément la forme d'un film muet, avec intertitres et gags visuels. C'est sans doute la partie la plus réussie et la plus frappante du métrage. A partir de 1929, le film devient parlant, comme le cinéma d'alors, et on voit le style évoluer avec le passages des décennies. Toujours riche en trouvailles, au ton résolument personnel et différent. "Yoyo" n'égale sans doute pas tous les grands modèles du cinéma burlesque qu'il invoque, mais sa petite musique nous trotte dans la tête, longtemps après la fin du générique...
Et si vous vous demandez dans quel autre film vous avez le château monumental dans lequel se déroule une bonne partie de l'action : ne cherchez plus, c'est dans "La vampire nue" de Rollin qui a ce même décor...
Vu sur Ciné+ replay, copie 1.66 16/9 noir et blanc VF pcm 2.0 mono.